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N° 309 - du 20 juin 2013 au 26 juin 2013


L. S. Lowry, Paysage industriel, 1955, Tate © The Estate of L.S. (exposition à la Tate Britain)

L'AIR DU TEMPS

Lowry, géant méconnu

LONDRES – Chez les Lowry, on connaît Malcolm, l’auteur de Au-dessous du volcan, ou Glen, le directeur du MoMA depuis près de 20 ans. Voici qu’un nouveau prénom va se faire une place : Laurence Stephen, abrégé en L.S. Non que celui-ci soit totalement méconnu. Les Anglais, dont il est, le considèrent hautement. Mais sa notoriété à l’extérieur est quasiment nulle. Pourtant, ce peintre à la vie bien remplie (1887-1976) a su mieux que nul autre capter l’ambiance d’une société industrielle sur le déclin, la poésie des quartiers ouvriers, la texture des grandes usines de brique, la foule silencieuse des halls de gare. Mais aussi les tragédies de la mine ou les maladies qui fauchent des populations sans ressources au tout début de la protection sociale généralisée. Esprit indépendant, allergique aux reconnaissances officielles (il refusa plusieurs fois l’élévation dans l’Ordre de l’Empire britannique), Lowry est le digne héritier des impressionnistes et des symbolistes. A l’approche du 50e anniversaire de sa mort, la Tate Britain la consacre comme une figure majeure du XXe siècle.
Lowry and the Painting of Modern Life à la Tate Britain, du 26 juin au 20 octobre 2013.

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EXPOSITIONS


Man Ray, Sans titre, photographie de la Reine Bangwa © Musée du quai Branly/Archives Charles Ratton-Guy Ladrière/ADAGP, Paris 2013

Ratton, l’appel des ailleurs

PARIS – Comme beaucoup d’hommes de son temps, il fut à la croisée de plusieurs courants, passionné par l’art du Moyen Age, actif dans le mouvement surréaliste mais surtout grand découvreur de ce que l’on qualifia d’arts primitifs. Galeriste éminent, ami de Tzara, de Man Ray, de Matisse Jr, Charles Ratton (1897-1986) a vu passer entre ses mains des pièces exceptionnelles qui ont ensuite rejoint les cimaises des grands musées du monde. Un exemple emblématique en est la statuette de reine Bangwa, provenant de la collection d’Helena Rubinstein, la reine des cosmétiques, qui fut la première œuvre africaine à concurrencer par son prix l’art classique lors d’une vente à New York en 1966 (présente par l'intermédiaire d'une photographie de Man Ray). Quelque 200 œuvres retracent le parcours du marchand qui, après-guerre, élargit encore ses centres d’intérêt en nouant un lien particulier avec Dubuffet et l’art brut.
Charles Ratton, l’invention des arts primitifs, du 25 juin au 22 septembre 2013.

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Ces expositions ouvrent aussi cette semaine…

Vermeer mélomane

LONDRES – Vermeer et la musique ? Un rapprochement évident même si le peintre hollandais n’a laissé qu’une poignée d’œuvres. La National Gallery mène la réflexion autour du rassemblement de cinq d’entre elles et d’une sélection d’autres tableaux de l’époque. Du 26 juin au 8 septembre 2013.

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Modigliani en Suisse

MARTIGNY - Météore de l’art moderne, archétype de l’artiste maudit, Modigliani est la star de l’été à la fondation Gianadda, qui a vidé pour l’occasion les réserves du Centre Pompidou et ajouté quelques prêts de collections privées. Du 21 juin au 24 novembre 2013.

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L’objectif de Costa-Gavras

PARIS – On connaît le Costa-Gavras cinéaste, auteur de Z et de L’aveu. On ne connaît pas le Costa-Gavras photographe qui se dévoile dans une rétrospective à la Maison européenne de la photographie. Du 26 juin au 15 septembre 2013.

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VENTES


Lot 6. Marie Victoire Jacquotot, Hortense Mancini, duchesse de Mazarin (1646-1694), 1839. Miniature 6,5 cm. Estimation : 4000- 6000 €

Eloge de la petitesse

PARIS – Dans nos maisons encombrées d’objets, d’habits et de livres, emblématiques de notre civilisation matérielle, où placer de nouvelles œuvres d’art ? La réponse peut-être dans les miniatures, un secteur autrefois très en vogue mais largement tombé en désaffection. Portraits de princesses, tabatières, boîtes gravées, fourchettes de voyage, automates, faces-à-main, encriers, étuis de toutes sortes (aiguilles, cure-dents) : cela faisait fureur dans la France de la fin de l’Ancien Régime et du début de l’Empire avec quelques résurgences épisodiques (les superbes boîtes à cigarettes des années vingt…). Sotheby’s propose une sélection de ces objets raffinés, centrée sur le XIXe siècle. La résurrection de la bonbonnière et du poudrier ?
Orfèvrerie européenne et objets de vitrine chez Sotheby’s le 26 juin 2013

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LES ARTISTES DE LA SEMAINE :

Du côté des aborigènes

Dans les musées publics, le principe de l’inaliénabilité des œuvres s’impose de façon à peu près indiscutable. Ce n’est pas de cas pour les établissements privés comme le rappelle le geste inattendu de l’Aboriginal Art Museum dUtrecht, aux Pays-Bas. Celui-ci met en vente une partie de sa collection, dans le but annoncé de se procurer de nouveaux moyens d’acquisition et, surtout, de diffuser l’œuvre d’artistes aborigènes contemporains (estimations à partir de 200 €). Cela devrait être l’occasion de mieux connaître ses représentants, certains décédés comme Tjungurrayi Yala Yala Gibbs ou Kngwarreye Emily Kame (un musée lui a été consacré en 2013 près de Melbourne), d’autres en pleine activité comme Djukulul Dorothy ou Kngwarreye Lion Michel. Les temps ont changé très vite pour cet art rituel. Créations autrefois liées à des cérémonies initiatiques, à l’évocation du voyage des ancêtres, réalisées sur des supports spécifiques (écorce d’eucalyptus), ces peintures ont connu un changement complet de forme et d’usage, alimenté par l’intérêt des collectionneurs européens. On emploie désormais couramment le lino, le papier et l’acrylique et les femmes, qui n’avaient pas le droit de peindre jusqu’aux années soixante, sont désormais en nombre…
• Vente d'art aborigène à Richelieu-Drouot chez Castor-Hara le 22 juin 2013 (lots 118 à 199). Exposition publique le 21 juin de 11h à 18h.

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LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE

LIVRES

Tony Garnier, visionnaire oublié

Autre cas d’homonymie qui a pu desservir son porteur : Tony Garnier (1869-1948) a certainement pâti de la comparaison avec Charles Garnier, le bâtisseur de l’Opéra de Paris, même si leurs styles sont aux antipodes. En retraçant la carrière de l’architecte lyonnais, né dans une famille de la bourgeoisie textile de la Croix-Rousse, l’auteur passe en revue ses réalisations majeures : le stade de Gerland, les abattoirs de la Mouche (avec leur Grande Halle, l’œuvre-icône de Garnier), l’hôpital Edouard-Herriot, la Cité des Etats-Unis. Toutes lyonnaises, à l’exception de son ultime création, tardive (il a plus de 60 ans et la Seconde Guerre mondiale coupera ce dernier élan) : l’hôtel de ville de Boulogne-Billancourt. La question-clé est posée : pourquoi un auteur considéré très jeune comme un visionnaire (dès la publication de son ouvrage La cité industrielle (1904), qui met en avant la fonction essentielle de l’urbanisme), a-t-il eu une influence aussi réduite par rapport à celle de son quasi contemporain Le Corbusier ?
Tony Garnier, par Pierre Gras, Editions du Patrimoine, 2013, 192 p., 22 €.

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BRÈVES

GAND – La Herbert Foundation, collection d’œuvres contemporaines réalisées entre les dates clés de 1968 et 1989, ouvre le 20 juin 2013.

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LONDRES – Le salon Masterpiece, consacré à la peinture ancienne, tient sa 4e édition du 27 juin au 3 juillet 2013.

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VENDÔME – Les Promenades photographiques, festival annuel, se tiennent du 21 juin au 15 septembre 2013.

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VILNIUS – La foire d’art contemporain Art Vilnius se tient du 26 au 30 juin 2013.

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