Cette exposition réunit, pour la première fois en Europe, les œuvres de trois artistes hors du commun : le sculpteur sur fer Richard Stankiewicz, la femme sculpteur et peintre June Leaf et le poète Robert Lax, grand maître du Minimalisme. Tous trois américains, ils ont choisi indépendamment les uns des autres un même chemin. Ils ont connu leurs premiers succès à New York et à Chicago dans les années 1950-60, avec des œuvres qui sortaient des courants artistiques de l’époque aux USA, l'Abstraction et le Pop Art. Puis, dans les années 60, tous trois ont fui le tourbillon de la scène artistique de la métropole pour gagner chacun leur "île", afin d’y poursuivre leur travail dans le calme et la concentration.
Richard Stankiewicz
Richard Stankiewicz (1922-1983) se retire en 1962 à Worthington, une bourgade perdue dans les forêts du Massachusetts. Il est l’un des premiers artistes à créer des sculptures avec de la ferraille rouillée. Ses sculptures de l'époque sont poétiques et enjouées, empreintes d’humour et, malgré une première impression d’abstraction, étonnamment figuratives : visages, êtres humains ou animaux. En 1960, il rencontre à New York Jean Tinguely, venu créer son " Hommage à New York " au Museum of Modern Art. Les deux sculpteurs ont une forte influence l’un sur l’autre. Tinguely sculpte ses premières œuvres avec de la ferraille. Stankiewicz, lui, devient plus abstrait. L’exposition réunit une soixantaine de ses sculptures en fer, qui ont en majorité déjà figuré dans les trois étapes de l’exposition Miracle in the Scrap Heap aux USA, sa rétrospective la plus complète à ce jour.
June Leaf
June Leaf, née à Chicago en 1929, a choisi, elle, en compagnie de son époux, le photographe américano-suisse Robert Frank, Mabou au Canada. Maniant cisailles, pinceau ou crayon, elle met en scène sa propre comédie humaine, qui tourne autour du thème crucial de la vie, de l’amour et de la mort : êtres humains ou mythiques, centaures femmes, humains oiseaux, à divers stades de leur devenir. Qu’il s’agisse des sculptures en fer, des œuvres sur toile ou sur papier, ses travaux ne peuvent être considérés isolément. Dessins et tableaux constituent toujours les ébauches de ses sculptures, et les sculptures sont les modèles de ses œuvres sur toile et papier. Il en résulte un ensemble unique, fascinant par son originalité et ses extraordinaires détails. Plus de cent sculptures, tableaux et dessins de June Leaf sont présentés ici, pour la première fois dans un musée européen.
Illustration : June Leaf Red Centaur Woman 1998, bois et tôle, 34,3 x 48,9 x 7 cm. Collection de l'artiste, Courtesy Edward Thorp Gallery, New York. Photo : Sarah Caplan.
Robert Lax
Robert Lax (1915-2000) s’exile dès 1964 sur l’île grecque de Kalymnos, puis sur Patmos. Bien qu’on l’ait toujours qualifié de « plus grand auteur inconnu de la littérature américaine », son œuvre d’un extrême minimalisme a trouvé un public bien au-delà des cercles littéraires. Il est devenu une figure culte grâce au film - triptyque Three Windows, Hommage à Robert Lax, de Nicolas Humbert et Werner Penzel, présenté ainsi que des dessins, lettres, documents et œuvres au centre de l’îlot que l'exposition lui consacre. Lax fit partie avec l’écrivain Thomas Merton - devenu par la suite moine trappiste - et le peintre Ad Reinhardt, d’un groupe de jeunes artistes d’avant-garde, considérés comme les précurseurs de la Beat Generation. Réduisant de plus en plus ses poèmes au strict minimum, il passa ses 35 dernières années retiré de tout sur l’île de Patmos, loin du tourbillon et du bruit de notre civilisation, tels qu’ils sont évoqués dans l’œuvre de Tinguely.
PUBLICATIONS
Trois catalogues parus chez Benteli-Verlag sont disponibles individuellement ou en coffret : Richard Stankiewicz, 196 pages, plus de 100 illustrations, CHF 45. June Leaf, 160 pages, plus de 120 illustrations, CHF 45. Robert Lax, 216 pages (avec la première publication de Last notes, ses derniers poèmes), 18 illustrations, CHF 45.
Les trois catalogues sous coffret, CHF 120.
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