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N° 187 - du 30 septembre 2010 au 6 octobre 2010

A la suite d'un incident informatique, certains de nos lecteurs francophones ont reçu la semaine dernière à la fois la version française et anglaise d'Artaujourdhui hebdo. Nous les prions de nous en excuser.


Rare squelette complet, long de 10,12 mètres, de dinosaure carnivore Allosaure provenant du Wyoming, Etats-Unis. Vente Sotheby's Paris du 5 octobre 2010. Exposé lors de la Nuit blanche (2 octobre) jusqu'à minuit.

L'AIR DU TEMPS

Ne rentrez pas chez vous ce soir

De nos jours, on met la nuit à toutes les sauces… En février 2009, pour faire face à l’avalanche de réservations, à Paris, le Grand Palais avait dû rester ouvert 24 heures sur 24 pour accueillir les visiteurs de « Picasso et les maîtres ». Idem à Rome en juillet dernier pour Caravage. C’est la Royal Academy de Londres qui avait lancé la mode en 1999, avec une rétrospective Monet. Depuis, on a vu se développer de façon exponentielle, à travers l’Europe, la « Nuit des musées », au mois de mai. L’apogée de cette consommation nocturne d’art est probablement la « Nuit blanche », qui va fêter à Paris sa 9e édition, le 2 octobre. L’an dernier, un million et demi de personnes avaient déambulé au milieu des installations et expositions. On en attend au moins autant entre les trois pôles de cette année – Belleville, Trocadéro, les îles Saint-Louis et de la Cité. Parmi les points forts, Chen Zhen au musée Guimet, Cerith Wyn Evans au musée Galliera, les lucioles d’Erikh Samakh à l’Hôtel-Dieu ou une projection de Michelangelo Pistoletto à l’Hôtel-de-Ville. Pas de gardien : c’est l’aube qui se chargera de la fermeture…
• 9e Nuit blanche à Paris, le 2 octobre 2010 à partir de 19h.

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EXPOSITIONS


Paul Gauguin, Teha 'amana a de nombreux parents, 1893, Art Institute of Chicago, USA © Art Institute of Chicago, Etats-Unis, huile sur toile. Courtesy Tate Modern, Londres.

Tout Gauguin

LONDRES – En 2003, on avait pu voir au Grand Palais les années océaniennes de Gauguin (1891-1903), celles qui ont le plus contribué à l’élaboration de son mythe : le refus de l’Occident, la vie sauvage à Tahiti. La Tate Modern prend aujourd’hui à bras le corps toute la carrière du peintre bohème, en une centaine d’œuvres. Elle n’oublie évidemment pas le moment-phare que fut Pont-Aven ni les différentes techniques utilisées, de la céramique à la sculpture sur bois. Un éclairage spécial est consacré à ses autoportraits (en Christ, en pécheur, etc.) tandis que ses carnets de dessins et ses lettres aident à mieux cerner sa façon de travailler. On aura aussi l’occasion de voir des documents plus rarement montrés : certaines de ses sources d’inspiration, consistant aussi bien en photos ethnographiques de l’époque qu’en cartes postales.
Gauguin à la Tate Modern, du 30 septembre 2010 au 16 janvier 2011. L’exposition sera montrée à la National Gallery of Art de Washington, du 21 février au 31 mai 2011.

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Portrait de Charles II d’Amboise, d’après Andrea Solario XVIe siècle, huile sur bois, 75 x 52 cm, musée du Louvre, département des Peintures, Paris © service presse Rmn/ Gérard Blot

Une Renaissance française

PARIS – La Renaissance, c’est l’Italie, le reste n’est que périphérie : cette image est largement ancrée dans notre interprétation de l’histoire. Aussi est-ce une bonne chose que de jeter occasionnellement l’éclairage sur les paysages secondaires. Il en va ainsi de la France autour de l’an 1500. François Ier n’est pas encore monté sur le trône et l’avidité des souverains à faire des « descentes » en Italie semble prouver la justesse du cliché. En réalité, et c’est ce que montrent les 200 pièces rassemblées – retables, sculptures, enluminures, objets d’art – la France, ses princes et ses artistes suivent de près la révolution humaniste. Le pays est loin d’être centralisé et chaque pôle (Paris, la Champagne, le Bourbonnais, le Val de Loire, etc.) voit éclore des créateurs notables à l’image du Maître de Moulins, du Maître de Saint Gilles mais aussi des sculpteurs, maîtres verriers, orfèvres dont la postérité n’a que rarement retenu les noms : une absence de personnalisation qui nous rend plus lointaine et mystérieuse cette époque de fermentation.
France 1500 au Grand Palais, du 6 octobre 2010 au 10 janvier 2011. Catalogue RMN. L’exposition sera montrée à l’Art Institute de Chicago du 28 février au 29 mai 2011.

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Bling bling exotique

PARIS – Certaines coïncidences calendaires sont édifiantes : c’est après un été mouvementé, où a été mise en question la capacité de la France à rester une terre d’accueil que s’ouvre une exposition atypique au musée du Quai Branly. Sous le titre à la fois mystérieux et évocateur de « Baba Bling » et sous le patronat du président Sarkozy, elle montre comment une communauté immigrée (en l’occurrence les Chinois et les Indiens de Singapour), a produit une culture propre, fusion de celles qui l’entouraient, où les signes extérieurs de richesse sont un élément fondamental. De lits à baldaquin en chemises brodées, de mules à perles en porcelaines criardes, l’étonnante rétrospective montre comment des étrangers s’assimilent tout en gardant une personnalité distincte. On peut la lire comme un moment de dépaysement ou comme une vraie leçon d’histoire…
Baba Bling, signes extérieurs de richesse à Singapour au Quai Branly, du 5 octobre 2010 au 6 février 2011.

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• A Madrid, Bibliotheca Artis consiste en la présentation des plus belles pièces de la bibliothèque du musée du Prado, jamais montrées au public. Du 5 octobre 2010 au 30 janvier 2011.

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• Le musée du Diamant d’Anvers brosse la légende napoléonienne sous un autre angle avec Napoléon et les bijoux de l’Empire . Du 1er octobre au 31 décembre 2010.

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• Au musée de Cluny, à Paris, D’or et de feu présente un panorama de l’art en Slovaquie à la fin du Moyen Age. Jusqu’au 10 janvier 2011.

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VENTES

La nuit du dinosaure

PARIS – Soixante-dix dents recourbées et on pourra les compter : le squelette d’allosaurus proposé par Sotheby’s est en effet quasiment complet. Ce monstrueux lézard qui sévissait il y a quelque 150 millions d’années est en aussi bon état que le tyrannosaurus rex vendu par la même maison en 1997 pour la bagatelle de 8,4 millions $. On en attend donc un prix spectaculaire. Les ventes d’histoire naturelle ont le vent en poupe : un plésiosaure anglais est attendu à plus de 300 000 € et pour un simple crabe italien (préhistorique évidemment), mis au jour du côté de Vicence, il faudra être prêt à débourser jusqu’à 15 000 €. Si la dimension esthétique de ces vieux animaux n’est pas évidente pour tous, elle pourra apparaître plus éclatante pour un fossile de feuille de palmier et de poissons (estimé à 80 000 €) ou pour une tourmaline de la mine de Jonas au Brésil (320 000 €), à l’impressionnante carnation framboise.
Histoire naturelle chez Sotheby’s (76, rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008), le 5 octobre 2010. Exposition du 1er au 4 octobre (jusqu’à minuit le 2 octobre).

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L'ARTISTE DE LA SEMAINE


Gérard Alary, Sans titre, 2006, encre sur papier, 130 x 130 cm. Courtesy galerie Polad-Hardouin, Paris.

Gérard Alary : mystère en noir

Au jeu des affinités, on peut trouver chez lui, comme le souligne Olivier Kaeppelin dans la préface du catalogue, du Saura, du Vedova. Mais pourquoi pas, aussi, du Matthieu, du Pollock, du Basquiat, du Bacon. Des tableaux immenses qui disent déjà un engagement physique, des coulées et des zébrures qui disent la spontanéité, la vitesse. Et du noir, de charbon, de suie, de poix. Pour paraphraser une jolie publicité de porto, on pourrait dire : Gérard Alary (né en 1945) est du pays où le noir est couleur. Après avoir surmonté une dure épreuve - la mort de sa mère, à laquelle il avait rendu hommage sous la coupole de la Vieille-Charité à Marseille en 2007 -, l’artiste a réintroduit d’autres chromatismes dans sa palette. A petites doses pour garder à ses toiles cet aspect de miroir sombre où se dessinent des têtes, des bouches, des blessures toujours inquiétantes.
• Gérard Alary est exposé à la galerie Polad-Hardouin (86, rue Quincampoix, 75003 Paris) jusqu’au 9 octobre 2010.

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LIVRES

So British

Depuis la guerre de Cent Ans, les « rosbifs » ont gardé un faible pour l’ancienne Guyenne et ses environs. Le photographe Rip Hopkins, membre reconnu de l’agence Vu, est allé à leur rencontre sur la terre du foie gras et des pommes sarladaises, la Dordogne. Lui-même issu de cette souche, il porte sur ces compatriotes déracinés et ré-enracinés un regard décalé, qui contient la juste dose d’excentricité pour nous les rendre attachants. Faisant le poirier dans la glèbe, posant en robe de chambre devant une moto, nus sur un animal de trait, dans la baignoire ou en robe à fleurs dans un arbre, ils nous semblent proches tout en restant, au fond, incompréhensibles. Le texte écrit par la compagne (française) du photographe nous donne quelques clés supplémentaires pour percer ce mystère immémorial : qu’est-ce qu’un Anglais ?
Another Country, Photographies de Rip Hopkins, texte de Pauline de La Boulaye, Filigranes, 2010, 128 p., 35 €.

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BRÈVES

FLORENCE – Grande cubo specchiante, installation de Michelangelo Pistoletto, est présentée au Palazzo Strozzi, à partir du 1er octobre 2010.

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LONDRES – Les quatre artistes sélectionnés pour le 10e Turner Prize sont exposés à la Tate Britain à partir du 5 octobre 2010.

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MADRID – Le musée du Prado a annoncé l’identification d’un tableau de Bruegel l’Ancien, le Vin de la Saint-Martin, appartenant à un collectionneur privé.

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PARIS - Portrait de Madame Florian, une toile de Giovanni Boldini, a été adjugée 2,1 millions € le 28 septembre 2010 à Drouot (études Choppin de Janvry et Massol), signant un record mondial pour l'artiste.

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ROME – La 1e Biennale internationale des antiquaires se tient à Palazzo Venezia du 1er au 10 octobre 2010.

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