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IL ÉTAIT UNE FOIS TCHERNOBYL

DU 17 MAI AU 8 OCTOBRE

La première exposition sur la plus grande catastrophe industrielle de l’histoire de l’humanité

Pêcheur au Pays de Tchernobyl Il porte un masque de protection mais mange des poissons irradiés…


La plus grande catastrophe industrielle de l’histoire de l’humanité, le désastre de Tchernobyl, n’a jamais fait l’objet d‘une exposition. On a exposé à différentes reprises des photographies ou des dessins d’enfants, mais on n’a jamais tenté de présenter ce moment majeur de l’histoire contemporaine. Cette exposition a nécessité un travail de recherché patient sur place, ainsi qu’en Bélarus et en Russie. Sa commissaire, Galia Ackerman, journaliste et historienne française d’origine russe y a recueilli des photographies portant témoignage de la catastrophe, des films de la télévision d’État, des décorations, des vêtements et des diplômes d’honneur des “liquidateurs”, des coupures de presse, des cartes, des dessins d’enfants et bien d’autres témoignages qui n’avaient jamais encore été rassemblés par un musée.


“L’accident de Tchernobyl “

Que s’est-il passé exactement à la centrale? Quelles mesures ont été prises pour organiser la “liquidation" des suites de ce l’on appelle officiellement “l’accident de Tchernobyl ” Comment la réalité de Tchernobyl a-t-elle mis à l’épreuve la politique de transparence inaugurée par Mikhail Gorbachov ? Pourquoi a-t-il été nécessaire d’évacuer 600 villes et villages et de reloger de façon permanente 350 000 personnes? Qu’est-il advenu des animaux et des plantes restés sur place ? Comment vit-on au “Pays de Tchernobyl”, avec une contamination qui perdure sur 160 000 km2? Quels sont les problèmes de santé et les conséquences à long terme ? Comment l’équipe de chercheurs en “ethnographie de l’extrême” tente-t-elle de reconstituer une “Atlantide ukrainienne”, le patrimoine culturel de ce qui était autrefois la Polésie, entre l’Ukraine et le Bélarus ? C’est à ces questions parmi tant d’autres que l’exposition tente de répondre.


Dans 24,110 ans

Tout en racontant l’histoire, le CCCB met le visiteur en face des vrais problèmes du monde contemporain. Le temps ne sera plus jamais linéaire. On le mesure désormais en secondes. Quelques secondes, c’est tout ce qu’il a fallu pour que le réacteur échappe à tout contrôle, et pour qu’un “liquidateur” puisse avaler une dose limite, ou fatale, de radioactivité. Le Temps est passé à l’échelle géologique, qui se mesure en millénaires. Car certains isotopes radioactifs ont une très longue durée de vie. Le plutonium -239, qui a contaminé la ville nouvelle de Pripiat, où vivait le personnel de la centrale, est intégralement actif pendant la moitié de sa vie, soit 24.110 ans. Ceci veut dire que dans 24 millénaires, Pripiat subira encore une toxicité à la moitié de son niveau actuel. C'est un élément particulièrement dangereux, produit lors de l’enrichissement de l’uranium, qui n’existe pas à l’état naturel.


Une loterie où l’on perd toujours

Notre perception de l’espace et de la distance a elle aussi été affectée. Il n’a fallu que quelques jours pour que le fameux ”nuage de Tchernobyl” fasse le tour de la planète, touchant presque un million d’êtres humains dont beaucoup vivaient dans des pays où il n’y a pas de centrale nucléaire. Nous ne saurons jamais avec certitude combien seront atteints du cancer ou d’autres pathologies apportées par ce nuage. Simplement, comme le dit le grand expert ukrainien Dimitri Grodzinski, ils ont participé sans le vouloir à une loterie où l’on perd toujours. L’extension géographique des zones directement contaminées est particulièrement choquante. Le “Sarcophage” est entouré d’une zone maudite, avec des frontières indécises et floues qui bougent comme des sables mouvants. “Le pays de Tchernobyl” est immense – un tiers de la surface de l’Espagne – et habité par quelque 9 millions de personnes, dont 2 millions d’enfants…


L'Art aussi

L’art apporte lui aussi son témoignage. De grands photographes occidentaux, comme Guillaume Herbaut et Robert Polidori, regardent de près l’univers sordide du monde post-industriel de Tchernobyl. Des artistes prestigieux comme le peintre primitif ukrainien Maria Primatchenko, les Russes Edward Stejnberg, Igor Makarevich et Maxime Kantor, ou un enthousiaste du "sarcophage”, le jeune philosophe et peintre français Christophe Bisson, sensibilisent le visiteur à la réalité complexe de l’avant et après Tchernobyl. Historique, pédagogique et philosophique, cette exposition se veut une contribution au futur musée de l’accident, le projet conçu par le penseur français Paul Virilio. C’est une invitation à réfléchir sur notre condition humaine à une époque où les calamités bouleversent notre vie quotidienne.

Illustration : Guillaume Herbaut Sèrie Tchernobylsty Photographie contreplaquée sur aluminium, 2001, propriété de l'artiste, Paris


PUBLICATION

Catalogue de l’exposition Textes by Galia Ackerman, Christophe Bisson, Jean-Pierre Dupuy, Frédérick Lemarchand, Rostislav Omeliaixko et Ala Yaroixínskaia Entretiens avec Mikhail Gorbatxov, Dimitri Grodzinski, Yuri and Galina Bandajevski, espagnol-anglais / catalan-anglais, 17 x 24 cm, 200 pages,175 ill NB et coul. Institut d’Edicions de la Diputació de Barcelona y CCCB PVP : 15 € ISBN : 84-9803-120-6 (catalan) / 84-9803-121-4 (espagnol)


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