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N° 190 - du 21 octobre 2010 au 27 octobre 2010


Henry Moore travaillant dans son atelier de ParkHill road à Hampstead 1933. Photo : Archives de The Henry Moore Foundation. © Crédits : Henry Moore Foundation (exposition au musée Rodin)

L'AIR DU TEMPS


La FIAC 2009 dans la Cour carrée du Louvre. © Emmanuel Nguyen Ngoc.

Passage de témoin à la FIAC

PARIS – C’est octobre, saison du duel : d’un côté Frieze à Londres, de l’autre la FIAC à Paris. La concurrence ne nuit à personne et si la foire française d’art contemporain a repris du tonus ces dernières années, s’est renouvelée (en investissant de nouveaux lieux comme la Cour carrée du Louvre et le jardin des Tuileries, ou en s’ouvrant à de nouvelles disciplines comme le design), elle le doit sans doute à l’apparition de sa rivale d’outre-Manche. Pour cette 37e édition, elle accueille 195 galeries, venues de 24 pays. Et si elle fait marche arrière sur le design, elle inaugure une section consacrée aux films d’artistes. La manifestation a aussi changé partiellement de timoniers : Martin Bethenod étant parti à Venise gérer la galaxie Pinault (Palazzo Grassi et Punta della Dogana), Jennifer Flay devient seule commissaire générale.
FIAC au Grand Palais, du 21 au 24 octobre 2010.

EXPOSITIONS


Lucas Cranach l'Ancien, Lucrèce, vers 1510-1513, collection privée, © www.humanbios.com, Human Bios GmbH, Suisse

Grand alignement de Cranach

BRUXELLES – Une centaine d’œuvres au total (quarante tableaux et davantage de gravures) de Cranach l’Ancien (1472-1553) : cela faisait longtemps que l’on n’avait pas vu telle réunion. La rétrospective du Palais des Beaux Arts se veut exhaustive puisqu’elle aborde toutes les périodes de cet artiste d’une grande longévité, de ses débuts à Vienne en 1500 jusqu’à ses dernières productions à la cour de l’Electeur de Saxe. Sont évidemment présents les nus, troublants car à la fois érotiques et à prétention moralisatrice, les portraits de Luther et d’autres acteurs de la Réforme et de la Contre-Réforme, ses nombreuses gravures sur bois, domaine dans lequel il était virtuose. Cette exhaustivité suit un fil rouge : celui des rapports de Cranach avec l’art flamand. Si son voyage en Flandre ne date que de 1508, il était déjà influencé par des artistes comme Quentin Metsys ou Lucas de Leyde, dont les œuvres sont présentées en contrepoint des siennes.
Le monde de Cranach à Bozar, du 20 octobre 2010 au 23 janvier 2011.

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Courbet : retour à Francfort

FRANCFORT – Nous avons eu droit il y a quelques années à la rétrospective «définitive» sur Courbet (au Grand Palais, à Paris, fin 2007). Voici une autre approche du peintre : il n’est plus le héraut du réalisme mais l’annonciateur d’un art basé sur le rêve, l’introspection, l’absence. C’est l’inspirateur de Cézanne, de Picasso ou même de Neo Rauch : un artiste qui travaille ses tableaux au couteau, qui rend les rochers translucides et l’eau opaque, et dont les personnages se perdent dans leurs pensées noires. Parmi la centaine d’œuvres présentées, certaines ont été peintes ou conçues à Francfort : Courbet y a en effet vécu quelques mois en 1857-58. La ville fut aussi l’une des premières hors de France à pouvoir apprécier l’Enterrement à Ornans qui fut, ici autant qu’ailleurs, jugé scandaleux, par son approche grandiose d’un événement «vulgaire».
Courbet, A Dream of Modern Art à la Schirn Kunsthalle, du 15 octobre 2010 au 30 janvier 2011.

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Moore chez Rodin

PARIS - L’histoire d’amour entre le musée Rodin et Henry Moore dure depuis plus d’un demi-siècle : dès 1906, le musée parisien invitait l’artiste britannique à exposer dans le cadre de son Exposition internationale de sculpture internationale. Après d’autres rencontres, en 1959 ou 1961, Moore, qui comptait évidemment Rodin, aux côtés de Michel-Ange, parmi ses sources d’inspiration essentielles, revient en force : deux grandes sculptures dont une Arche de 6 mètres de haut, occupent la cour, d’autres grands formats investissent la nef. Le reste – soit près de 150 œuvres au total -, a été installé pour évoquer l’ambiance de l’atelier de Moore à Perry Green, dans le Hertfordshire, au nord de Londres. A côté des dessins et des modelages de petite dimension en plâtre, est déballé un véritable cabinet de curiosités : sa chaise, son bâton, sa mallette râpée, ses boîtes, ses coquillages, un crâne de rhinocéros noir…
Henry Moore, l’atelier, sculptures et dessins au musée Rodin, du 15 octobre 2010 au 27 février 2011.

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SUR ARTAUJOURDHUI.INFO

Cette semaine, ne manquez pas…

• A Genève, la fondation Barbier-Mueller présente Gan, royaume méconnu d’Afrique, un gros plan sur la population Gan du Burkina-Faso, qui excelle dans les objets rituels en bronze. Jusqu’au 30 avril 2011.

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• A Londres, dans Move, la Hayward Gallery prend à bras-le-corps la question de la danse en art contemporain en invitant les visiteurs à participer aux performances. Jusqu’au 9 janvier 2010.

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• A Paris, la Fondation Pierre Bergé Yves Saint-Laurent présente les dernières créations de David Hockney : ses dessins numériques sur iPhone et iPad. Du 20 octobre 2010 au 30 janvier 2011.

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VENTES

Art brut à bon prix

PARIS - L’art brut, malgré sa reconnaissance désormais officielle (musée spécialisé à Lausanne, présence forte au nouveau musée d’Art moderne de Lille Métropole, inclusion de grandes figures comme Augustin Lesage dans des rétrospectives au Centre Pompidou ou à la Halle Saint-Pierre à Paris) reste encore peu visible en ventes aux enchères. En voici une dispersion intéressante par une maison qui s’y est taillé une certaine réputation. On trouvera quelques noms affirmés comme le précité Augustin Lesage (estimations de 20 000 à 30 000 €), Anselme Boix-Vives, Michel Nedjar, mais aussi Gaston Chaissac et ses pairs réunis par Dubuffet sous l’appellation « Neuve Invention ». Sont également proposés des artistes moins connus, où la volonté de remplir l’espace d’arabesques, de traits, de formes géométriques, souvent avec des instruments « pauvres » (stylo bille, feutre), est marquante. On pense à Janko Domsic, à Madge Gill ou à des créateurs encore actifs comme René « le Bedeau » ou Matsumoto, parfois accessibles à partir de quelques centaines d’euros.
Art brut et neuve création chez Tajan le 25 octobre 2010

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L'ARTISTE DE LA SEMAINE


Pierre Pinoncelli, Métamorphose, 1963, huile sur toile, 115x90 cm. Courtesy Galerie 53, Paris.

Pierre Pinoncelli : celui par qui le scandale arrive

Il tient le rôle de l’iconoclaste. Etymologiquement : celui qui casse l’icône. Pierre Pinoncelli (né en 1929) l’a prouvé en matraquant la pissotière de Marcel Duchamp à deux reprises : en 1993 à Nîmes (après s’en être servi pour uriner) puis en 2006 à l’occasion de l’exposition Dada au Centre Pompidou. Une performance qui aurait peut-être fait rire Marcel mais qui a été peu appréciée par les responsables du musée : Pierre Pinoncelli a été traduit en justice. Le récidiviste n’en était pourtant pas à son coup d’essai : en 1969, il avait fusillé Malraux à la peinture rouge. Ces actions spectaculaires ont occulté l’œuvre picturale de ce Niçois d’adoption (et donc compagnon de route d’Arman, Ben ou César). La production, montrée à la galerie 53, n’avait pas quitté son atelier depuis un demi-siècle: il s’agit de petits personnages des années 1962-63, homoncules aux formes tarabiscotées, qui semblent tout à fait… inoffensifs.
• Pierre Pinoncelli est exposé à la galerie 53 (53, rue de Seine, 75006 Paris) du 26 octobre au 20 novembre 2010 (et à la foire Art Elysées, du 21 au 25 octobre 2010).

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LIVRES

Au rendez-vous des « chineurs »

Atmosphère, atmosphère… La tirade d’Arletty convient parfaitement aux pages intérieures de cet ouvrage. C’est une évocation convaincante de cet univers que l’on dit en danger de mort : les Puces de Paris, à Saint-Ouen, déployées sur vingt hectares. Animaux empaillés, mobilier Art déco, commodes Louis XVI ou chauffeuses en velours Napoléon III. Et des trumeaux, des vases, des pietà, des magots, à travers les seize marchés différents, de Serpette à Jules-Vallès. On trouve évidemment de tout aux Puces mais pour ceux qui n’entendent pas acheter, une visite est tout aussi gratifiante, ouvrant des perspectives sur d’autres mondes. Le texte brosse un rapide historique de l’institution et décrit certains de ses marchands les plus actifs, d’aujourd’hui mais aussi d’hier, avec l’inénarrable Madeleine Castaing, Jacques Kerchache ou le très précoce Marc-Antoine Pâtissier. Sans oublier les acheteurs qui ont aussi construit sa notoriété : Noureev, Louise de Vilmorin et les Américains…
Antiquaires, le marché aux puces de Paris, textes de Laure Verchère, photographies de Laziz Hamani, Assouline, 2010, 192 p., 59 €.

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BREVES

CASSEL (France) – Le Musée départemental de Flandre, consacré à l’identité culturelle flamande d’hier et d’aujourd’hui, rouvre le 23 octobre 2010.

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LONDRES – L’installation de l’artiste chinois Ai Weiwei dans le Turbine Hall de la Tate Modern a été fermée le 14 octobre 2010, deux jours après son ouverture. Selon la direction du musée, ces 100 millions de graines de tournesol en porcelaine produisent une poussière nocive lorsqu’elles sont piétinées. L’expositon n’est plus visible que de loin.

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NEW YORK – La Claims Conference, organisation qui promeut la restitution des biens confisqués aux Juifs par l’Allemagne nazie, vient de mettre en ligne le catalogue des 10 000 œuvres d’art spoliées en France et en Belgique.

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PARIS – Chic Art Fair, salon d’art contemporain, se tient du 22 au 25 octobre 2010 à la Cité de la Mode et du Design.

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PARIS - Show Off, salon d’art contemporain, se tient du 21 au 25 octobre 2010, devant le Grand Palais.

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PARIS – Art Elysées, salon d’art moderne et contemporain, se tient sur les Champs Elysées, du 21 au 25 octobre 2010.

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SUR ARTAUJOURDHUI.INFO

Cette semaine, ne manquez pas

LES SUDRE, UNE FAMILLE DE PHOTOGRAPHES

ISSOUDUN - Le musée de l’Hospice Saint-Roch présente une véritable histoire de la photographie à travers celle d’une famille, les Sudre, actifs dans le portrait, le paysage, l’architecture ou la nature morte.

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PAPIERS PEINTS, POÉSIE DES MURS

PRANGINS - Le musée national suisse présente, dans le cadre du château de Prangins la fascinante évolution du papier peint, du XVIIe siècle jusqu'aux créations des artistes contemporains.

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