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ANGEL ALONSO

JUSQU'AU 16 AVRIL 2014

L’œil peut être le plus court chemin d’un homme à un autre...

Angel Alonso, Sans titre, 1980, technique mixte sur bois, 132,5 x 90 cm

 

L’AR[T]SENAL – Centre d’Art Contemporain

Place Mésirard
28100 Dreux

INFORMATIONS :

Tél : 02 37 38 87 51

JOURS ET HORAIRES D'OUVERTURE :

Ouvert du mardi au dimanche de 14h30 à 18h30
Fermé le lundi

PRIX D'ENTRÉE :

Entrée gratuite

COMMISSAIRE DE L'EXPOSITION ET CONTACT :

Jean –Marc Providence 
Tél : 02 37 34 76 66
 


Nombre de ses toiles sont retournées en Espagne, d’autres sont restées en France. Certaines ont rejoint les cimaises des plus grands musées (Reina Sofía à Madrid) ou les collections les plus prestigieuses.
Une exposition rassemblant une centaine de ses œuvres (la première de cette importance en France) est présentée à l’Ar[T]senal à Dreux, jusqu’en avril 2014.

Découvrir ce peintre hors norme en quête d’absolu qui décrivait ainsi son travail : « Interroger la vie, le silence, l’inquié tude. L’enregistrer », c’est aller à la rencontre d’une œuvre intense et méconnue.

Angel Alonso se préoccupa en effet bien peu de sa « carrière ». Par fierté autant que par pudeur, il s’employa même à la contrarier : renonçant à 29 ans à exposer chez Jeanne Bucher comme il déclinera plus tard une exposition personnelle à la Fiac, se tenant à l’écart des galeries pendant plus de 20 ans après ses débuts à la Galerie André Schoëller, ou se brouillant avec ses derniers marchands.

Dédaignant toute forme de confrontation au « marché de l’art », il vécut difficilement grâce au soutien de collectionneurs, choisis par lui et seuls jugés aptes à comprendre et aimer son travail, tout à la fois amis fidèles et mécènes.
Seul comptait pour Alonso l’accomplissement de son œuvre, au prix d’un corps à corps acharné avec la couleur et la matière, triturant une pâte – obtenue après de longues recherches dans les traités anciens – comme un paysan laboure ses champs.

La source unique de son inspiration fut la nature. Pour lui, la terre était le plus beau des paysages. Aussi en arrivera-t-il à tra vailler la terre elle-même. Écho de ces surfaces de terre, la cou leur est une étendue, la couleur un paysage.

Les paysages de la Beauce qui entouraient son atelier, la stridence d’un silex, le cri aigu d’un blanc qui éclate, la mouillure de l’humidité, le sillon imprimé dans la sécheresse rugueuse de la terre, la noirceur laissée par les champs brulés, sont la matière de ses toiles. Il utilisait un nombre restreint de tons : orange cadnium, jaune de plomb, vert Véronèse, bleu, et surtout le blanc et le noir ; ces deux dernières couleurs, irradiant les œuvres de la fin, s’opposant dans un antagonisme apparent.

Aujourd’hui l’œuvre d’Alonso peut enfin apparaître dans toute sa force et sa radicalité.
Aujourd’hui, près de 20 ans après la mort d’Angel Alonso, découvrir cette œuvre picturale pétrie d’affect, de tendresse, de grâce, de violence, de solennité, de majesté, d’élégance, de sensualité… c’est comprendre que « l’œil peut être le plus court chemin d’un homme à un autre. »