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N° 182 - du 1 juillet 2010 au 7 juillet 2010


Marcos López, Il Piccolo Vapore, Buenos Aires 2007, © Rencontres Arles (Promenade argentine)

L'AIR DU TEMPS

Photo !

Cela fait quelque temps déjà que culture estivale rime avec photographie. On imagine de moins en moins choisir le solstice d’été pour s’enfermer dans un musée surchauffé ou dans une salle de concert. En revanche, arpenter un cloître aux murs couverts de clichés, voir un diaporama à la fraîche dans des arènes antiques sont des alternatives toujours plus prisées. La « faute » aux Rencontres d’Arles, créées en 1969, et à leurs épigones (comme Photo España, le festival de La Gacilly, etc), qui ont contribué à donner à la photo une autre dimension. Pour cette édition, les 60 expositions sont déclinées en promenades : « argentique », consacrée aux survivants de cette technique, « rock », centrée sur le personnage de Mick Jagger, ou « Luma », qui dévoile en avant-première l’ambitieux projet de cette fondation de la photo et de son bâtiment, dessiné par Frank Gehry. Avec une passerelle entre l’art et l’actualité : si l’équipe de Maradona gagne la coupe du monde, la « promenade argentine », comprenant le grand León Ferrari et Marcos López, sera certainement plébiscitée…
•Les Rencontres d’Arles se tiennent du 3 juillet au 19 septembre 2010. Journées d’ouverture du 3 au 13 juillet 2010.

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EXPOSITIONS


Costume porté par Maria Callas pour Norma, opéra de Bellini, costumes de Marcel Escoffier, Opéra Garnier, 1964. Photo CNCS / Pascal François

Vêtir la diva

MOULINS - Autrefois, au XIXe siècle, elles devaient arriver au théâtre avec leurs propres costumes. Puis les temps ont changé et le producteur du spectacle s’est chargé de fournir l’attirail de ces grandes dames de la scène que furent les « divas ». Déesses adulées de l’art lyrique ou du théâtre, elles ont pour nom Sarah Bernhardt, Maria Callas ou Montserrat Caballé. L’exposition se penche sur leurs tenues de scène, qui sont un ingrédient indispensable de leur fascination avec leurs velours, perles, plumes et paillettes en abondance. Puisant dans ses propres collections comme dans celles du Metropolitan Opera de New York, du San Carlo de Naples ou de la Mutuelle nationale des artistes, elle donne à voir aussi bien l’aumonière de Sarah Bernhardt que le costume d’Edwige Feuillère dans l’Aigle à deux têtes, dessiné par Christian Bérard.
Vestiaire de divas au Centre national du costume de scène, jusqu’au 31 décembre 2010.

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Loti, un tour du monde dessiné

ROUBAIX – On a vu récemment ses dessins de Constantinople, à l’occasion de la Saison de la Turquie en France. Pierre Loti, l’écrivain célèbre de Pêcheur d’Islande ou de Ramuntcho, nous revient par le biais du crayon : la Piscine expose une centaine de ses feuilles, produites à travers le monde, de Tahiti au Sénégal, des bouches de Kotor à la Bretagne. Pour Loti, alias Julien Viaud (1850-1923), il ne s’agissait pas d’un passe-temps de romancier à succès mais de son premier gagne-pain. Dans une famille de grands bourlingueurs, l’officier de marine a commencé sa carrière artistique en faisant publier ses dessins dans les revues de voyage de la fin du XIXe siècle. Les déplacements étaient longs et le dessin encore capable de rivaliser avec la photo. Alger, Hué, Carnac, l’île de Pâques, le Brésil ou les Marquises : lorsqu’il se retirera à Hendaye, Loti aura encore les yeux emplis de tous ces rivages lointains.
Pierre Loti dessinateur à la Piscine, du 2 juillet au 12 septembre 2010.

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Tina Modotti, Femmes de Tehuantepec, Mexico, 1929 © Galerie Bilderwelt, Berlin

Tina, la Frida de la photo

VIENNE - Elles ont vécu la même époque troublée et exaltante – la Révolution mexicaine -, ont eu une liaison avec de grands artistes (Diego Rivera et Edward Weston), ont été elles-mêmes de grandes créatrices et des femmes fortes, et sont mortes jeunes. Les points communs entre Frida Kahlo (1907-1954) et Tina Modotti (1896-1942) sont évidents. C’est cette dernière, la photographe italienne originaire du Frioul, qui est à l’honneur avec ses célèbres images de fleurs, ses portraits et ses séries (sur les femmes de l’isthme de Tehuantepec). La superbe Tina fut aussi actrice (dans des films muets) et modèle d’autres photographes. Si les clichés de Weston sont très connus, notamment les nus, il n’en va pas de même avec des images de jeunesse, qui montrent la détermination de la jeune émigrante, vendeuse de chapeaux en Californie avant de devenir la coqueluche du Mexico intellectuel…
Tina Modotti, photographe et révolutionnaire au Kunsthaus Wien du 1er juillet au 7 novembre 2010.

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Artaujourdhui vous conseille aussi…

•A Arles, le musée Réattu fait redécouvrir l’œuvre du photographe Pierre Jahan à travers 150 images, essentiellement des années 30 à 50. Du 4 juillet au 30 octobre 2010.

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•La Fondation de l’Hermitage à Lausanne accueille l’exposition Edward Hopper, qui a attiré 400 000 visiteurs à Milan. Jusqu’au 25 octobre 2010.

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•A Bruxelles, les musées royaux des beaux-arts dédient une rétrospective à l’un des grands iconoclastes de l’art belge du XXe siècle, Marcel Broodthaers. Du 2 juillet au 26 septembre 2010.

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VENTES


Livre d'heures Cauchon, en latin et français, manuscrit enluminé sur velin. Estimation : 800 000 - 1 200 000 £ (lot 34).

Enluminures d’exception

LONDRES – La rareté dope les prix et l’on devrait donc voir de belles enchères ce 7 juillet. Les lots de bibliophilie de la collection Arcana, dont 48 sont dispersés dans cette vente, sont en effet des pièces uniques. Comment en irait-il autrement avec ces pages de graduel, ce psautier de l’arrière-grand-mère du roi anglais Henry V, ce livre d’heures de François Ier dû au maître de François de Rohan ou cette bible bolonaise de la fin du XIIIe siècle (qui devrait dépasser les 3 millions £) ? Tout était alors réalisé à la main, du texte aux illustrations, pour de riches commanditaires, prêts à payer… et capables d’attendre. On trouvera quelques opportunités moins coûteuses, comme ce manuscrit de Bohême de 1420 sur velin (Christ de douleurs, 50 000 £) ou parmi les incunables : un Ars moriendi imprimé à Venise en 1490 chez Johannes Clein et Piero Himel (50 000 £) ou un ouvrage fondamental de botanique comme le Gart der Gesundheit imprimé à Mayence en 1485 (200 000 £).
Collection Arcana chez Christie’s le 7 juillet 2010.

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LES ARTISTES DE LA SEMAINE


Mémorial des vétérans de la guerre du Vietnam. Washington D.C., 1983-1986, © Wendy Watriss

Watriss et Baldwin : l’Amérique au cœur

Ils ont de la suite dans les idées : cinquante ans qu’ils mènent, en solo d’abord, puis en duo uni par des liens affectifs depuis 1971, un travail de documentation sur l’Amérique contemporaine. Les thématiques ont changé à mesure qu’ils vieillissaient mais Wendy Watriss et Frederick C. Baldwin ont conservé l’enthousiasme de la jeunesse. Du Ku Klux Klan, faisant obstacle au processus d’égalité raciale, aux effets « boomerang » de l’agent orange utilisé au Vietnam, de la vie du sheriff de comté à l’engagement syndical des dockers de Savannah, c’est à une tranche de vie des Etats-Unis qu’invitent les deux photographes. Fondateurs du festival FotoFest de Houston, ils ont entretenu la flamme du reportage social, qui avait notamment marqué la Grande Dépression avec Lewis Hine ou Dorotha Lange. Ni plaidoyer ni dénonciation, leur travail est une apologie du photojournalisme indépendant.
Wendy Watriss et Frederick C. Baldwin à la Maison de la photographie Robert Doisneau, jusqu’au 10 octobre 2010.

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LIVRES

Esthétique de la science

L’art et la science ont-ils partie liée ? Oui, à en croire cet essai qui, sous des chapitrages successifs - « Systèmes vivants », « Biologie humaine », « Robotique », « Algorithmes » -, montre combien la création artistique suit de près les avancées de la science. Et vice versa. De Kira O’Reilly, qui prélève son sang au moyen de boules de verre, à Garnet Hertz, qui fait manipuler un robot par une blatte de Madagascar, la création contemporaine se veut à l’avant-garde de la recherche. Code barres, vêtements robotiques, créatures numériques, microbes interactifs ou simulateurs faciaux : les ciseaux et pinceaux des ancêtres sont remisés au grenier et l’ordinateur est le nouveau medium « incontournable ». Posant au passage quelques questions brûlantes sur les dangers de la bio-ingéniérie ou le simple concept de beauté…
Art+Science, par Stephen Wilson, Thames & Hudson, 2010, 38 €.

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BRÈVES

BERKELEY – C’est l’agence Diller Scofidio & Renfro qui a été choisie pour dessiner le futur bâtiment du Berkeley Museum of Art.

L’article dans le Los Angeles Times

BERLIN - Le Baiser de Judas, un tableau du Caravage volé à Odessa en 2008, a été retrouvé à Berlin par les polices allemande et ukrainienne.

Une reproduction sur Reuters

DENVER – La Biennale des Amériques, Biennial of Americas, réunit des œuvres et installations de 24 artistes contemporains du continent, du 1er au 31 juillet 2010.

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LONDRES - La Masters Painting Week propose une série d’événements et d’expositions sur les maîtres anciens du 3 au 9 juillet 2010.

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ROME – Le Vatican a annoncé le 22 juin dernier la découverte, dans les catacombes, des plus anciennes représentations connues des apôtres Paul et Pierre, remontant à la seconde moitié du IVe siècle.

L’article sur Associated Press

SUR ARTAUJOURDHUI.INFO

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LE MAGAZINE de l'air FÊTE SES 10 ANS !

MOUGINS - Le musée de la photographie André Villers fait le bilan de la première décennie d'un magazine qui s'attache à rendre compte des événements qui ont marqué les populations aux quatre coins du monde. La photographie en est le principal fil conducteur.

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