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N° 255 - du 12 avril 2012 au 18 avril 2012


Montevideo, Avenida 18 de Julio en 1935. Courtesy Centro de Fotografía de Montevideo.

L'AIR DU TEMPS

Lettre de Montevideo

Cette ville au nom sonore perdure dans l’imaginaire européen par la grâce des écrivains qui y sont nés – Lautréamont, Laforgue, Supervielle - mais son pouvoir d’évocation ne va guère outre… Pourtant, si le monument aux trois poètes français se délabre doucement au revers de la rambla, la capitale de l’Uruguay semble sortie de sa longue léthargie. Le théâtre Solis, joyau de la Belle Epoque, a été récemment restauré, le Ballet national de Julio Bocca est une référence et les jeunes cinéastes accumulent les distinctions internationales. De nouveaux musées et centres culturels font oublier le temps où le constructiviste Torres-Garcia symbolisait à lui seul l’art du pays. On redécouvre Figari, Gurvich, Paz-Vilaró, et bientôt Barradas, tandis que le patrimoine industriel est en cours de reconversion : d’anciens entrepôts frigorifiques pour la viande se muent en centres de création, associant stylistes, peintres et musiciens. Alors que la galerie Xippas, l’un des poids lourds du marché européen, vient d’inaugurer un espace dans la vieille ville, on annonce pour la fin 2012 un nouvel événement : la première Biennale d’art contemporain. Montevideo est lasse de jouer aux belles nostalgiques…

EXPOSITIONS


Crumb et l’amazone aux tresses © Robert Crumb

Robert Crumb, éloge de l’underground

PARIS - Cette rétrospective sonne comme la récupération définitive d’un des hérauts de la contre-culture… Robert Crumb (né en 1943) est moins connu que sa créature emblématique, Fritz the Cat, insoumis permanent né dans l’atmosphère contestataire des sixties. Pourtant, le dessinateur new yorkais installé en France depuis plus de deux décennies ne s’est pas borné à réaliser des pochettes de disques et des fanzines underground (comme ce fameux numéro de Zap, dessiné dans son intégralité). Gardant une veine crue et iconoclaste, il a produit avec sa femme Aline Kominsky Parlez-moi d’amour, où ils décryptent à deux la vie conjugale, mais a su s’attaquer dans le même temps à un monument comme la Genèse, qui lui a coûté plusieurs années de travail. L’exposition montre ces différents points forts de sa carrière ainsi que des carnets de croquis et des dessins rarement montrés, qui permettent de comprendre son mode de travail.
Robert Crumb au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, du 13 avril au 19 août 2012.

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Le Titanic de retour à Cherbourg

CHERBOURG - La Cité de la Mer inaugure son nouvel espace en consacrant une exposition au Titanic, cent ans exactement après son escale. A partir du 10 avril 2012.

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La fenêtre dans l’art

DÛSSELDORF – Comment les artistes se sont saisis d’un motif banal pour en faire un « classique » : c’est l’objet de La fenêtre dans l’art depuis Matisse et Duchamp au Kunst Sammlung. Du 31 mars au 12 août 2012.

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La rue vue par Lewis Hine

MADRID – Pour ceux qui l’auraient manqué à Paris à la fondation Cartier-Bresson, la rétrospective consacrée à Lewis Hine, pionnier de la phtographie sociale, est présentée à la Fundación Mapfre. Du 11 février au 29 avril 2012.

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VENTES


Composition à la gloire de G. B. Cassini en papier et carton sous vitrine présentant un portrait de Cassini et les attributs de l'astronomie. 26 x 44.5 x 9 cm. Estimation : 1300 €.

Beauté de l’objet scientifique

PARIS - Il y a une poésie dans l’objet technique, qui a inspiré aussi bien Lautréamont que Marinetti et il n’est pas rare que les spectateurs des ventes scientifiques soient des amateurs d’art avertis. Ainsi, il y a de quoi en séduire dans cette sélection provenant en partie d’une collection privée – et possédant donc une réelle homogénéité. D’un simple tube serpentin en verre soufflé, utilisé par des chimistes italiens du XIXe siècle (à partir de 50 €), à ce superbe astrolabe persan du début du XIXe siècle (estimé 20 000 €), en passant par un cadran polyédrique florentin ou un microscope Wilson en ivoire et poignée tournée du XVIIIe siècle (600 €), le choix est large dans le temps et l’espace. Avec les inclinomètres, tachéomètres, densimètres, fleximètres et autres graphomètres, le mystère réside autant dans les noms des objets que dans leur usage…
Sciences et techniques à Richelieu-Drouot (Chayette & Cheval) le 13 avril 2012.

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L'ARTISTE DE LA SEMAINE


Richard Nonas, Edge-stones, installation au village de Vière, Alpes-de-Haute-Provence. Photo Rafael Pic.

Richard Nonas, homme à pierres

« L’art de Richard Nonas est une tentative pour habiter un lieu ». Proposée par les commissaires lors de la récente exposition de l’artiste au musée d’art moderne de Saint-Etienne Métropole (2010), cette définition est peut-être celle qui correspond le plus fidèlement à l’activité de Richard Nonas (né en 1936 à New York). De sa première vie d’anthropologue, qui l’a mené du Grand Nord au Mexique, il a gardé une soif : retrouver les liens qui unissaient autrefois l’homme à ses ancêtres, aux forces de la nature, aux puissances métaphysiques. Par le biais d’installations – souvent des alignements de pierres – il recrée des réseaux symboliques d’occupation de l’espace, généralement après une résidence sur place et un dialogue avec les habitants. C’est ce qu’il vient de réaliser dans un village abandonné des Alpes-de-Haute-Provence, Vière, où d’anciennes lignes de force – menant à la chapelle ou au four à pain -, sont matérialisées par des blocs de calcaire. Quand la pierre rappelle l’homme : une véritable archéologie du futur…
• Richard Nonas est exposé à la galerie Anne de Villepoix (43, rue de Montmorency, 75003 Paris) jusqu’au 5 mai 2012.

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• Pour en savoir plus sur l’installation à Vière, dans le cadre du projet transfrontalier Viapac

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LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE

LIVRES

A la lumière de Soulages

Qu’un jeune homme de 92 ans s’insurge contre ceux qui vaticinent la « fin du métier » et défende la liberté de l’art contemporain, voilà qui est rafraîchissant… Dans ce dialogue publié il y a une dizaine d’années et mis à jour, l’artiste le plus aimé des Français (500 000 visiteurs lors de son exposition au Centre Pompidou en 2010-2011), s’exprime évidemment sur son art, sur sa reconnaissance précoce par l’Amérique (dès les années 1940), sur la genèse des Outrenoirs en 1979, sur les 104 verrières de l’abbatiale de Conques et la mise au point avec les ingénieurs de Saint-Gobain d’un verre introuvable, « qui laisse passer la lumière mais pas le regard ». Mais il prend maints chemins de traverse pour parler de rugby, de viticulture (il fut brièvement vigneron pendant la guerre), de Montaigne, des modèles de pinceaux chinois ou des ors de Cimabue. Une belle leçon d’ouverture et d’anti-sectarisme…
Pierre Soulages, Outrenoir, entretiens avec Françoise Jaunin, La Bibliothèque des Arts, 2012, 216 p., 15 €.

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BRÈVES

AMSTERDAM – Le Film Museum a inauguré son nouveau bâtiment, dessiné par le cabinet viennois Delugan Meissl, le 4 avril 2012.

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COLOGNE – La foire d’art moderne et contemporain Art Cologne se tient du 18 au 22 avril 2012.

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LILLE – La 5e édition de Lille Art Fair, foire d’art moderne et contemporain, se tient du 12 au 15 avril 2012.

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Cette semaine, ne manquez pas…

UN JOUR, J’ACHETAI UNE MOMIE Émile Guimet et l’Égypte antique

LYON - Bouleversé par son voyage en Egypte en 1865, le jeune industriel lyonnais Émile Guimet (1836–1918) commence une exceptionnelle collection. L'exposition au musée des Beaux-Arts réunit une large part des antiquités acquises pendant un demi-siècle grâce au concours d'égyptologues renommés.

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