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VENISE
De Canaletto et Turner à Monet

DU 28 SEPTEMBRE 2008 AU 15 FÉVRIER 2009


En 150 œuvres, ce panorama de la ville la plus représentée au monde se lit aussi comme une réflexion sur les modes de représentation picturale.

Edouard Manet, Le Grand Canal à Venise, 1874, huile sur toile, 58,7 x 71,4 cm, collection of the Shelburne Museum, Shelburne, Vermont


Si la Fondation Beyeler s’est principalement intéressée, depuis son inauguration il y a onze ans, à l’art des XIXe et XXe, elle n’a jamais ignoré que l’art moderne n’a pas été créé ex nihilo. S’attachant à replacer les productions artistiques de l’époque moderne dans un contexte historique, elle a produit en 2001 l’exposition « Ornement et abstraction », puis, en 2004, « Francis Bacon et la tradition de l’art ». L’exposition « Venise. De Canaletto et Turner à Monet » va encore plus loin. Elle s’ouvre en effet sur le XVIIIe siècle avec les vedute de Canaletto et de Francesco Guardi et dessine une vaste courbe conduisant à la série de toiles que Claude Monet a réalisées à Venise en 1908.


L’héritage des vedute

Elle propose ainsi, à travers une présentation inédite de douze artistes européens et américains, un panorama des formes de représentation picturale produites par les pionniers et les premiers représentants de l’art moderne dans la cité de la lagune au XIXe et au début du XXe siècles. Ce panorama se déploie presque sans artistes vénitiens. Les plus mémorables tableaux de Venise du XIXe et du début du XXe siècles ont en effet été réalisés par des artistes d’Europe du Nord et des États-Unis. Canaletto et Francesco Guardi ont été au XVIIIe siècle les derniers grands peintres vénitiens de vedute. Leurs peintures pleines de fête et de gaieté, dont cette exposition présente certains des exemples les plus significatifs, ont durablement marqué l’image de Venise, même après le déclin de la Sérénissime.

Illustration : Canaletto, La Place Saint-Marc, 1723/24, huile sur toile, 141,5 x 204,5 cm, Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid


Entre beauté et décadence

Venise est devenue au XIXe siècle un véritable lieu de pèlerinage, embrasant l’imagination des plus grands créateurs, peintres, photographes, écrivains, musiciens et philosophes, de George Sand à Proust, de Wagner à Nietzsche. La représentation de la Venise du XIXe siècle s’est transformée en palimpseste, sur lequel se superposent des images différentes, toujours ambivalentes : images du pouvoir et de la décadence (Lord Byron), de l’amour et de la mort (Thomas Mann), de la beauté et de la fragilité, de la joie de vivre et de la mélancolie. L’exposition associe les œuvres marquantes des principaux représentants de l’avant-garde française et anglo-américaine qui ont travaillé à Venise à la fin du XIXe et au début du XXe siècles : Turner, Manet, Whistler, Redon, Signac… Le Suédois Anders Zorn, un peintre qui a connu de son temps une renommée mondiale, personnifie ici l’attrait de la Venise cosmopolite du tournant du siècle. Le nouveau chapitre qui s’ouvre dans la médiatisation de la cité avec l’ère du tourisme est illustré par le riche ensemble de photographies anciennes de la collection Herzog de Bâle.


Monet en feu d’artifice

Pendant de longues années, Claude Monet a renâclé à l’idée de partir pour Venise. Il s’y est rendu pour la première (et dernière fois) avec sa femme Alice en 1908, alors qu’il avait déjà 68 ans. Malgré ses réticences, Monet a succombé comme les autres au mystérieux pouvoir de fascination de la « ville nénuphar » (Paul Morand). Deux mois durant, il a mis en chantier en plusieurs lieux de la ville des tableaux qu’il achèvera dans son atelier de Giverny au cours des années suivantes et qu’il exposera au printemps de 1912 à la Galerie Bernheim-Jeune de Paris. Un siècle après leur création, cette série de toiles vénitiennes, qui n’avait plus été vue intégralement depuis sa première présentation parisienne, est rassemblée. Rétrospectivement, ces œuvres élégiaques de Monet font figure d’adieu à l’image de Venise que se faisait une époque. Époque qui s’achèvera irrévocablement deux ans plus tard, avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale…

Illustration : Claude Monet, Le Palais Contarini, 1908, huile sur toile, 92 x 81 cm, Kunstmuseum St. Gallen, acquis par l’Ernst Schürpf-Stiftung, 1950


PUBLICATIONS :

Catalogue publié chez Hatje Cantz Verlag, Ostfildern, avec une introduction de Martin Schwander. Le volume contient des reproductions de toutes les œuvres d’art exposées. 224 p. dont 182 en couleurs, 68 CHF.

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COMMISSARIAT : Martin Schwander
CONTACTS PRESSE : Catherine Schott / Ricarda Dobler Tél. + 41 (0)61 645 97 21/29, Fax + 41 (0)61 645 97 39 E-mail : presse@beyeler.com