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LA FIDELE OUVERTURE
ou l’art du serrurier

DU 22 JUIN AU 28 OCTOBRE 2007


Cinq siècles d'art de la serrurerie résumés en une sélection de pièces exceptionnelles


Serrure de maîtrise à combinaison avec les emblèmes du soleil et de la lune, et sa clef
France, début XIXe siècle Rouen, musée Le Secq des Tournelles


Une des grandes richesses du musée Le Secq des Tournelles, dont les 14 000 pièces documentent l’art de la ferronnerie, est sa collection de serrures : serrures de tous âges, depuis le XVe siècle, de toutes provenances – France, Italie, Allemagne, Autriche, Flandres – et de toutes sortes, de la serrure de portail à la serrure de portefeuille. L’exposition « La fidèle ouverture ou l’art du serrurier » confronte l’ensemble des serrures du musée à des pièces d’exception venues de collections françaises et étrangères. Elle fait revivre une discipline que Dante cite dans la Divine Comédie comme l’un des arts libéraux.


Une promenade dans le temps

Le parcours est organisé chronologiquement, du XVe au XIXe siècle, et scandé par une belle série de serrures de maîtrise. En France, la condition d’accès au métier, fixée rigoureusement par la corporation placée sous le patronage de saint Eloi, résidait depuis les XIIIe et XIVe siècles en la création d’un chef-d’œuvre. Une serrure de 1524, en forme de portique Renaissance, pourrait être la première explicitement datée. La complexité des mécanismes qu’il avait à mettre en œuvre mais aussi le fait qu’il domine l’art du feu donnaient au maître serrurier une aura particulière. Son savoir était prestigieux : la serrurerie était considérée comme le quatrième art libéral, à côté de la peinture, de la sculpture et de la musique. Louis XVI, dans ses moments libres, se soumit même à son apprentissage. La disparition des corporations à la fin de l’Ancien Régime ne signifie pas pour autant la fin de la pièce chef-d’œuvre : jusqu’au XIXe siècle, elle est entretenue par l’esprit du compagnonnage, même si le métier apparaît moins maîtrisé qu’au Moyen Age ou à la Renaissance.


Chefs-d’œuvre venus d’ailleurs

Des 1900, Henry Le Secq, fils du fondateur de la collection, présentait mille objets à l’Exposition universelle de Paris, dans la section « Ferronnerie rétrospective ». C’est dire la richesse du musée, installé depuis 1921 dans l’église Saint-Laurent. Pour mieux situer ses serrures, elles sont ici mises en regard avec 45 pièces empruntées à d’autres collections. On peut citer parmi celles-ci la serrure de coffre aux douze apôtres du musée de Cluny, la serrure du château d’Ambras (Autriche), dont le décor à l’eau forte associe le thème religieux du Calvaire au thème mythologique du Jugement de Pâris, la serrure de Beddigton House aux armes des Tudor (vers 1539-1552), la serrure de coffre aux quatre cariatides du musée d’Angers (XVIIe siècle) ou la serrure Medicis signée Bicford (vers 1660, Londres). En Allemagne, la réalisation d’un chef-d’œuvre est encore exigée pour pouvoir ouvrir un atelier et former des apprentis, perpétuant ainsi une tradition de plusieurs siècles. Ainsi, la chambre des métiers d’Augsbourg demanda-t-elle à ses candidats en 1990 une serrure Chubb à combinaison et à six crans d’arrêt tandis que la chambre des métiers de Bayreuth exigea en 1993 une cassette en fer avec une serrure à combinaison.


Une étude scientifique complète

L’exposition s’appuie sur un travail scientifique complet où l’examen des serrures est confronté aux traités anciens de Mathurin Jousse ou Duhamel du Monceau. Les restaurations conduites avec le spécialiste en serrures Alain de Saint-Exupéry ont fourni une contribution importante. Les serrures sont en effet étudiées sous leurs deux aspects, leur façade et leur mécanisme, pour pouvoir être correctement datées. L’exposition est une manifestation originale, qui offre au public une véritable initiation sur cette discipline très élaborée dont l’apprentissage long et soutenu requiert à la fois la maîtrise du feu, la maîtrise de différents fers, la maîtrise de métaux associés (argent, laiton, cuivre) et une impressionnante panoplie d’outils, comptant quelque 160 pièces. Le musée des Arts et Métiers a prêté pour l’occasion un atelier de serrurerie miniature. Présenté à l’Exposition universelle de 1900, il résume de façon plaisante la complexité de cet art.

Illustration : Serrure pince voleurs dite serrure prévôtale France, fin du XVIIIe siècle Rouen, musée Le Secq des Tournelles


PUBLICATION :

Catalogue de l'exposition, ouvrage de référence unique en France, 272 p. illustrées en couleurs, 38 €


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MUSÉE LE SECQ DES TOURNELLES 1, rue Jacques-Villon, 76000 Rouen
INFORMATIONS : Tél. : 02 35 71 28 40 Site: www.rouen-musees.com
HORAIRES : De 10h à 13h et de 14h à 18h. Fermé le mardi, les 14 juillet et 15 août.
PRIX D'ENTRÉE : Plein tarif : 3 €. Tarif réduit : 2 €.
COMMISSARIAT : Marie Pessiot, conservateur en chef
CONTACT PRESSE : Virgil Langlade, Responsable communication E-mail: vlanglade@frouen.fr
Thomas Fournet, Assistant communication E-mail: tfournet@rouen.fr