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ANDRÉ LANSKOY RENCONTRE SES PROCHES

DU 25 JUIN AU 1er OCTOBRE 2006

De la figuration à l'abstraction, le processus de la création à travers l'œuvre de Lanskoy et de ses proches.

ANDRÉ LANSKOY La souscription pour une attaque, 1967 Huile sur toile, 194 x 95,5 cm Collection Jean-Paul Person

 

MUSÉE D'UNTERLINDEN

1, rue d'Unterlinden 68000 Colmar

INFORMATIONS :

Tél. +33 (0)3 89 20 15 50
Fax : +33 (0)3 89 41 26 22
e-mail : Info@musee-unterlinden.com
Site : www.musee-unterlinden.com

HORAIRES :

Ouvert tous les jours de 9h à 18h.

PRIX D'ENTRÉE :

Plein tarif : 7 €, tarif groupes (à partir de 15 pers) seniors, carte Cezam : 6€
Tarif réduit : 5 € (12/17 ans et étudiants ).
Gratuit pour les enfants -12 ans, les scolaires de l’Académie de Strasbourg et les enseignants accompagnateurs.

COMMISSARIAT :

Thierry Cahn, vice-président de la société Schongauer

CONTACTS PRESSE :

Marie-Hélène Siberlin
Tél. +33 (0)3 89 20 22 74
e-mail mhsiberlin@musee-unterlinden.com

En réunissant un ensemble d’œuvres de Lanskoy et de ses amis, souvent peu vues et venues pour l’essentiel de collections privées, cette exposition permet à la fois de suivre l’évolution de son style et le processus de sa création artistique dans un environnement d’artistes proches. Dans leur passage de la figuration à l’abstraction, tous les artistes exposés ont eu la même volonté de faire primer l’instinct et la spontanéité sur la théorie.


Vers l’abstraction

Né à Moscou en 1902, André Michailovitch Lanskoy reçoit d’abord une éducation militaire. Après la prise du pouvoir par les Bolcheviks, il part à Kiev où il s’initie à la peinture dans l’atelier de Sergei Soudeikine. Il s’engage dans l’armée blanche et doit quitter la Russie en 1921 pour se réfugier en France. Il s’inscrit à l’Académie de la Grande-Chaumière et rencontre Chaïm Soutine qui influence la réalisation de ses premières toiles. Installé à Montparnasse, il expose très rapidement aux côtés d’artistes tels que Survage. Sa peinture est figurative, mais évolutive, avec déjà des empâtements riches et épais, caractéristiques de son style futur. Il travaille beaucoup et s’intéresse aux tableaux de Klee et Kandinsky. À partir de 1935, sa peinture évolue. La touche s’allège petit à petit. Entre 1938 et 1940 il s’éloigne de la représentation figurative pour s’attacher à une vision abstraite de la réalité. Après la guerre, il tisse des liens d’amitié et de travail avec Nicolas de Staël. Il poursuit sa quête d’expression directe de la nature, par la gestualité, la matière, la couleur, qui caractérisent l’abstraction lyrique. La notoriété internationale arrive et les expositions se multiplient. Il meurt à Paris le 22 août 1976 dans son atelier.


La peinture a toujours été abstraite

Je me demande si on a vraiment raison de poser le problème figuratif-abstrait sous un aspect de conflit. La peinture a toujours été abstraite, mais on ne s’en aperçoit pas ; il n’y a donc pas à proprement parler de rupture. Le temps fera son œuvre et quand on ne cherchera dans un tableau que des pommes, des arbres ou des jeunes filles, le mot abstrait disparaîtra. Quand on prend de la couleur sur la palette, elle n’est pas plus figurative si elle est destinée à représenter une fleur, ou plus abstraite si elle doit donner naissance à une forme imaginaire. Lanskoy tend à s'affranchir de la couleur et recherche des nouvelles techniques d'expression comme la mosaïque (André Lanskoy, Composition sur fond noir, 1975, mosaïque en verre de Murano, Colmar, musée d'Unterlinden), l’illustration de livres ou le collage.


Le geste, la couleur et la lumière

Interrogé de nombreuses années après sa rencontre avec Nicolas de Staël, Lanskoy, à qui un journaliste demandait quels étaient ses souvenirs de l’artiste, avait répondu : Justement, je pensais que le mot souvenir ne convenait pas à la personnalité de Nicolas de Staël, qui était un être tellement penché vers l’avenir. Autour de ses tableaux sont réunis quelques œuvres de Nicolas de Staël, Wassily Kandinsky, Paul Klee, Serge Poliakoff, Chaïm Soutine et Léopold Survage. Il existe une vraie filiation entre ces artistes, qui pour certains ne s’étaient jamais rencontrés. Tous sont restés libres et indépendants dans leur démarche picturale privilégiant le geste, la couleur et la lumière. La matière et la couleur deviennent essentielles dans leur recherche. Les événements des années 30-40 expliquent l’influence considérable de l’art non figuratif sur la peinture.




Illustration : Nicolas de Staël (Saint-Pétersbourg, 1914 – Antibes, 1955)
Portrait d’Anne, 1953, Huile sur toile, Colmar, musée d’Unterlinden.