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ART ET MACHINES
Le Musée se transforme en halle de production...

DU 5 MARS AU 29 JUIN 2008

De Tinguely à Damien Hirst, les machines à produire de l'art. Une exposition du Musée Tinguely, Bâle, et de la Schirn Kunsthalle Frankfurt.

Tim Lewis (*1961), Auto-Dali Prosthetic, 2000 Table, métal, papier: 132 x 93 x 52 cm
Courtesy Flowers Gallery, Londres © 2008, Tim Lewis. © Photo: Courtesy Flowers East, Londres

 

MUSÉE TINGUELY

Paul Sacher-Anlage 1,
4002 BÂLE

INFORMATIONS :

Tél. +41 (0)61 681 93 20
Fax : +41 (0)61 681 93 21
Site: www.tinguely.ch

HORAIRES :

Du mardi au dimanche : de 11h à 19h.
Fermé le lundi.

PRIX D'ENTRÉE :

Adultes : 15 FS.
Etudiants, apprentis, retraités : 10 FS.
Gratuit pour les moins de 16 ans.

COMMISSARIAT :

Heinz Stahlhut (Musée Tinguely)
Katharina Dohm (Schirn Kunsthalle Francfort).

CONTACT PRESSE :

Laurentia Leon
Tél : +41 (0)61 687 46 08.
E-mail: laurentia.leon@roche.com


L'art est produit, en principe, par les artistes - mais qu'arrive-t-il lorsque des machines se mettent à créer de l'art ? Les artistes deviennent-ils des ingénieurs ? L'œuvre d'art est-elle la machine, le produit final ou le processus de création ? De celles conçues par Jean Tinguely dans les années 1950 jusqu'aux créations actuelles d'Angela Bulloch, Jon Kessler ou Cornelia Sollfrank, l'exposition présente des machines à fabriquer de l'art. Selon le procédé de leur production, le visiteur peut emporter certaines œuvres - dont des dessins faits par les Méta-Matics de Jean Tinguely ou des feuillets certifiés par tampon par les machines de Damien Hirst ou Olafur Eliasson. Créer une machine en tant qu'œuvre d'art et lui confier la responsabilité de développer d'autres œuvres d'art est un pas radical. C'est confier l'acte créatif à un appareil. Est-ce-que de telles machines à produire de l'art possèdent alors une « âme » ?


De Tinguely au web

L'exposition s'ouvre avec des œuvres de Jean Tinguely, dans lesquelles se manifeste de manière originelle la prise en compte de la machine en tant qu'appareil créatif indépendant. Les Méta-Matics, qui furent exposées pour la première fois à Paris en 1959 et valurent à Tinguely une renommée internationale, sont des machines à dessiner motorisées sur lesquelles le spectateur peut produire des dessins abstraits. S'y ajoutent une sélection d'œuvres qui, toutes, possèdent un trait en commun : l'artiste délègue l'acte créatif à la machine - un procédé qui ne devient vraiment possible qu'après la Seconde Guerre mondiale, lorsqu'une génération de jeunes artistes entre en scène et rompt avec un des tabous les mieux gardés de l'art européen : le concept d'originalité de l'œuvre d'art. La sélection présentée reflète ces processus dans les divers médiums artistiques tels que peinture, dessin, sculpture, vidéo et conclut, tout en laissant la question en suspens, sur la plus grande « machine à produire de l'art », le World Wide Web.


Sculptures, dessins et bouteilles en plastique

L'exposition met en scène des machines telles la Preussische Brautmaschine de Rebecca Horn ou la SCUMAK #2 de Roxy Paine, qui produit pendant toute la durée de l'exposition ses sculptures à l'aspect organique. Les machines à dessiner Making Beautiful Drawings de Damien Hirst et The Endless Study d'Olafur Eliasson requièrent la participation du spectateur, de même que Blue Horizon d'Angela Bulloch, qui se met à dessiner suite à un déclenchement externe. L'installation vidéo Desert de Jon Kessler produit sans interruption des couchers de soleil et l'Auto-Dali Prosthetic de Tim Lewis griffonne des signatures sans fin. L'Extrusion Machine (Bottle Machine) de Pawel Althamer produit à outrance des bouteilles en plastique alors que Grosser Hammer et Zerquetscherin d'Antoine Zgraggen offrent au visiteur la possibilité de se débarrasser d'objets non-désirés. Finalement, avec les travaux de Lia, Miltos Manetas et Cornelia Sollfrank, entre en jeu la « méta machine à faire de l'art », le World Wide Web qui, semblable aux travaux de Tinguely des années 1950, prépare la voie à une plus grande démocratisation dans la production artistique.


L'artiste toujours présent

La relation entre artiste, œuvre d'art et spectateur est le thème de tous ces travaux sans toujours en être la source. De surcroît, la machine à produire de l'art permet une participation du public et une production en masse, rompant par là avec l'aura de l'œuvre d'art non reproductible. Même si le spectateur n'est pas directement impliqué dans certains processus, il en a un aperçu, et cela incite à la réflexion : où commence l'œuvre d'art ? La machine à produire de l'art demeure un outil tant qu'elle fonctionne selon les paramètres fixés par l'artiste. Ce n'est qu'à partir du moment où elle agira de manière indépendante et réagira aux situations de manière autarcique que l'on pourra parler d'un changement dans la relation d'auteur. La machine peut produire sans la présence de l'artiste, mais elle ne peut pas exister sans le concept de l'artiste.


PUBLICATION :

Catalogue Kunstmaschinen Maschinenkunst par Katharina Dohm, Heinz Stahlhut, Max Hollein et Guido Magnaguagno. Préface de Max Hollein et Guido Magnaguagno, textes de Katharina Dohm et Heinz Stahlhut ainsi que Justin Hoffmann, commentaires détaillés des œuvres. Éd. allemande-anglaise, env. 160 pp., 130 ill. coul. et noir & blanc, relié, Kehrer Verlag, Heidelberg, ISBN 9 783939 583400, prix : 49 FS.

Illustration : Olafur Eliasson (*1967), The endless study, 2005 (copie pour l'exposition, 2007) Bois, métal, miroir, papier, stylo à bille, tampon: 235 x 130 x 130 cm Colecção Madeira Corporate Services, PT; Courtesy neugeriemenschneider Berlin © 2008, ProLitteris, Zürich. © Photo: Mitch Cope