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N° 264 - du 14 juin 2012 au 20 juin 2012


Tatzu Nishi, Villa Cheminée, © Estuaire/ Le Voyage à Nantes

L'AIR DU TEMPS

Nantes, une autre capitale

Jean-Marc Ayrault, nommé Premier ministre par François Hollande, a fait le voyage de Paris. Juste au moment où une manifestation artistique, le Voyage à Nantes, invite à faire le trajet inverse… Aboutissement d’une décennie de programmation remarquée, passant par la biennale d’art contemporain Estuaire (qui a essaimé des œuvres sur 60 kilomètres de berges de Loire) et par la Folle Journée (qui propose des centaines de concerts autour d’un seul compositeur), ce rendez-vous confirme les ambitions de la métropole de l’Ouest. Il associe des créations et des rénovations architecturales (le Mémorial de l’abolition de l’esclavage, le Hangar à bananes, la Fabrique), des installations (le Carrousel des mondes marins, immense machine articulée qui rend hommage à Jules Verne, un enfant du pays) et des expositions temporaires (Agnès Varda, Roman Signer, Leandro Erlich, etc.). Pour démontrer que, contrairement aux vaticinations des cassandres de la standardisation, la vitalité culturelle ne s’est jamais aussi bien partagée que dans notre civilisation mondialisée.
Le voyage à Nantes du 15 juin au 19 août 2012

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EXPOSITIONS


Félix Vallotton (1865-1925), Misia à sa coiffeuse, 1898, détrempe sur cartonH. 36 ; L. 29 cm. Paris, musée d'Orsay, acquis avec la participation de la Fondation Meyer, 2004 © RMN (Musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski

Misia, égérie en chef

PARIS – Elle fait partie des grandes muses du XXe siècle. Misia Sert (1872-1950) tire son nom de son mariage avec le peintre José Maria Sert, dont on a récemment vu une rétrospective au Petit Palais. Mais ce n’est là qu’un pan de sa vie affective puisqu’elle fut auparavant l’épouse de Thadée Natanson, l’animateur de la Revue blanche, puis celle d’Alfred Edwards, magnat de la presse qui finança les Ballets russes et notamment le Sacre du printemps. L’exposition montre que la musicienne née à Saint-Pétersbourg fut encore plus que cela : l’égérie d’une bonne partie de l’avant-garde, inspirant des poèmes à Mallarmé, un personnage de la Recherche à Proust, des portraits à Bonnard et des affiches à Toulouse-Lautrec. Une vie romanesque où ne manquent ni l’intrigue ni le mystère : avant d’être évincée dans le cœur de Sert par la belle Roussy Mdivani, elle aurait joué un rôle dans la mort de Geneviève Lantelme, amante de son deuxième mari…
Misia, reine de Paris au musée d’Orsay, du 12 juin au 9 septembre 2012.

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Ces expositions ouvrent aussi cette semaine…

Amour toujours…

EVIAN – De Courbet à Pierre & Gilles, en passant par Picasso, L’art d’aimer, au palais Lumière, montre la représentation de l’amour sentimental et charnel au cours des deux derniers siècles. Du 16 juin au 23 septembre 2012.

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Raphaël à la veille de sa mort

MADRID – Le musée du Prado dédie une exposition au dernier Raphaël : les productions tardives d’un artiste mort jeune, comprenant le célèbre portrait de Castiglione. Du 12 juin au 16 septembre 2012.

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7000 ans de cuisine chinoise

PARIS – Sa puissance économique nouvelle fait trop oublier que la Chine est aussi une ancienne civilisation. Au musée du quai Branly, Les séductions du palais le démontre dans le domaine de la gastronomie en exposant sept millénaires d’art culinaire. Du 19 juin au 30 septembre 2012.

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VENTES


Lot 90, Ile Maurice (Vue de Port Saint-Louis), XIXe siècle. Aquatinte originale par L. Garneray. Estimation : 1200 €.

Voyages, voyages…

PARIS – Estimée 50 €, une lithographie du château de Noisiel, par Pontalba ; estimée quasiment mille fois davantage, un plan panoramique de Paris de 1617 avec des gravures au burin de Pieter van den Keere (30 000 €)… Entre ces deux extrêmes, c’est toute une galerie de plans, atlas, perspectives, vues et voyages qui fait le contenu de cette vacation. Des chutes du Niagara vers 1850 (aquatinte de Church) au plan de Turin avant l’attaque française de 1706, de cette vue d’optique de Boston au XVIIIe siècle à ce rendu de Port Saint-Louis de l’Ile Maurice par Louis Garneray, la plupart des lots sont une invitation au voyage sous toutes les latitudes, souvent bien plus exotique que les réclames de nos actuels tour-opérateurs…
Collection de gravures anciennes à l’Hôtel-Drouot le 15 juin 2012 (Castor-Hara)

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L'ARTISTE DE LA SEMAINE


Gerhard Richter, Betty, 1988, huile sur toile, 102x72cm, Saint-Louis Art Museum Gerhard Richter 2012 © Gerhard Richter 2012

Gerhard Richter, 80 ans de résistance

«Je n’ai pas de programme, pas de style, pas de direction». Quand on est artiste, il faut une certaine dose de courage pour faire cet aveu. C’est celui qu’a confessé Gerhard Richter, qui fête son 80e anniversaire avec une grande exposition au Centre Pompidou (150 œuvres), accompagnée par un autre accrochage au Louvre. On y passe en revue un demi-siècle de création, des «photo-peintures» des années 60, répétant étroitement la réalité, à l’abstraction des années 1980 et 1990, des tableaux gris aux portraits tardifs (années 2000), qui démontrent qu’il est en effet impossible de «caser» l’artiste allemand. Pour ce fils d’un libraire de Dresde, dont la tante fut victime des pratiques eugénistes nazies, le refus d’être embrigadé dans des cases prédéfinies ne sonne pas comme une forme d’indécision mais comme un hymne à la liberté.

Gerhard Richter, Panorama au Centre Pompidou, du 6 juin au 24 septembre 2012.

LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE

LIVRES

Le dernier mystère de Napoléon

Le 18 juin 1815 au matin, l’empereur a bon espoir. Le soir, c’est la déroute de Waterloo. Après la reculade de la Garde, tout ce qui reste de l’armée se débande. Suprême honte, les berlines contenant ses effets personnels, que Napoléon a toujours près de lui, sont saisies par l’ennemi. Voici le fil conducteur de cet ouvrage qui accompagne une exposition au musée de la Légion d’honneur. Le résultat d’une véritable enquête policière… car on a longtemps ignoré ce qu’était devenu ce trésor, en premier lieu les décorations reçues par l’empereur au cours de son existence – bijou de chevalier de l’ordre des Séraphins ou plaques de chevalier de l’ordre de l’Aigle d’or ou de l’ordre de l’Eléphant. Butin de guerre du maréchal Blücher, elles furent exhibées à Berlin puis se firent plus discrètes, ne faisant qu’une apparition épisodique après le traité de Versailles pour disparaître corps et bien… avant de resurgir à Moscou en 2000. Contant cette histoire rocambolesque, le livre décrit aussi dans le détail ces insignes, revenues exceptionnellement à Paris.
La berline de Napoléon, le mystère du butin de Waterloo, sous la direction de Jean Tulard, Albin Michel, 250 p., 34,50 €

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BRÈVES

BÂLE – La 43e foire d’art moderne et contemporain Art Basel se tient du 14 au 17 juin 2012

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BOULOGNE-SUR-MER - Le Centre Pompidou Mobile s'installe pour sa troisième étape du 16 juin au 16 septembre 2012.

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KATOWICE - Le 5e Festival international d'art naïf, réunissant 140 artistes de 32 pays, se tient du 15 juin au 17 août 2012.

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Cette semaine, ne manquez pas…

UN ÉTÉ PASSIONNÉMENT FRANCE

LE HAVRE - Cinquante ans après son premier départ pour New York, Le Havre célèbre le paquebot France avec trois expositions dont la plus importante se tient au MuMA - Musée d'art moderne André Malraux.

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