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N° 292 - du 21 février 2013 au 27 février 2013


Julio Le Parc derrière Cloison à Lames Réfléchissantes, 1967. Photo : © Julio Le Parc (exposition au Palais de Tokyo, Paris).

L'AIR DU TEMPS

Michel-Ange en prison

On connaît, depuis peu, des prisons-hôtels : à Llubljana (le Celica), à Oxford (le Malmaison) ou à Stockholm (le Langholmen), d’anciens pénitenciers ont débuté une nouvelle vie en accueillant des hôtes prêts à payer pour sentir le frisson de la réclusion. Voici que naît une nouvelle catégorie : la prison-musée. C’est du moins l’appellation à laquelle pourrait prétendre la prison milanaise de San Vittore, connue pour avoir hébergé la fine fleur des condamnés du procès Mani Pulite il y a une vingtaine d’années. La morphologie de San Vittore répond au modèle du panopticon, élaboré au XVIIIe siècle par le philosophe Jeremy Bentham : d’un foyer central, on peut surveiller toute la prison. C’est là que les édiles milanais ont décidé d’installer une œuvre d’art. Et pas n’importe laquelle : la Pietà Rondanini. La célébrissime sculpture, à laquelle Michel-Ange travailla jusqu’à sa mort, doit être déplacée du Castello Sforzesco, où débutent des travaux de restauration. L’idée-choc de la placer dans une prison de haute sécurité tout en la laissant visible (les visiteurs seront admis sur réservation) a soulevé une égale volée de critiques et d’éloges. Caprice de mauvais goût prenant un chef-d’œuvre en otage, ou respect inédit de la population carcérale ? Les polémiques ne font que commencer. Il faudra attendre avril pour avoir des éléments de réponse…

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EXPOSITIONS


Federico Barocci, Etude de tête pour saint Jean, National Gallery of Art, Washington, Ailsa Mellon Bruce Fund 1979.

Barocci, un oublié de la Renaissance

LONDRES – A sa mort, il était une star en Europe. Aujourd’hui, son nom est à peu près inconnu, sauf aux habitants éclairés d’Urbino et des Marches, sa région natale en Italie, qui conserve la plus riche sélection de ses œuvres. C’est donc à une opération de réhabilitation que s’est livrée la National Gallery en ravivant l’étoile de Federico Barocci (1535-1612), autrefois surnommé le Baroche, un des pionniers du style baroque et un magicien de la couleur. Il aurait probablement été appelé à une plus brillante postérité s’il n’avait décidé, à l’âge de 28 ans, d’abandonner Rome - où le pape Pie IV l’estimait mais où des envieux auraient tenté de l’empoisonner -, pour revenir à Urbino. Les grands tableaux d’autel romains, la Mise au tombeau de Senigallia sont présents mais c’est surtout le superbe choix de dessins qui montre la virtuosité du peintre.
Barocci, Brilliance and Grace à la National Gallery, du 27 février au 19 mai 2013

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Ces expositions ouvrent aussi cette semaine…

Lichtenstein en nombre

LONDRES - Roy Lichtenstein, l’un des papes du Pop Art, fait l’objet d’une rétrospective en plus de 120 œuvres à la Tate Modern. Du 21 février au 27 mai 2013.

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Le Parc en grand

PARIS - Julio Le Parc, l’un des papes de l’art cinétique et de l’Op Art bénéficie de sa plus importante exposition en France, rassemblant un demi-siècle de création sur plus de 2000 mètres carrés au Palais de Tokyo. Du 25 février au 20 mai 2013

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Marie Laurencin, la filière japonaise

PARIS - Marie Laurencin, qui fut l’une des figures du Paris bouillonnant du début du XXe siècle, proche d’Apollinaire, Picasso ou Braque, est célébrée au musée Marmottan Monet grâce au riche fonds du musée Laurencin au Japon . Du 21 février au 30 juin 2013.

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VENTES


Lot 111, André Franquin (1924-1997), Spirou et Fantasio, QRN sur Bretzelbugg, encre de Chine et gouache blanche pour la planche 30. Estimation 100 000 - 150 000 €

Franquin, prince de la BD

Si, à une époque, la bande dessinée ne coûtait rien, les choses ont bien changé. La moindre planche originale d’un auteur contemporain dépasse facilement le prix d’un petit maître ancien. On en a la preuve dans cette vente qui aligne par exemple des Robert Crumb à 12 000 €, des Cuvelier à 8000 €. Il faut se rabattre sur des Pieds nickelés des années trente pour trouver quelques soldes : 200 € d’estimation pour des planches de l’Epatant joliment passées à l’encre de Chine et au lavis bleu (lots 105-109). Les lots suivants font le grand écart : c’est du Franquin, qui fut pendant vingt ans l’âme de Spirou. Une planche de QRN sur Bretzelburg (la version parue en 1963 dans le journal de Spirou et pas en livre) est évaluée entre 100 000 et 150 000 €… On s’approche des stars de la peinture. D’ailleurs , la distance avec les techniques « classiques » s’estompe parfois : on trouve ainsi de véritables huiles sur toile comme ce Vuzz de Druillet de belles dimensions (10 000 €).
Bandes dessinées chez Artcurial le 23 février 2013.

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L'ARTISTE DE LA SEMAINE


Francesco Vezzoli, Olga Forever (Olga Picasso, London, ca. 1919), 2012. Huile sur toile, impression laser et broderie, 121 x 84 cm. Courtesy galerie Almine Rech, Bruxelles.

Francesco Vezzoli ressuscite Olga Picasso

Né en 1971, Francesco Vezzoli est un digne émule de son compatriote italien Maurizio Cattelan : son art pille sans vergogne les codes de la société du spectacle. Mi-homme du monde, mi-artisan, il met en scène (souvent en vidéo) de faux parfums, de fausses élections ou de fausses émissions télévisées, en recourant souvent à des stars (Milla Jovovich ou Lady Gaga). En février 2012, son « 24 hour Museum » à Paris, une soirée flamboyante au palais d’Iéna pour le lancement d’une boutique Prada, fut emblématique d’une pratique qui flirte avec la société de consommation et le luxe. Dans son corpus de personnages fantasmés, une nouvelle venue est Olga Picasso, la première femme de Picasso – danseuse russe qu’il connut à Rome en 1917 et dont il eut un fils, Paulo. A partir de photographies anciennes d’Olga fournies par la famille, et en utilisant la technique du collage, Vezzoli évoque cette époque de créativité débridée, impliquant les Ballets russes, Cocteau, Satie et Nijinski.
Olga Forever ! The Olga Picasso Family Album à la galerie Almine Rech (20, rue de l’Abbaye, Bruxelles) jusqu’au 2 mars 2013.

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LIVRES

Erotique de Rodin

Que Rodin ait été porté sur Eros, on le savait. Mais à ce point-là… L’ouvrage à l’appétissante couverture montre que le corps - et aussi le corps à corps - a été une grande obsession du sculpteur. Puisant dans ses bronzes, ses plâtres et, surtout, ses dessins (on sait que c’en est le plus grand réservoir avec ses femmes lascives), le livre essaie de dresser un panorama. Les intitulés pudibonds de l’époque sont amusants à décrypter comme cette Femme nue sur le dos, maintenant une jambe près du visage ou cette Femme assise, la jupe relevée jusqu’à la taille qui cachent des choses assez peu anodines. Le texte prend des chemins de traverse, s’interrogeant sur la genèse du motif de la feuille de vigne, sur l’éventuelle lecture par Rodin du Dictionnaire érotique moderne d’Alfred Delvau ou évoquant son amitié avec Octave Mirbeau.
Rodin & Eros par Pascal Bonafoux, La Martinière, 2013, 272 p., 29 €.

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BRÈVES

BRUXELLES - Performatik, biennale de la performance, se tient du 22 au 24 février 2013.

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NEW YORK – L’exposition fondatrice des avant-gardes, l’Armory Show, a fêté son 100e anniversaire le 17 février 2013. Elle fera l’objet d’une exposition à partir du 11 octobre 2013 à la New York Historical Society.

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PARIS – L’Institut néerlandais, l’un des centres culturels étrangers les plus actifs à Paris, installé dans l’hôtel Turgot, près de l’Assemblée nationale, va être fermé par mesure d’austérité budgétaire.

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SAINT-DIZIER – Le musée de Saint-Dizier, dont l’archéologie et les fontes d’art constituent les points forts, a rouvert le 16 février 2013 après cinq ans de travaux.

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LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE