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LA NÉBULEUSE SYMBOLISTE

DU 10 DECEMBRE 2008 au 23 FEVRIER 2009

Une promenade à travers les riches collections symbolistes du Musée départemental de l’Oise





Le symbolisme est un aspect culturel majeur de la fin du XIXe et du début du XXe siècle en Europe. Ce courant, au départ littéraire, lie la poésie, les arts plastiques et la musique, dans une aspiration commune vers le monde du rêve, des légendes anciennes et de la philosophie. A travers des pièces de ses collections, le Musée départemental de l’Oise se propose de revenir sur la définition parfois trop restrictive du mouvement symboliste. Chacune de ces œuvres sera l’occasion de s’interroger sur les caractéristiques de cette tendance artistique, sur ses limites et sur ses prolongements dans l’art du XXe siècle.

Edgard Maxence 1871-1954) Concert d'anges, 1897
Beauvais, Musée départemental de l'Oise

 

MUSÉE DÉPARTEMENTAL DE L’OISE

1 rue du Musée
60000 BEAUVAIS

INFORMATIONS :

Tél. 03 44 11 43 83

HORAIRES :

Jusqu’au 30 juin, de 10h à 12h et de 14h à 18h.
Du 30 juin au 29 septembre, de 10h à 18h.
Fermeture hebdomadaire le mardi.

PRIX D’ENTRÉE :

Entrée libre

COMMISSARIAT :

  • Josette Galiègue, conservateur en chef du Musée départemental
  • Dominique Lobstein, chargé d'études documentaires au Musée d'Orsay, responsable de la bibliothèque.

    CONTACT PRESSE :

    Marie-Laure Trouvé
    Tél. 03 44 11 43 98
    E-mail : TROUVE.Marie-Laure@cg60.fr


  • Du côté des pères fondateurs

    L’un des précurseurs du mouvement, bien qu'il s'en soit toujours défendu, Pierre Puvis de Chavannes, le plus grand décorateur de la fin du XIXe siècle, supprime le modelé des figures et utilise des camaïeux de couleurs adoucies. Il est représenté dans l’exposition par une étude pour le tableau Le fils prodigue. L’autre père fondateur en France est Gustave Moreau (1826-1898), encensé par Huysmans dans son roman A rebours. Il est évoqué par l’intermédiaire de trois de ses élèves. Georges Desvallières (1861-1950), dans son pastel gouaché L’orgie, emprunte à Moreau sa conception générale ainsi que son goût pour les détails décoratifs figurant une antiquité décadente. Pierre Marcel-Beronneau (1869-1937) reprend la fascination des artistes symbolistes pour les femmes fatales, en l’occurrence Salomé. Edgard Maxence (1871-1954) est présent par l’intermédiaire du Concert d’anges, qui souligne l’importance du mysticisme chrétien comme source d’inspiration.


    La paysage et la figure humaine

    Trois artistes portent l’étendard du paysage symboliste. Charles-Marie Dulac (1805-1898) a une volonté simplificatrice, probablement due à l’influence du japonisme, et refuse tout effet anecdotique. Ces éléments, combinés à une lumière irréelle, créent une atmosphère mystérieuse, spirituelle qui fut très appréciée par Huysmans. Les références topographiques sont également absentes du Paysage au crépuscule de Charles-Victor Guilloux (1866-1946). Les paysages de Charles Lacoste (1870-1959), peintre autodidacte, empreints de simplicité et de naïveté, transcendent la représentation réaliste dans un émerveillement quasi-religieux. Quant aux figures humaines, elles doivent incarner des idées ou des sentiments, sans chercher à fixer les traits de personnages réels. Ainsi, La mort, de l’Italien Aldo Piantini (1882-1962), regroupe cinq portraits de veuves de guerre qui sont autant d’incarnations de la tristesse et du deuil, suivant en cela les prescriptions de Josephin Peladan pour qui la peinture idéaliste, et donc symboliste, se devait de promouvoir l’allégorie et les « têtes d’expression ».


    Grands décors ou tendres pastels

    Les compositions symbolistes, par leur recours à l’allégorie, aux sentiments et aux idées, ont été des éléments de choix pour les grands décors créés sous la IIIème République. L’exposition rassemble un certain nombre d’œuvres préparatoires comme L’étude pour l’hôpital de Broca d’Henri Bellery Desfontaines (1867-1910) ou La vie renaissant de la mort d’Albert Besnard (1849-1934). Les artistes symbolistes se sont aussi exprimés avec succès par d’autres techniques. Lucien Lévy-Dhurmer (1865-1953) a une éclatante maîtrise du pastel, au moyen duquel il évoque des visions de rêve et de mystère. Si Rodin, avec la Porte de l’Enfer, introduit le symbolisme dans la sculpture, le mouvement ne s’éteint pas avec le XXe siècle, comme le prouve la toile de Bernard Boutet de Monvel (1884-1949) Wall Street ou New York. Cette vue d’une rue et des gratte-ciel montre comment les artistes, en révélant la dimension métaphysique et onirique de la ville et de la machine, en insufflant une âme aux choses, ont prolongé jusqu’à nos jours l’esprit du symbolisme.



    Illustration : Alphonse Osbert (1857-1939) - L'Hymne à la mer - Beauvais, Musée départemental de l'Oise