Accueil > Nos rendez-vous > LES MACCHIAIOLI 1850-1874 Des Impressionnistes italiens?

LES MACCHIAIOLI 1850-1874
Des Impressionnistes italiens?

DU 10 AVRIL AU 22 JUILLET 2013


Un mouvements très proche des recherches plastiques des artistes impressionnistes

Silvestro Lega (1826-1895) Un dopo pranzo o Il pergolato (Après le déjeuner, ou La pergola), 1868 Huile sur toile, 75 x 93,5 cm Milan, Pinacoteca di Brera © Archives Alinari, Florence / Dist. RMN, Goerges Tatge

L’Italie est toujours, au XIXe siècle, le pays visité par tous les artistes européens à la recherche des grands exemples, tout autant que de la couleur locale et du pittoresque. Florence est alors la capitale intellectuelle de ce pays en construction ; bien des changements politiques décisifs s’y élaborent dans les nombreux cafés et salons. Victor-Emmanuel de Savoie, proclamé roi d’Italie en 1861, y installe la capitale du nouveau royaume en 1865 avant la prise de Rome en 1870.

Un souffle nouveau

Les Macchiaioli constituent à Florence dans les années 1855 un groupe rebelle. Principalement toscans mais également venant de toutes les régions de la péninsule de Venise à Naples, qui sont ces Macchiaioli au surnom intraduisible en français ? Littéralement des « tachistes », cette désignation parodique et péjorative est apparue dans la presse en 1862 à l’occasion d’une exposition et fut adoptée par les intéressés eux-mêmes.

Ils donnent un souffle nouveau à l’art italien rompant avec le néoclassicisme et le romantisme dominant, renouvelant la culture picturale nationale. Ils sont considérés comme les initiateurs de la peinture moderne italienne. Ces jeunes gens, engagés politiquement, participent aux guerres de l’Indépendance italienne de 1848 à 1859, soutenus par les troupes de Napoléon III contre les Autrichiens, et aux batailles pour l’unité de l’Italie.

L’unité italienne en marche
Au même titre que Giuseppe Verdi, ils sont les acteurs et les représentants de l’unité italienne en marche, le Risorgimento. Ils peignent les grandes batailles (Solferino, Magenta) tout autant que l’engagement de la bourgeoisie dont les jeunes femmes confectionnent les fameuses chemises rouges garibaldiennes (Boranni).

C’est au Caffè Michelangiolo via Larga qu’ils se réunissent à partir de 1855 autour du critique et mécène Diego Martelli. Edgar Degas les fréquente lors de son premier voyage en Italie (1856-1860), ainsi que d’autres artistes français tels James Tissot, Gustave Moreau, Marcelin Desboutin. Lorsque Martelli hérite en 1861 du Castello Pasquin, domaine agricole à Castiglioncello, au bord de la mer près de Livourne, la petite colonie (Fattori, Signorini…) aime à prendre ses quartiers d’été dans ce lieu à la nature sauvage et magique. Lega, quant à lui, préfère au sud de Florence le calme de la campagne de Piagentina.

L'image du vrai
Les Macchiaioli affirment que l’image du vrai est un contraste entre les taches de couleurs et le clair-obscur. Ils recommandent une observation scrupuleuse et exacte des formes infinies et des caractères du monde contemporain. Ils accordent une importance prépondérante au paysage souvent peint sur des panneaux de bois jouant avec les veines du support, ce qui confère une poétique palpable aux œuvres. Ils privilégient des formats en longueur de dimensions souvent modestes attestant la pratique de leur travail en plein air.

Des scènes représentant la vie bourgeoise italienne naissante dans la campagne Toscane est aussi un de leurs sujets préférés (Lega). La peinture contrastée qu'ils développent ainsi crée un style puissant, qu’ils qualifient alors de puriste. Cette peinture exerça une importance capitale sur des cinéastes italiens, comme Luchino Visconti et Mauro Bolognini, qui y trouvèrent une inspiration iconographique et un langage particulier de l'image.

Les musées d’Orsay et de l’Orangerie dont l’une des missions est de faire rayonner la peinture de la seconde moitié du XIXe siècle, se doivent de faire découvrir au public français un des mouvements les plus poétiques de cette période, très proche des recherches plastiques des artistes impressionnistes.

MUSÉE DE L'ORANGERIE Jardin des Tuileries, 75001 Paris
INFORMATION : Tel. 01 44 77 80 07
HORAIRES : Tous les jours, sauf le mardi et le 1er mai, de 9h à 18h (pas d’entrée après 17h30 – évacuation à 17h45)
PRIX D'ENTRÉE : Droit d’entrée au musée : plein tarif : 7,5€ ; tarif réduit : 5€
COMMISSARIAT : Marie-Paule Vial, directrice du musée de l’Orangerie
Isabelle Julia, conservateur général honoraire du patrimoine
Beatrice Avanzi, conservateur au musée d’Orsay
María López Fernández, conservateur en chef, Fundación MAPFRE
CONTACTS PRESSE : Marie Dussaussoy et Coralie David : 01 40 49 49 20 –
E-mail : presse@musee-orsay.fr

PUBLICATIONS : Catalogue d’exposition, Les Macchiaioli 1850-1874. Des Impressionnistes italiens ?, par Marie-Paule Vial, coédition musée d’Orsay / Skira Flammarion, 208 p., 115 ill., 35 €
Hors-série Découvertes Gallimard, Les Macchiaioli. Des impressionnistes en Toscane, par Marie-Paule Vial et Béatrice Avanzi, 8,90 €.