Accueil > Nos rendez-vous > Othon Friesz Le Fauve Baroque

OTHON FRIESZ
Le fauve baroque

DU 24 JUIN AU 30 SEPTEMBRE 2007


Redécouvrir une œuvre abondante, qui va au-delà du fauvisme

Paysage à La Ciotat (La Pointe du Capucin), 1907
Huile sur toile, 65 x 81 cm Troyes, musée d ’Art moderne, donation Pierre et Denise Levy photo RMN Gérard Blot - © ADAGP, Paris 2007


Personnalité incontournable du fauvisme, Emile-Othon Friesz (1879-1949) n’a pas fait l’objet d’une rétrospective depuis celle de 1979, organisée à l’occasion du centenaire de sa naissance. Aucune monographie n’a été éditée depuis l’ouvrage de Maximilien Gauthier, paru en 1957. Aujourd’hui, en collaboration avec le Musée La Piscine de Roubaix et le Musée Malraux du Havre, le Musée d’art moderne de Céret donne enfin à redécouvrir dans toute sa diversité le compagnon de Malraux, Braque, Vlaminck et Derain. L’exposition rassemble environ 160 œuvres, empruntées à de très grandes collections publiques et privées, françaises et internationales : peintures, dessins, gravures et céramiques, sont réunies pour la première fois et témoignent de la richesse d’une longue vie d’artiste. Des paysages impressionnistes, marqués par Guillaumin et Pissaro, à l’explosion de la couleur fauve, du néo cézannisme au retour à l’ordre, l’œuvre peut enfin être appréhendée dans son ensemble.


La gloire par le fauvisme

Malgré un certain succès de son vivant (en 1920, André Salmon parle de « l’un des (…) chefs des Fauves »), Othon Friesz est aujourd’hui un artiste méconnu. Sa réputation actuelle ne repose que sur une infime partie de son œuvre, celle qui correspond aux deux courtes années qui le voient adhérer au fauvisme. Friesz se rallie pendant l’été 1905 au mouvement. A l’automne, il travaille au couvent des Oiseaux, 86 rue de Sèvres, à Paris, dans un atelier à côté de celui de Matisse. A l’été 1906, il est avec Braque à Anvers où il peint des paysages. Ce séjour est particulièrement fécond et le superbe ensemble réuni ici de vues du port flamand montre une maturité et un engagement d’une exceptionnelle qualité. Les « tons ardents », pour reprendre la formule de Vauxcelles, y sont une évidence que l’on retrouve dans les travaux de l’automne, menés en solitaire à Honfleur et qui sont parmi les œuvres les plus fortes de notre exposition. A Paris, il montre ses œuvres au Salon d’automne, à côté de celles de Matisse, Manguin, Derain, Vlaminck et Van Dongen. L’année suivante, à l’été 1907, son fauvisme est à son zénith, riche en arabesques, s’éloignant du descriptif pour toucher à l’abstraction. C’est après cette moisson d'œuvres, plus lyrique, construite toujours en compagnie de Braque, dans la violente lumière de Cassis, que les chemins vont diverger avec ses compagnons fauves.


L’influence de Cézanne

Cette même année 1907, après des séjours à Marseille, à La Ciotat, à l’Estaque et la visite des rétrospectives Cézanne chez Bernheim-Jeune et au Salon d’automne, Friesz s’est intimement convaincu du génie du maître d’Aix. Il met désormais l’accent sur la construction de la forme, sur la composition et limite volontairement l’étendue de sa palette. Pour Salmon, le fauvisme n’avait été pour Friesz qu’une transition. « L’étude aiguë de la couleur ne devait être, en fait, qu’un passage, un chemin de départ, une exaltation, un exercice vivifiant, le menant, non pas encore, à la découverte – pas si vite ! – mais à la recherche ambitieuse de vérités plus hautes » Le critique situe l’apogée de Friesz de fin 1907 à 1910, avec ses grandes compositions à figures. A l’amorce du cubisme et du premier expressionnisme allemand, Friesz travaille avec force et obstination à une nouvelle inscription de la figure dans l’espace pictural, c’est-à-dire à un dépassement de la leçon du paysage dont il a sans doute le sentiment d’avoir fait le tour après les expériences audacieuses de Cassis.

Illustration Othon Friesz Les Baigneuses (ou Les Demoiselles de Marseille) été 1907, Huile sur toile, 115 x 122 Genève, Association des amis du Petit PalaisPhoto Studio M. Bernaz, Genève -


Retour à la tradition

Après la rupture de la Première Guerre mondiale, Friesz en vient délibérément aux grands sujets traditionnels de la peinture – nature morte, paysage, histoire, portrait, allégorie, décor, nu. Ce cheminement est partagé avec nombre de personnalités fauves comme Valtat, Derain, Vlaminck, Van Dongen, et il construit alors une image de la modernité française ancrée dans la tradition de la peinture. L’exposition présente un choix très serré de ces œuvres de maturité qui, toutes, mettent en évidence un sens aigu de la composition. En 1925, interrogé sur la création d’un musée français d’art moderne, Friesz répond : « Dans un musée et un ordre d’idée, tel que celui du Luxembourg, les meilleurs et les plus notoires des artistes de toutes catégories, de tous les salons, doivent être représentés à égalité – la vérité naîtra de la comparaison, et la véritable sélection se fera ensuite d’elle-même ». L’heure est donc venue de faire entrer Friesz au musée et d’étudier sans a priori cette vie d’artiste. La conjonction des moyens de trois musées qui ont déjà plusieurs fois travaillé à des projets communs, permet de réunir un choix exceptionnel couvrant toute la carrière de Friesz.


PUBLICATION :

A l’occasion de l’exposition, les éditions Gallimard publient Othon Friesz (1879-1949), le fauve baroque, sous la direction de David Butcher. 304 pages, 250 illustrations, 39 €

MUSEE D'ART MODERNE DE CERET 8, Bld Maréchal Joffre - B.P. 60413 - 66403 CERET CEDEX
INFORMATIONS : tél. + 33 (0)4 68 87 27 76 / fax + 33 (0)4 68 87 31 92
Email : contact@musee-ceret.com Site www.musee-ceret.com
HORAIRES : Du 24 juin au 30 septembre, tous les jours de 10 h 00 à 19 h 00.
En dehors de la période de l’exposition estivale, ouvert de 10 h 00 à 18 h00.
PRIX D'ENTREE: Collection permanente + exposition temporaire > plein 8 € I réduit : 6 €, gratuit pour les enfants jusqu’à 12 ans.
Hors expositions temporaires, collection permanente > plein : 5.5 € I réduit : 3,5 € / gratuit pour les enfants jusqu’à 12 ans.
COMMISSARIAT : Joséphine Matamoros, Conservatrice du musée d’Art moderne de Céret
Bruno Gaudichon, Conservateur de La Piscine-musée d’art et d’industrie André Diligent de Roubaix
Annette Haudiquet, Conservatrice du musée Malraux du Havre
Commissaire scientifique : David Butcher, Historien de l’art, avec le concours d’Odile Aittouarès
CONTACT PRESSE : Lydia Fons tél. + 33 (0)4 68 87 97 38 Email : l.fons@musee-ceret.com