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N° 221 - du 9 juin 2011 au 15 juin 2011


Christian Andersson, To R.M. for EVER, 2011. Galerie Nordenhake, von Bartha Garage, Cristina Guerra Contemporary Art. Courtesy Art Basel.

L'AIR DU TEMPS

Art Basel, un printemps 42

BÂLE – Le rendez-vous n’a plus besoin d’être présenté : Art Basel, la foire d’art moderne et contemporain qui fait la pluie et le beau temps sur les réputations et les cotes, tient sa 42e édition. Moins sujette aux polémiques que la Biennale de Venise, qui se tient en même temps, Art Basel est considérée par les experts comme le principal baromètre du secteur. Pour le duo Allora & Calzadilla, qui figure en bonne place dans les deux manifestations (au pavillon des Etats-Unis et à la galerie Chantal Crousel), c’est une consécration. Pour d’autres, ce sera l’occasion de se faire un nom. Comme chaque année, on suivra particulièrement deux sections qui ont beaucoup fait pour le renouvellement de la foire : Art Unlimited, avec son aspect spectaculaire (installations de grandes dimensions) et Art Statements (où sont présentés une trentaine de jeunes artistes peu connus, du Brésilien Paulo Nenflidio à la Polonaise Agnieszka Polska). De futures stars en puissance…
Art Basel, du 15 au 19 juin 2011.

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EXPOSITIONS


Eugène Atget, Fontaine du Point du jour, Versailles, 1901, coll. Fondation Mapfre, Madrid.

Tous les Paris d’Atget

MADRID – C’est le mémorialiste le plus célèbre du vieux Paris, de ses ruelles, de ses quais, de ses passants, de ses petits métiers – fleuriste, cocher, joueur d’orgue de Barbarie. Pourtant, les œuvres d’Eugène Atget (1857-1927) ont été à deux doigts de disparaître. Après sa mort, il fallut l’intérêt de photographes américains, en particulier de Man Ray et surtout de son assistante Berenice Abbott, qui sauva une partie de son fonds en l’emportant aux Etats-Unis, pour le ressusciter. L’exposition madrilène, qui inaugure une itinérance internationale, présente une sélection d’images du photographe, prises entre 1898 et 1923 : la Seine, les jardins, les intérieurs sont passés en revue sans oublier, évidemment, les fortif’, cette « zone » où habitaient chiffonniers et autres déclassés.
Eugène Atget, el viejo París à la fondation Mapfre. Du 27 mai au 27 août 2011. L’exposition sera ensuite présentée à Rotterdam, Paris (en avril 2012) et Sidney.

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© Jorge Molder

Quand Gulbenkian habitait Paris

PARIS – C’était « Monsieur 5 % »… Son surnom lui vint des royalties qu’il percevait sur les puits pétroliers d’Irak. Avec cette manne, Calouste Gulbenkian put entrer en compétition avec JP Morgan ou JP Getty pour acquérir les plus belles œuvres d’art du monde. Elles furent un temps exposées dans son superbe hôtel particulier de l’avenue d’Iéna, qu’il avait acquis en 1922, avant d’être rassemblées à Lisbonne où sa fondation vit le jour en 1956, au lendemain de sa mort. Aujourd’hui, alors que le Centre culturel Calouste Gulbenkian s’apprête à quitter ce lieu emblématique (pour le 39, boulevard de la Tour Maubourg en octobre prochain), il fait revivre l’installation d’il y a plus d’un demi-siècle. On trouve au mur certains des tableaux qui y étaient autrefois accrochés tandis qu’une section architecturale rappelle les modifications imprimées au bâtiment sous l'impulsion du magnat de l'or noir.
L’hôtel Gulbenkian, mémoires d’un lieu au Centre culturel Gulbenkian, du 8 juin au 2 septembre 2011.

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Hans Makart, Bacchus et Ariane, 1873-74, huile sur toile, 476 x 784 cm, Belvedere, Vienne © Belvedere, Vienne.

Les belles femmes de Makart

VIENNE – Il fut aussi célèbre autrefois qu’il est inconnu aujourd’hui : cette exposition consacrée à Hans Makart (1840-1884) devrait réinscrire le peintre dans la géographie de l’art du XIXe siècle. Adepte de grandes compositions, comme Bougereau ou Munkacsi (parfois dans des formats étranges, pour entourer des portes d’appartements somptueux), Makart sut assouvir le goût de ses contemporains pour des évocations historiques et mythologiques pleines de couleur et où les muses ne rechignent pas au déshabillé (on peut le voir de façon éclatante dans la série sur les Cinq Sens). Attiré jeune à la cour de Vienne, lorsqu’elle brillait des éclats de Sissi, il s'illustra aussi dans le portrait féminin (Sarah Bernhardt compta parmi ses modèles) et sut donner une interprétation visuelle convaincante des opéras de Wagner. Le fait qu’il ait marqué Klimt devrait suffire à asseoir de nouveau sa notoriété…
Hans Makart au Belvédère, du 9 juin au 9 octobre 2011

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Ces expositions ouvrent aussi cette semaine…

DINARD – Comment se comporte le créateur lorsqu’un régime autoritaire le brime ? Des pistes sont fournies dans Big Brother, l‘artiste face au tyran au Palais des arts. Du 11 juin au 11 septembre 2011.

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VIENNE - Max Weiler (1910-2001), peintre renommé, fut aussi un dessinateur émérite. L’Albertina lui rend hommage en présentant une sélection des 4000 dessins réalisés en sept décennies. Du 10 juin au 16 octobre 2011.

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LOUVRES - Que mangeaient nos ancêtres du Moyen Âge ? C’est la question à laquelle répond Ripailles et rogatons au tout jeune musée Archéa, inauguré en 2010 près de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Du 10 juin 2011 au 4 mars 2012.

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VENTES


Lot 95, Otto Wols, Le dernier lapin, circa 1939. Encre et aquarelle sur papier. Porte une signature en bas à droite 23,7 x 31 cm. Estimation : 12 000 - 15 000 €. Courtesy Aponem-Deburaux, Paris.

Otto Wols, le retour de l'artiste maudit

PARIS - On tient Otto Wols pour un précurseur de la peinture informelle, voire de l’abstraction lyrique. Un statut éclatant dont l’intéressé ne prit jamais connaissance puisqu’il mourut en 1951, à l’âge de 38 ans. Sa courte vie fut marquée par le pittoresque et l'insécurité (catalogueur d’instruments africains, chauffeur de taxi à Ibiza, prisonnier dans les camps français en 1940) mais surtout par des difficultés matérielles et une dépendance à l’alcool, qui lui provoqua une cyrrhose (il mourut cependant d’un empoisonnement alimentaire). Quelques mois après que sa cote a connu une « explosion » (à 2,7 millions € chez Sotheby’s Londres en février 2011), sa succession est mise sur le marché : on y trouve des aquarelles, des encres, des dessins, des « plaisanteries calligraphiques », des photos (avec sa voiture ou sur son lit de mort à l’hôtel Montalembert, où il s’était fait transporter pour mourir, comme Oscar Wilde, « au-dessus de ses moyens »). Les estimations vont de quelques centaines d’euros à 12 000 € pour une œuvre touchante (sa dernière aquarelle, du 25 août 1951, une semaine avant sa mort), à plus de 200 000 € pour la Blême, une grande huile sur toile avec grattage.
Vente Otto Wols le 15 juin 2011 à Drouot-Montaigne (Aponem-Deburaux SVV et Sophie Renard SVV)

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L'ARTISTE DE LA SEMAINE


Sigurdur Arni Sigrdsson, Correction, 2008. Technique mixte, crayon et encre et aquarelle, 30 x 30 cm. Courtesy galerie Aline Vidal, Paris.

Les cartes postales de Sigurdsson

On pense évidemment aux frères Chapman, qui avaient acheté un jeu des gravures de Goya sur les malheurs de la guerre pour les « compléter » de leurs propres inscriptions. Un geste qui avait à l’époque été taxé d’iconoclasme pur… Dans les «Corrections» que Sigurdur Arni Sigrdsson (né en 1963, il avait représenté l’Islande à la Biennale de Venise en 1999) expose, il s’agit plutôt de remettre en circulation des images banales et sans valeur particulière. Retouchés, ces photos de famille, ces cartes postales anciennes, ces dépliants publicitaires sont déviés de leur sens trivial. De cette façon, on observe d’un autre œil les menhirs reproduits mille fois ou cette tour de Pise qui devient étrangement droite. Dans cette série à première vue légère et amusante, c’est au fond le sens des images et de leur interprétation qui est interrogé.
Sigurdur Arni Sigurdsson, Corrections à la galerie Aline Vidal (70, rue Bonaparte, 75006 Paris), jusqu’au 25 juin 2011.

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LIVRES

Lemonnier, fou de couleur

Depuis, qu’élève aux Gobelins, il tomba en 1954, à l’âge de 17 ans, dans l’étude de Chevreul, André Lemonnier a voué une passion exclusive à une muse exigeante : la couleur. Comme Goethe, comme Itten, il a passé des années à théoriser, à inventer des machines mais aussi à appliquer ses connaissances à des interventions concrètes. Il a notamment travaillé à la mise en couleur d’usines et de sièges sociaux, comme le prouvent les images de la Socabu (filiale d’Exxon) avec ses dégradés de bleus et de verts, ou le siège social de Merlin Gerin, Avec un aîné coloriste, Jacques Fillacier, il inventa en 1968 le Polyton, une machine diabolique, capable de produire 180 000 couleurs par mélange optique de disques en mouvement. Il a aussi créé une gamme de 222 couleurs, spécialement pour Vasarely, et aidé la RATP, Ricard ou Béghin-Say à mettre de la chromie dans leurs installations. Accompagnant la donation de son fonds à La Piscine de Roubaix, où une exposition lui a été récemment consacrée, cet ouvrage décrit, en notre civilisation du «zapping», un parcours atypique car entièrement concentré sur un but.
Le laboratoire de la couleur, par André Lemonnier, Gourcuff Gradenigo 2010, 144 p., 24 €

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BRÈVES

BRUXELLES - La XXIe foire Bruneaf, consacrée au arts premiers d'Afrique, d'Amérique, d'Asie et d'Océanie, se tient du 8 au 12 juin 2011.

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GETARIA (Espagne) – Le musée Cristobal Balenciaga, consacré au célèbre couturier, ouvre au public le 10 juin 2011, avec une collection permanente de quelque 1200 pièces.

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HASTINGUES (France) - Le Festival international de céramique à l’abbaye d’Arthous, qui se tient du 11 au 13 juin 2011, est consacré à l’Inde.

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LONDRES – La London International Art Fair réunit environ 150 galeristes et antiquaires du 9 au 19 juin 2011 à Olympia.

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LOS ANGELES – Le Getty Research Institute a annoncé l’acquisition des archives d’Harald Szeemann, l’un des critiques d’art les plus influents de la seconde moitié du XXe siècle, commissaire de la célèbre exposition « Quand les attitudes deviennent forme » en 1969 à la Kunsthalle de Berne.

Le site du Getty Research Institute

VENISE – Le Lion d’or de la Biennale a été attribué à Christian Marclay pour sa vidéo The Clock.

La liste des prix

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Cette semaine, ne manquez pas…

VOITURE FÉTICHE. JE CONDUIS DONC JE SUIS.

BÂLE - L'exposition au musée Tinguely démontre combien l’art a été influencé par l’automobile, le bien le plus important pour la civilisation du XXe siècle. Elle le fait en dressant un panorama de 80 artistes, de Giacomo Balla à Andy Warhol, de Jean Tinguely aux créateurs actuels comme Damián Ortega ou Superflex.

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