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N° 299 - du 11 avril 2013 au 17 avril 2013


Glen Baxter, Sans Titre, 2012. Encre et crayons de couleur sur papier, 57 x 77 cm © galerie Martine et Thibault de la Châtre (présenté à Drawing Now, Paris).

L'AIR DU TEMPS

Paris dessine-t-il ?

Dans sa progressive perte de leadership sur le marché de l’art, Paris s’est chevillé à quelques spécialités, dont il semble être resté la capitale : les arts dits premiers, la photographie, les livres. Le dessin en fait partie et la première quinzaine d’avril en est sa grand-messe. Autour de l’événement fédérateur et pionnier (il a été lancé en 1991) du Salon du dessin, se sont agrégées d’autres manifestations, sur le modèle désormais généralisé de la « grappe » : autant d’événements spécialisés qui attirent les connaisseurs du monde entier. Voici donc Drawing Now, centré sur la production actuelle, et le plus intime DDessin. La Semaine du dessin permet de jeter un œil sur des collections existantes, dans les musées notamment. Et un riche programme d’enchères (Christie’s le 10 avril, Ader les 10 et 11, Millon le 12, etc.) donne un prix aux feuilles. Mais qui dessine ? Autrefois, Goethe, Victor Hugo et d’innombrables amateurs prenaient le crayon près d’un pont, sur un site pittoresque, dans les musées. Aujourd’hui ? Appareils numériques et smartphones nous en dispensent. Les Cassandre préviennent : dans un demi-siècle, lorsque nous aurons perdu la clé des diverses compatibilités de nos bijoux technologiques, nous mesurerons notre perte de mémoire…
• Le Salon du dessin se tient du 10 au 15 avril 2013 au Palais de la Bourse

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• Drawing Now se tient au Carrousel du Louvre du 11 au 14 avril 2013

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• DDessin se tient à l’Atelier Richelieu du 12 au 14 avril 2013

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EXPOSITIONS

L’art du mouvement

PARIS - Parmi les courants artistiques inséparables du XXe siècle se placent l’art cinétique et l’op art, qui convoquent la lumière et le mouvement. Des pionniers tels que Duchamp, qui concocta des machines à disques rotatifs, à la plasticienne japonaise Fujiko Nakaya, qui « sculpte » le brouillard, l’inventivité des artistes au cours du siècle écoulé a été impressionnante. L’exposition Dynamo, au titre bien trouvé (in extremis), en explore les différentes facettes. Calder, Tinguely ou Soto (dont le Centre Pompidou a longtemps exposé un fameux «pénétrable» jaune) font partie de la cohorte des 150 artistes choisis. Les (plus) jeunes générations sont représentées par Anish Kapoor, Felice Varini ou Ann Veronica Janssens, spécialiste ès vibrations de couleur.
Dynamo au Grand Palais du 10 avril au 22 juillet 2013.

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Ces expositions ouvrent aussi cette semaine…

Oldenburg, la vie mode d’emploi

NEW YORK – Le MoMA propose un flashback sur les débuts de Claes Oldenburg en s’intéressant à ses deux œuvres pionnières, The Street (1960) and The Store (1964), consacrées aux objets de la vie quotidienne. Du 14 avril au 5 août 2013.

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Impressionnisme à l’italienne

PARIS – Cousins italiens des impressionnistes, les Macchiaioli ont laissé une vision vibrante de la nature italienne. Menés par Fattori, ces adeptes de la « tache » sont présentés en nombre au musée de l’Orangerie. Du 10 avril au 22 juillet 2013.

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Ricciotti, architecture des Suds

PARIS – Auteur du pavillon des arts de l’Islam au Louvre ou du futur MUCEM de Marseille, Rudy Ricciotti fait l’objet d’une ambitieuse exposition monographique à la Cité de l’architecture. Du 11 avril au 8 septembre 2013.

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VENTES


Lot n°271G. Josep Baqué, Poulpes, Seiches, Fruits de mer (Pulpos, Sipias, Mariscos). 57 (sur 59) animaux en 17 planches numérotées de 348 à 364. Courtesy Ader,

Le bestiaire fou de Josep Baqué

PARIS - Darger, Ramirez, Soutter, Lesage… Les dessinateurs de l'art brut deviennent de véritables stars, montrés au Reina Sofía ou à la Maison rouge. Josep Baqué (1895-1967), dont la Collection de l'art brut de Lausanne conserve quelques dessins, sera-t-il la prochaine découverte ? Comme ses pairs, il a œuvré dans l'ombre, n'existant socialement que comme policier municipal à Barcelone et réservant à ses moments perdus la création artistique. Elle s'est incarnée dans des milliers d'animaux fabuleux aux couleurs éclatantes. A plumes, à poil, à écailles, à sang chaud ou froid : araignées, poulpes et seiches, serpents et insectes sont 1500 dans cette vacation, en 454 planches distinctes. La vente se fera en 10 lots séparés (de 271A à 271J) même si cette incroyable ménagerie mériterait d'être conservée intacte. A 100 000 € l'ensemble, l'estimation n'est pas négligeable. Mais une semaine de salaire d'une star du FC Barcelone comme Xavi ou Fabregas suffirait à ramener ce trésor en Catalogne…
Dessins à Richelieu-Drouot (SVV Ader) le 11 avril 2013.

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L'ARTISTE DE LA SEMAINE


Marcos Carrasquer, Bug, 2012, encre sur papier, 120 x 160 cm. Courtesy galerie Samantha Sellem, Paris

Carrasquer, exégète d’un monde cruel

Chacun de ses grands dessins lui prend trois ou quatre mois de travail. Foisonnant de détails que l’on n’observe bien que de près, ce sont des scènes nourries des maîtres de l’art, de références historiques et de nombreuses lectures. Ainsi, sur ce Bug, qui ne renvoie pas à un scarabée mais au fleuve qui coulait dans les camps de concentration de Belzec, Sobibor ou Treblinka : on y reconnaît Goethe et Dürer, des politiciens de l’entre-deux-guerres ou encore le fleuve du savoir, à côté de nains de jardin et des bouleaux des forêts polonaises. Chez Marcos Carrasquer (né en 1959), l’histoire est toujours présente, notamment la sienne – ses propres errances ou le souvenir de son grand-père qui a connu les souffrances de la guerre d’Espagne. Les humains y sont en grande déchéance, punis par les conflits, l’exploitation économique, la décrépitude physique : la précision de la plume ne laisse planer aucune illusion…
• Marcos Carrasquer est exposé à la galerie Samantha Sellem (5, rue Jacques-Callot, 75006 Paris) jusqu’au 18 mai 2013.

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LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE

LIVRES

Genèse du chaos

Dirigeant brillant et policé d'artprice, leader des bases de données sur le marché de l'art, ou créateur délirant de sculptures de 80 tonnes ? En homme qui ne cache pas sa PMD (psychose maniaco-dépressive), Thierry Ehrmann est les deux à la fois. Sa dimension d'artiste a pris une dimension médiatique et polémique avec la création de la Demeure du Chaos, un musée à ciel ouvert qui résulte de la transformation de sa maison de maître dans la campagne lyonnaise à Saint-Romain au Mont d'Or. A la fureur des autorités locales, elle est devenue un objet non identifié mêlant carcasses d'avions, graffiti, montagnes d'acier soudé, têtes de mort géantes et néons trouant la nuit. Une obscénité ou une cathédrale des temps futurs, cousine de celle du Facteur Cheval ? Plus de 100 000 personnes visitent la Demeure du Chaos chaque année tandis que les procès se prolongent (la cour de Cassation a ordonné sa destruction le 15 décembre 2009), montant jusqu'à la Cour européenne de justice qui doit se prononcer prochainement. Cet ouvrage est aussi hors norme que le lieu qu'il décrit : 504 pages, 4,5 kg. Impossible de l'ignorer dans une bibliothèque…
La Demeure du Chaos, 2013, 504 p., 29,90 €

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BRÈVES

AMSTERDAM – Le Rijksmuseum, après une restauration de dix ans, rouvre ses portes le 13 avril 2013.

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BESANÇON – Le nouveau bâtiment du Fonds régional d’art contemporain, dessiné par l’architecte Kengo Kuma, a été inauguré le 6 avril 2013.

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NYON – Le peintre Zao Wou-Ki est décédé à 93 ans le 8 avril 2013.

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NEW YORK – Le Metropolitan Museum a annoncé avoir accepté le don de la collection cubiste de Leonard A. Lauder : un ensemble de 78 œuvres (dont 33 Picasso et 17 Braque), d’une valeur estimée à un milliard $.

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