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N° 244 - du 26 janvier 2012 au 1 février 2012


Masque cérémoniel en mosaïque de jade, La Rovirosa, Quintana Roo (Mexique), Classique tardif, 17,5 x 16 cm. Centre INAH, Quintana Roo, Chetumal. © Photo Martirene Alcantara/INAH (expositions à la Pinacothèque de Paris).

L'AIR DU TEMPS

2012, fin du monde ?

PARIS – C’est la question qui excite les millénaristes et les adeptes de Nostradamus. Notre monde arrive-t-il à sa fin comme semblent le prévoir les computations des astrologues mayas qui nous sont servies jusqu’à plus soif. Avant cette potentielle fin du monde (annoncée pour le solstice d’hiver), nous aurons au moins eu droit à l’exposition sur les masques de jade mayas dont les tensions franco-mexicaines nous avaient frustrés l’an dernier. Une façon de comprendre, à partir de ces effigies de souverains de Palenque ou Calakmul, récemment découvertes et patiemment restaurées, que le concept de temps est tout subjectif : en Mésoamérique, le roi meurt et renaît sous forme d’épi de maïs, tandis qu’à échéances plus lointaines, le monde s’enfonce et resurgit. Des changements d’époque pour lesquels nous avons aussi notre vocabulaire : guerres, catastrophes naturelles, crises – et qui sont plus que jamais à l’ordre du jour… • A voir : Les masques de jade mayas à la Pinacothèque de Paris, du 26 janvier au 10 juin 2012.

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EXPOSITIONS


Adolfo Wildt, Carattere fiero-anima gentile (détail), 1912, marbre avec dorures, h. cm. 40. Galleria Internazionale d’Arte Moderna di Ca’ Pesaro, Venise.

Wildt, l’effrayant symboliste

FORLI (Italie) – Enfin, on le redécouvre ! Artiste connu des aficionados, mais étranger à de nombreux amateurs d’art, Alfredo Wildt (1868-1931), fut garçon coiffeur et apprenti bijoutier avant de découvrir la sculpture à l’âge de 13 ans. A 26 ans, un contrat avec un collectionneur prussien, Franz Rose, le met à l’abri du besoin : pendant 18 ans, l’esthète lui achètera la première édition de chacune de ses sculptures contre un salaire annuel de 4000 lires. Il se met alors à tirer du plâtre, de la cire ou, mieux encore, du marbre, des portraits hallucinés, des physionomies torturées, aux reliefs creusés, amplifiés, exagérés. Dans le cadre reposant d’une église restaurée et de son cloître, dans ce qui fut la ville natale de Mussolini, ses créations frappantes, filles adultérines du symbolisme et du liberty, sont réunies en compagnie d’œuvres qui l’ont marqué, de Cosmè Tura à Casorati.
Wildt, l’anima e le forme aux Musei San Domenica, du 28 janvier au 17 juin 2012.

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Artaujourdhui vous conseille aussi…

• BÂLE – Avec une soixantaine de toiles, la fondation Beyeler accueille une rétrospective ambitieuse de Pierre Bonnard. Du 29 janvier au13 mai 2012.

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• MUNICH – La Neue Pinakothek propose la première grande rétrospective sur le continent de George Stubbs (1724-1806), le « peintre des chevaux ». Du 26 janvier au 6 mai 2012

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• PARIS - Le Grand Palais présente quinze fleurons de la collection du Musée des plans-reliefs : c’est la première exposition, de la Maison de l’histoire de France, nouvelle institution à la genèse difficile, déjà pourvue de logo mais pas encore de locaux (attendus pour 2015). Jusqu’au 17 février 2012.

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VENTES


Boîte n° 195. France. 1er Empire. Infanterie (bivouac). Environ 1 400 soldats bruts et peints. Estimation : 400-600 €. Courtesy Piasa, Paris.

La charge des 250 000

PARIS - Jouer aux soldats de plomb, tous les garçons s’y sont adonné autrefois – moins aujourd’hui. Dans notre époque pourtant habituée à l’abondance, le déluge de brigadiers, de tambours et de trappeurs américains qui est programmé par Piasa est tout de même inédit. Ce ne sont pas moins de 250 000 figurines de la maison Heinrichsen qui vont être adjugées. Evidemment pas pièce par pièce, ce qui emploierait une bonne année (on considère que les commissaires-priseurs efficaces font du 100 à l’heure) mais par lots de 500 ou 1000 (estimés entre 200 et 600 €). Toutes proviennent de la citadelle de Belle-Ile-en-Mer, une propriété privée dont le nouveau maître des lieux a moins que ses prédécesseurs le goût des petits soldats : il préfère s’en défaire pour financer des travaux de restauration.
Très importante collection de plats d’étain à Drouot-Richelieu (Piasa) le 26 janvier 2012.

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L'ARTISTE DE LA SEMAINE


Eko Nugroho, New Person with same old problem, 2011, 190 x 130 cm, acrylique et encre sur toile. Production SAM Art Projects. Crédit photo: André Morin.

Eko Nugroho : symphonie urbaine

Il est connu chez lui mais sa réputation, encore à faire ici, est grandissants : il vient de bénéficier d’une exposition personnelle chez Lombard Freid Projects à New York et on se souvient de sa fresque sur la Sucrière à Lyon en 2009. Eko Nugroho, Indonésien né en 1977, est un hyperactif : chez lui, il anime un fanzine de BD, est un entrepreneur dans le recyclage des vêtements et la production de broderies, en plus de son activité d’artiste. Celle-ci est tout aussi panoramique. Il y mêle peinture, textiles et sons, voire plus, comme dans l’exposition qui lui est consacrée au Musée d’art moderne de Paris, qui conclut une parabole parisienne après son prix Sam Projects de 2010 et sa résidence de plusieurs mois à la villa Raffet. Ses personnages aux habits couverts de slogans, souvent masqués, sont évidemment inspirés par l’univers urbain et se meuvent dans un environnement taggé du sol au plafond.
Eko Nugroho est exposé au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, jusqu’au 21 mars 2012.

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LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE

LIVRES

Un autre Louvre

Le Louvre, ses 35 000 objets exposés (et plus de 400 000 en réserve), ses 60 000 m2 de salles d’expositions, ses 8,8 millions de visiteurs (en 2011)… Dans le musée le plus fréquenté du monde, les chiffres donnent le tournis. Le visiteur systématique a besoin d’une vie et d’une organisation infaillible pour en faire le tour. On peut se limiter à certains départements, à certaines époques. Ou, comme y invite cet ouvrage, tirer les fils de la curiosité et de l’insolite pour y organiser un jeu de piste : trouver le plus vieil objet de la collection (une pierre néolithique de 9000 ans), le tableau qui se lit à l’endroit et à l’envers (un Daniele da Volterra), se donner rendez-vous sur l’escalier du Ministre, dans la salle des Sept Cheminées ou dant la salle des Caryatides, où fut exposé le corps du seul souverain mort au Louvre (Henri IV)…
Louvre secret et insolite de Daniel Soulié, Parigramme, 2011, 196 p., 19 €.

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BRÈVES

ANGOULÊME – Le 39e Festival international de la bande dessinée se tient du 26 au 29 janvier 2012.

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BOLOGNE – Le 36e salon d’art contemporain ArteFiera se tient du 26 au 30 janvier 2012.

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LYON – La Sucrière, ancienne usine à sucre ponctuellement utilisée dans le cadre de la Biennale d’art contemporain de Lyon, rouvre le 1er février 2012.

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PARIS – Le musée du Louvre organise les 5e Journées internationales du film sur l’art, du 25 au 29 janvier 2011.

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PARIS – L’exposition Munch a attiré 486 888 visiteurs du 21 septembre 2011 au 23 janvier 2012, devenant la 6e plus fréquentée de l'histoire du Centre Pompidou.

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