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ANDRÉ BLONDEL (1909-1949)
Un peintre exalté

DU 10 JUILLET AU 8 NOVEMBRE 2009

A la redécouverte d’un artiste marqué par la lumière du Midi et trop tôt disparu

Grande tête rousse, huile sur panneau, 65x50 cm © Pierre Marilly

 

MUSÉE PAUL VALÉRY

Rue François Desnoyer
34200 SÈTE

INFORMATIONS :

  • Tél : 04 99 04 76 16
  • Fax : 01 57 67 04 02
  • E-mail :
    museepaulvalery@ville-sete.fr

    HORAIRES :

  • Tous les jours de 10h à 12h et de 14h à 18h sauf mardis et jours fériés.
  • Ouvert tous les jours en juillet et août.

    PRIX D’ENTRÉE :

  • Entrée payante : de 1,50 € à 4 €
  • Entrée gratuite pour les enfants de moins de 12 ans, les demandeurs d’emploi et chaque 1er dimanche du mois
  • Pass Musée (musée Paul Valéry + MIAM+ Espace Brassens) : 6 €

    COMMISSARIAT :

  • Françoise Lopez, directrice du musée Paul Valéry
  • Marc Blondel


  • Cette importante rétrospective rend hommage à André Blondel à l’occasion du centième anniversaire de sa naissance et révèle la diversité de la production de ce peintre accidentellement disparu à l’âge de 40 ans. Son style mêle expressionnisme et fauvisme, puis explore le cubisme. Il utilise des noirs, des violets, des bleus sombres éclairés par un rouge vif, un jaune ou un blanc. Inspiré par le soleil du Midi, il aura ensuite recours à des couleurs plus claires et plus gaies. Constituée grâce à de nombreux prêts, provenant notamment de la famille de l’artiste, l’exposition présente une soixantaine d’huiles sur toile et autant de dessins, témoins de l’importance qu’accordait Blondel à l’expression graphique.


    Jeunesse polonaise et parisienne

    André Blondel naît sous le nom de Sasza Blonder en 1909, à Czortkow, bourgade située au sud-est de Lvov, en Pologne (aujourd’hui Ukraine). Issu d’une famille de commerçants juifs, il reçoit une solide formation culturelle. A 17 ans, il fait un premier séjour à Paris et s’y inscrit, en 1930-32, à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts (section architecture). En 1932, de retour en Pologne, membre de l’académie des Arts plastiques de Cracovie, il rejoint notamment Stern, Wicinski, Jarema, Levicki, dans un cercle d’avant-garde dit « Groupe de Cracovie ». Ils y débattent avec passion des questions de l’art moderne : cubisme, expressionnisme, langage de la couleur, abstraction, technique, contenu social de l’œuvre d’art… Sasza Blonder expose à Lvov et à Varsovie. En 1937 il obtient une bourse et repart à Paris. Installé à Montparnasse, il fréquente Soutine, Krémègne, Klimek, Dobrinski.


    Les blessures de la guerre

    La guerre bouleverse le cours de sa vie. Fuyant la persécution nazie (une grande partie de sa famille restée en Pologne sera exterminée), aidé par des réseaux protestants de la Résistance, il est hébergé d’abord près d’Aix-en-Provence, de 1940 à 1942, où, sur les pas de Cézanne, il découvre le paysage provençal et sa lumière, puis à Cuxac-Cabardès, au pied de la Montagne noire. En 1943, il se marie avec Louise Bonfils. Cette même année, il prend le nom d’André Blondel et passe cinq années à Carcassonne. Son talent y trouve son plein épanouissement : la couleur est portée à son maximum d’intensité, la pâte est épaisse, la touche large et nerveuse. De 1945 à 1949, Blondel fait de fréquents séjours à Sète, ville natale de sa femme, où il est inspiré par le port et ses quais, par les chemins du Mont Saint-Clair. Il y trouve un milieu artistique riche et fécond et fait partie, aux côtés de François Desnoyer, de « l’Ecole de Sète », comptant parmi ses admirateurs Raoul Dufy, qui achète ses œuvres.


    De l’autoportrait au paysage

    L’exposition explore les différents thèmes que l’artiste a abordés : autoportraits, portraits, nus, paysages, marines, natures mortes, compositions. Peu complaisant envers lui-même, Blondel montre dans ses autoportraits le visage d’un homme que la vie a malmené et qui porte en lui une blessure indélébile. Son expression est souvent double, à la fois violente et pleine d’humanité. Même lorsqu’il peint un enfant, quelque chose dans le visage ou dans le corps évoque la violence voire la mort. Une réelle tendresse émane en revanche des portraits de femmes, en particulier ceux, très nombreux, où il peint Lisou, son épouse. Ses paysages ou natures mortes, sont également plus cléments, moins empreints d’émotion directe. Quelques oeuvres de l’époque polonaise sont présentées afin de donner une vision plus large de l’évolution de son œuvre. Complètement imprégné de son art et comme s’il pressentait son destin trop tôt brisé, André Blondel peint avec frénésie, laissant une œuvre d’une force remarquable.

    Illustration : Tournesols, huile sur panneau 46x38 cm


    PUBLICATION :

    Blonder-Blondel, photographies de Pierre Marilly, textes de Pascal Bonafoux, Marie Boyé-Taillan, Jean-Jacques Breton, Françoise Lopez, Jerzy Malinowski, Natasza Styrna, Michel Lisowski. Editions Actes Sud, juillet 2009, 216 p., 39 €.