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N° 238 - du 1 décembre 2011 au 7 décembre 2011


Ryan McGinley, Entrance Romance (it felt like a kiss), 2010 (Team Gallery, section Art Vidéo, Art Basel Miami Beach). Courtesy MCH Swiss Exhibition (Basel) Ltd.

L'AIR DU TEMPS

Un marché de l'art à deux vitesses

Lancer une foire nommée Art Basel à Miami Beach, en donnant aux galeries, en guise de stand, des containers posés sur le sable ? En 2002, l’idée était excentrique, séduisante mais il fallait être audacieux pour miser les yeux fermés sur son succès… Comme le prouve cette 10e édition, le pari est évidemment gagné. Le rendez-vous au soleil de Floride est devenu inévitable : cette année, 260 galeries internationales ont joué des coudes pour être sélectionnées. Ce que l’on suppute à mots couverts pour l’économie européenne est une réalité dans l’art contemporain : un marché à deux vitesses. Ici, les galeries qui accèdent aux saints des saints (Art Basel, Frieze, Fiac, etc.), qui nouent les transactions millionnaires, qui bénéficient des retombées médiatiques. En face, les autres… La High Pay Commission vient de révéler qu’en Angleterre, en 30 ans, le salaire des patrons avait été multiplié par 40, celui des employés par 4. Dans une économie mondialisée, le même jeu de ciseaux s’applique au football, au cinéma, à la chanson, et, inéluctablement, à l’art. Être sélectionné à Art Basel, c’est comme passer les poules en Champions League, cela vous sauve une saison…
Art Basel Miami Beach du 1er au 4 décembre 2011

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EXPOSITIONS


Ernest Biéler, Tête décorative, aquarelle sur papier, 26,5 x 26,2 cm, Musée d'art du Valais, Sion © Sion, Musées cantonaux du Valais, Sion (Heinz Preisig, Sion)

Biéler, une Suisse profonde

MARTIGNY – La fondation Gianadda poursuit son œuvre de redécouverte des artistes suisses. Ainsi en est-il d’Ernest Biéler, formé à l’académie Julian à Paris, d’où il importera la manière Art nouveau puis symboliste qui marquera ses premiers tableaux, dont on attendait une belle exposition depuis celle de la Kunsthalle de Berne en 1938. Devenu Valaisan d’adoption (à Savièse), il suivra ensuite le mouvement initié par Segantini ou Goivanni Giacometti, de « retour à la terre », de sensibilité pour la vie rude des simples gens. Les 120 pièces exposées montrent que, dans une longue carrière qui durera jusqu’à sa mort en 1948, Biéler aussi le temps de se mesurer à la fresque et à l’art sacré (avec les vitraux de l’église Saint-Germain de Savièse).
Ernest Biéler à la fondation Gianadda, du 1er décembre 2011 au 26 février 2012.

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Artaujourdhui vous conseille aussi ces expositions…

• MADRID - Le Museo Reina Sofía dédie une rétrospective personnelle à Antoni Muntadas (né en 1942), représentant de l’art multimédia. Jusqu’au 26 février 2012.

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• METZ - Le musée de la Cour d’or, avec En-verre du décor, titre en forme de mot, montre l’utilisation du verre en Lorraine depuis l’Age du Bronze. Jusqu’au 27 février 2012.

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• PARIS - La Bibliothèque nationale de France s’intéresse à David d’Angers, sculpteur romantique qui fut une star au XIXe siècle avant de sombrer dans un relatif oubli, et à ses portraits en plâtre et bronze. Jusqu’au 25 mars 2012.

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VENTES


Pierre Ledda, Sans titre, panneau brun en fer soudé, 92 x 36 cm (lot 263). Courtesy Damien Leclère, Marseille.

Pépites d'art brut

MARSEILLE - Une vente d’art brut est toujours un bonheur. On y voit de jolies choses mais, peut-être plus encore, on y rencontre des êtres aux destins baroques qui font mentir l’idée que la vie est un chemin tout tracé. Ainsi ce Dominique Lagru, staffeur, qui commença à peindre à l’âge de… 76 ans. Ou Simone Le Carré-Galimard, qui fut apicultrice et employée dans l’atelier de Germaine Richier avant de se lancer dans des collages érotiques. Quelques « classiques » sont présents comme Chomo, Camille Bombois ou Ferdinand Desnos mais la moitié des lots correspondent à la vente de l’atelier de Pierre Ledda (1914-1994), et font suite à une première vacation en septembre 2010. Chaudronnier actif dans la construction navale et la production de bennes de camions, Ledda, la journée finie, continuait de travailler le fer avec une inspiration qui fait parfois penser à Louise Nevelson.
Art brut chez Damien Leclère le 3 décembre 2011.

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L’ARTISTE DE LA SEMAINE


Julien Beneyton, Ex-squat, rue de la Fraternité, 2005, acrylique sur bois, 100 x 120 cm, coll. privée, courtesy Julien Beneyton. private collection

Julien Beneyton : la société en pleine figure

Depuis le temps qu’on dit que l’art figuratif est mort, on ne cesse de découvrir de jeunes créateurs qui y croient encore. Julien Beneyton, né en 1977, en fait partie. Après un passage par l’école Estienne, il découvre sa vraie vocation, la peinture, qu’il alimente d’influences que l’on devine variées (art naïf, muralistes africains, graffiti, etc.) et de nombreux voyages. De New York, de Mauritanie, d’Amsterdam (où il vit une partie du temps) ou simplement des puces de Clignancourt, les scènes qu’il croque à l’aide d’un appareil photo, avant de les retravailler à l’acrylique, sont grouillantes d’une humanité haute en couleur et souvent cabossée par la vie, qu’il observe avec un humour mêlé de tendresse. Ses dernières productions – des portraits de tatoués - portent la marque d’une esthétique du rap et de la marge…
• Julien Beneyton expose 24 portraits à la galerie Olivier Robert (5, rue des Haudriettes, 75003 Paris), du 3 décembre 2011 au 3 janvier 2012.

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LIVRES

A la poursuite du Maître du Calame noir

Il est un artiste mystérieux et à l’identité discutée, probablement actif au XVe siècle dans le monde tartare, entre Turkestan, Chine, Russie et Afghanistan, du côté de Tabriz ou de Herat. Ce Maître du Calame noir, qui surprit l’Europe lors d’une exposition munichoise en 1910, peignait les pauvres gens, les ascètes, les errants. Cinq cents ans plus tard, un couple de photographes vagabonds, épris d’Asie centrale, Roland et Sabrina Michaud, a parcouru les steppes à la recherche des archétypes peints par le Maître. Le résultat est surprenant : mêmes physionomies, mêmes regards, mêmes attitudes, mêmes habits (bonnets d’astrakhan et), mêmes activités (dressage de chevaux, scènes de forge et de marché) Comme un jeu de miroirs entre photos d’aujourd’hui et peintures d’hier, rien ne semble avoir changé : à croire que la globalisation n’a jamais eu lieu…
L’Asie des Tartares, Rencontre avec Siyah Qalem, Maître du Calame noir, photographies de Roland et Sabrina Michaud, Gallimard, 2011, 160 p., 39 €

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BRÈVES

EDIMBOURG – La Scottish National Portrait Gallery rouvre le 1er décembre 2011 après deux an de travaux. La présentation inaugurale est consacrée à la collection de photographies.

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LYON – La société artprice a annoncé l’ouverture d’enchères en ligne sur son site dès janvier 2012, suite au vote par le Parlement français de la directive européenne 2006/123 sur la libéralisation du marché électronique.

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MIAMI – Plusieurs foires satellites à Art Basel Miami Beach se tiennent jusqu'au 4 décembre 2011, dont Design Miami, Scope Miami et Pulse Art Miami.

Design Miami

OXFORD – L’Ashmolean Museum a inauguré ses nouvelles salles d’art égyptien et nubien le 26 novembre 2011.

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VENISE – La Biennale de Venise a fermé le 27 novembre 2011 avec un bilan de 440 000 visiteurs, en augmentation de 18% sur 2009.

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LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE