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N° 228 - du 22 septembre 2011 au 28 septembre 2011


Musée royal de l'Afrique centrale, Tervuren. Photo Jo van de Wijven. © MRAC

L'AIR DU TEMPS

On achève bien les rhinocéros

Rhinocéros : c’est le titre d’un classique de Ionesco. Ce pourrait être celui d’une histoire tout aussi surréaliste, qui montre la persécution infinie dont sont victimes les malheureux pachydermes, et pas seulement en Afrique. Le Musée royal de l’Afrique centrale, une célèbre institution belge, à Tervuren, à quelques kilomètres de Bruxelles, a été contraint de scier les cornes de ses rhinocéros pour les mettre en sécurité. Comme des tableaux de maîtres ou des émaux médiévaux, celles-ci sont en effet l’objet de vols en pleine recrudescence. Non pas pour sculpter dans leur ivoire des chefs-d’œuvre de compagnons, comme au XVIe siècle, mais pour en tirer une poudre-miracle, aphrodisiaque ou anti-cancéreuse. La direction du musée a eu beau rappeler que la corne de rhinocéros n’est que vulgaire kératine, comme nos cheveux ou nos ongles, cela n’a pas découragé les malfaiteurs. Il en va de la corne de rhinocéros comme des cours de la bourse : une rumeur invérifiée suffit à en établir la cote.

Le site du Musée royal de l’Afrique centrale

EXPOSITIONS


Fresque avec Dionysos trônant, H. 81 ; L. 67 cm. Museo Archeologico Nazionale di Napoli © Soprintendenza Speciale per i Beni Archeologici di Napoli e Pompei / Photo Archivio dell'Arte - Luciano Pedicini/fotografo

Pompéi ressuscitée

POMPEI - En l’an 79, Pline l’Ancien y trouve la mort, en reporter courageux : les oreilles protégées par des oreillers, il s’approche trop près de l’éruption. Pendant deux mille ans et surtout depuis le milieu du XVIIIe siècle, date des redécouvertes archéologiques (1763), la fin de Pompéi a fasciné l’Occident et alimenté l’imagination des peintres, écrivains, cinéastes et décorateurs, d’Alma-Tadema à Goethe et Sergio Leone. L’exposition du musée Maillol fait revivre le quotidien de cette ville mythique qui n’était qu’une modeste cité balnéaire de la baie de Naples. Lampes en bronze, coffres-forts en bois, balances, tables et même moules à gâteau ou tirelires en terre cuite rendent très proche ce monde enseveli, où l’on disposait de l’eau courante et du jardin privatif. Des fresques et les émouvants moulages en plâtre des victimes sont évidemment présents parmi les objets prêtés par la Surintendance archéologique. Comme pour rappeler que Pompéi reste fragile et que sa conservation est l’affaire de l’Europe : chaque année apporte son lot de maisons effondrées ou de mosaïques vandalisées.
Pompéi, un art de vivre au musée Maillol, du 21 septembre 2011 au 12 février 2012.

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Artaujourdhui vous conseille aussi…

• BERLIN – Mille ans de relations entre Pologne et Allemagne : un dossier délicat, marqué par des confrontations violentes, mais aussi par des culturels. Au Martin-Gropius-Bau, à partir du 23 septembre 2011 au 9 janvier 2012.

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• LONDRES – Son frère incendia la flèche de la cathédrale de York mais lui-même se limita à des incendies picturaux : John Martin, auteur de scènes bibliques et mythologiques, reçoit enfin la rétrospective méritée. A la Tate Britain, du 21 septembre 2011 au 15 janvier 2012.

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• LONDRES – Que recouvre le terme de Postmodernisme ? C’est ce qu’explore une ambitieuse exposition réunissant œuvres d’art et de mode, objets de la vie quotidienne et de haute technologie, de Jean-Paul Gaultier à Ron Arad. Au Victoria & Albert Museum, du 24 septembre 2011 au 15 janvier 2012.

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• MILAN - Icône du féminisme, Artemisia Gentileschi, n’est pas seulement l’une des premières femmes peintres dont l’histoire ait retenu le nom : c’est aussi une représentante douée du XVIIe siècle romain. Au Palazzo Reale, du 22 septembre 2011 au 29 janvier 2012.

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• PARIS - C’est l’un des interprètes majeurs de la première Renaissance : Fra Angelico, avec ses « fonds or », ses triptyques, ses prédelles, écrit l’histoire de l’Eglise. Au musée Jacquemart-André, du 23 septembre 2011 au 16 janvier 2012.

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• PASSARIANO (UDINE) - L’expressionnisme est l’un des « ismes » à la mode, comme le prouvent les records de Kirchner ou Schmidt-Rottluff aux enchères : en voici une sélection, à découvrir non loin de la Biennale de Venise. A la Villa Manin, du 24 septembre 2011 au 4 mars 2012.

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VENTES


Lot 315, Eugen Lengle, Cheval cabré, bois sculpté peint, la robe de style apfelschimmel. Allemagne, atelier de Bruchsal, vers 1890, 152 x 123 x 34 cm. Courtesy Cornette de Saint Cyr, Paris.

Adieu manèges !

PARIS – Jamais la légèreté et l’insouciance n’ont autant de succès qu’en périodes sombres… L’art forain, symbole de l’enfance et de la joie de vivre, fait l’objet d’une vente-fleuve chez Cornette de Saint-Cyr. C’est la collection Fabienne et François Marchal, accumulée (mais aussi restaurée et inventoriée) au cours de quatre décennies, qui passe sous le marteau du commissaire-priseur : 900 lots comprenant évidemment des chevaux de bois mais aussi des passe-boules, des billards japonais, des roues de loterie, des cibles de tir au nougat, des éléphants-banquettes… Ce qui aurait dû finir sous forme de musée, selon le souhait non réalisé des propriétaires, va être dispersé aux quatre vents. Tout comme un autre symbole de l’art forain, du début du XXe siècle : le carrousel-salon Demeyer, que l’écomusée d’Alsace met en vente, à la fureur des associations de défense du patrimoine, le 19 novembre prochain.
Chefs-d’œuvre de l’art forain, collection Marchal, les 28 et 29 septembre 2011 à Drouot-Montaigne (Cornette de Saint-Cyr SVV). Exposition du 23 au 26 septembre, hall 5-1 de Paris Expo, porte de Versailles.

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LES ARTISTES DE LA SEMAINE


About the motion of astronomical bodies, 2010 (Du mouvement des corps célestes) Installation avec camera obscura. Crédit : João Maria Gusmão & Pedro Paiva

Gusmão et Paiva pataphysiciens d’aujourd’hui

Des petits films qui confinent à l’absurde, réalisés avec des moyens volontairement modestes : c’est la démarche des deux plasticiens portugais João Maria Gusmão (né en 1977) et Pedro Paiva (né en 1977), qui ont représenté leur pays à la précédente Biennale de Venise. Qu’il s’agisse d’expliquer des phénomènes mystérieux ou de faire de l’anthropologie en Afrique, la dérision, l’aberration servent de clé d’interprétation. Les images, animées mais muettes, veulent répondre à des questions manifestement hors de portée, comme lorsque le duo essaie de démontrer la présence d’un corps céleste dans l’orbite de la Terre… L’objectif est évidemment de nous aider à remettre en cause nos certitudes, les postulats de la science moderne, le concept de progrès – toute notre façon de penser.
• Gusmão et Paiva sont présentés au Plateau, du 22 septembre au 21 novembre 2011.

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A voir aussi en galerie à Paris

• La Galerie italienne, spécialisée en design, inaugure le 23 septembre 2011 un espace d’art contemporain (7, rue de la Fontaine-au-Roi, 75011) avec l’artiste Anna Vivante.

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• La galerie Gagosian (4 rue de Ponthieu, 75008) présente à partir du 28 septembre 2011 un poids lourd du Pop Art américain : Robert Rauschenberg.

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• La galerie Gimaray (53 rue de Seine, 75006) dédie son exposition de rentrée (à partir du 22 septembre 2011) aux toiles des années 1980-90 de l’artiste italien Oscar Piattella (né en 1932).

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LIVRES

Gruber, au-delà du vitrail

Accompagnant l’exposition qui vient d’ouvrir aux galeries Poirel, ce catalogue décrit en détail la carrière de l’un des principaux exposants de cette fameuse Ecole de Nancy, qui vit aussi briller Majorelle, Gallé ou les frères Daum. Faisant partie de la deuxième génération de cette floraison créative, Jacques Gruber (1870-1936) est surtout connu pour ses vitraux peuplés de végétaux et d’oiseaux. Ceux-ci sont commentés même s’ils ne sont pas visibles dans l’exposition car demeurés en place au Crédit lyonnais (décor de clématites), à la maison Gaudin (Village au bord d’un lac), à la maison Luc (Paysage vosgien), à la brasserie Excelsior ou à la villa Majorelle, tous bâtiments situés à Nancy. Les domaines dans lesquels la participation de Gruber est moins connue sont largement détaillés : décors de lampes pour Daum, ébénisterie avec Louis Majorelle (la table la Source) et même reliure avec René Wiener. De quoi amplement mériter le qualificatif d’artiste «protéiforme» qui lui est attribué dans les textes d’introduction.
Jacques Gruber et l’Art nouveau, un parcours décoratif, ouvrage collectif, Gallimard, 2011, 240 p., 35 €.

A voir : l'exposition Jacques Gruber et l'Art nouveau aux galeries Poirel à Nancy, du 16 septembre 2011 au 22 janvier 2012.

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BRÈVES

BOLOGNE – Artelibro, 8e festival du livre d’art, se tient du 23 au 25 septembre 2011 au Palazzo di Re Enzo, sur le thème de l’archéologie.

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BRUXELLES – Le musée des Lettres et Manuscrits, actif depuis 2004 à Paris, ouvre le 23 septembre 2011 un siège dans la capitale belge.

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EUROPE – Les Journées européennes du patrimoine qui ont débuté les 17 et 18 septembre, se poursuivent, selon les pays, les 24 et 25 septembre 2011.

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LISBONNNE – Experimentadesign, 6e biennale consacrée au design, se tient du 28 septembre au 27 novembre 2011.

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MANTOUE – Les descendants de Baldassare Castiglione, humaniste de la Renaissance, auteur du Livre du courtisan et ami de Raphaël, ont fait don à l’Archivio de Stato de leurs archives remontant au XIVe siècle.

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PARIS – Le salon Paris Fine Art réunit une cinquantaine de galeries et antiquaires du 24 septembre au 3 octobre 2011 au Palais des Congrès.

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TOULOUSE – Le Printemps de septembre, manifestation d’art contemporain, se tient du 23 septembre au 16 octobre 2011 sous l’intitulé « D’un autre monde ».

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ARTNÎM 2011

NÎMES - La 12e Foire internationale d’Art contemporain se tient du 23 au 26 septembre 2011. Rassemblant de nombreuses galeries du Sud de la France et de l'étranger, cette édition est aussi marquée par l'exposition d'une importante collection, regroupant des œuvres d’artistes tels que Rebeyrolle, Dado ou Appel.

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