LE DÉSIR DE LA BEAUTÉ
La Wiener Werkstätte et le Palais Stoclet

Après L’Autriche Visionnaire d’Harald Szeemann, le Palais des Beaux-Arts propose une nouvelle exposition coproduite avec le MAK de Vienne, consacrée cette fois à la Wiener Werkstätte. Plus de 1000 objets, provenant du monde entier, offrent aux visiteurs une vision chronologique globale des 30 années d’activité et de création de ce mouvement d’art et d’artisanat. Tout en abordant son idéologie et son programme artistique, elle entame le dialogue avec des modèles internationaux comparables, passés et actuels.

Tous les domaines de la création

Les revendications interdisciplinaires de la Wiener Werkstätte exigeaient que tous les domaines de la création soient pris en compte, de l’architecture à l’aménagement d’intérieur, en passant par le textile, la mode, les bijoux, la céramique, la vaisselle ou les cartes postales… Ce ne sont pas des chefs d’œuvres individuels qui sont mis en valeur, mais plutôt les fondements du mouvement, l’extrême variété de l’offre, et son organisation universelle. L'exposition s’attache à une analyse en profondeur des designs et des solutions proposées pour répondre aux besoins de la société du début du XXe siècle. Son intérêt majeur réside dans la présence d’archives extrêmement riches qui sont montrées pour la première fois au grand public: lettres, photographies, documents, esquisses, livres de modèles, échantillons et modes d’emploi...

Des œuvres emblématiques

Parmi les œuvres principales de l’exposition figurent la salle à manger conçue par Hoffmann pour Paul Wittgenstein (1906), un fauteuil provenant de la Villa de Koloman Moser(1901), une bibliothèque d’une habitation berlinoise de la famille Stonborough (1905), une vitrine qu’Hoffmann a créée pour une exposition Wiener Werkstätte dans la galerie Mietke (1905), et enfin des objets du Sanatorium Purkersdorf. Par ailleurs, la Belgique conserve une oeuvre d'art totale de la Wiener Werkstätte : le Palais Stoclet de Bruxelles. Il reste la principale réalisation de l’un des chefs de file de la Wiener Werkstätte, Josef Hoffmann, mais aussi la création collective encore existante la plus remarquable de l'art nouveau international. Ce trésor artistique bruxellois occupe, bien sûr, une position centrale au sein de l’exposition.

IlustrationService à thé. Manufacture: Wiener Werkstätte (Konrad Koch), 1903. Design: Josef Hoffmann. MAK - Austrian Museum of Applied Arts / Contemporary Art, Vienna. © Gerald Zugmann / MAK

L’art nouveau international

Une attention toute particulière est accordée à ceux qui ont constitué une source d’inspiration pour les artistes, comme Henri Van de Velde ou Charles R. Mackintosh. Avec Ashbee, ils furent les acteurs essentiels de la création d’un lien entre le mouvement artistique et artisanal anglais, qui existait déjà à l’époque, et la Wiener Werkstätte, sur le point d’être constituée. Les visiteurs feront également connaissance avec le Maschinemöbel allemand et avec la chaise de la Deutsche Werkstätte, projet de Richard Riemerschid.
Pour cette exposition, l’artiste contemporain autrichien Heimo Zobernig a créé une scénographie industrielle, avec une entrée spectaculaire dans le Hall Horta. Ce type d’approche, qui fait intervenir des artistes contemporains dans le montage des expositions, apporte une interaction enrichissante entre les angles de vue historiques et contemporains.

PUBLICATION

Catalogue de l’exposition Sous la direction de Peter Noever,Etienne Davignon, Paul Dujardin and Anne Mommens, avec des textes de Valérie Dufour, Anette Freytag, Marc Hotermans, Siegried Mattl, Paulus Rainer et Eduard F Sekler . Anglais, 450 p., ill. couleur et N/B..Suplément : textes traduits en Français et Néerlandais publié par MAK / BOZAR / Hatje Cantz Verlag, Ostfildern-Ruit : 39 €