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N° 312 - du 11 juillet 2013 au 7 août 2013


Andy Warhol, couverture de l'album The Velvet Underground & Nico, 1967 © 2013 Andy Warhol Foundation for the Visual Arts/ARS, New York/BUS. Collection Vitra Design Museum (exposition au Moderna Museet, Stockholm).

L'AIR DU TEMPS

Le pop à la mode

Roy Lichtenstein, après avoir drainé les foules à Londres, bisse à Paris. Keith Haring, que l’on peut considérer comme l’un de ses épigones, tient aussi l’affiche sur les bords de la Seine avec deux expositions (au 104 et au Palais de Tokyo). A New York, la moindre sérigraphie d’Andy Warhol double ses estimations (à titre d’exemple, la série Cowboys et Indiens, estimée 30 000 $, a été adjugée 87 000 $ le 2 mai chez Sotheby’s) tandis que Claes Oldenburg fait le plein au MoMA depuis le mois d’avril. Le Pop Art ne s’est jamais aussi bien porté ! Pourquoi ne pas placer un été - long à se déclarer - sous son invocation colorée ? Le parcours peut s'enrichir de deux nouvelles étapes à la Kunsthalle Dusseldorf, qui évoque dans Life with Pop une exposition pionnière de 1963. Elle vit Gerhard Richter, Sigmar Polke et consorts définir dans une boutique désaffectée le mouvement du « réalisme capitaliste ». Enfin, à Stockholm, le Moderna Museet montre la capacité du Pop Art à détourner mais aussi à s’incarner dans les objets de consommation. Ses croisements féconds avec le design sont l’un des secrets de sa longévité…

Pop Art Design au Moderna Museet de Stockholm, du 29 juin au 22 septembre 2013

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Life With Pop à la Kunsthalle Düsseldorf, du 21 juillet au 29 septembre 2013

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EXPOSITIONS D'ÉTÉ


Hans Thoma, La fuite en Egypte, huile sur toile, 1879

Thoma, trop aimé, mal aimé

FRANCFORT – Il ne sort que maintenant d’un purgatoire de plusieurs décennies. Hans Thoma (1839-1924) a souffert d’être considéré le « peintre préféré des Allemands » et notamment de Hitler, un stigmate qui l’a toujours poursuivi même si l’artiste est mort avant l’accession au pouvoir du chef des nazis. Ses paysages symbolistes, ses nymphes pulpeuses, ses intérieurs minutieux ont connu autrefois une immense popularité, qu’il a été de bon ton d’oublier après 1945. En une centaine de tableaux, l’exposition le sort de son purgatoire.
Hans Thoma au Städel Museum, du 3 juillet au 29 septembre 2013. 

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R. B. Kitaj, Junta, 1962, Ausschnitt, Privatsammlung, R. B. Kitaj Estate

Kitaj, questions d’identité

HAMBOURG – R.B. Kitaj (1932-2007) est l’un des grands artistes américains du siècle. Fils d’immigrés russes, questionnant sans cesse les dimensions de son identité juive, il fait de son œuvre une interrogation sur la nation, le déracinement, la solitude. Foncièrement figuratif, ce compagnon de route de Hockney et Freud s’intéressa à de nombreuses techniques, passant du collage à la peinture automatique. L’exposition, qui rassemble plus de 130 pièces, a bénéficié d’un accès privilégié aux archives de l’artiste.
Kitaj, The Retrospective à la Hamburger Kunsthalle, du 19 juillet au 27 octobre 2013.

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Photo Matthew Lloyd. Courtesy Somerset House.

Ferran Adrià, le plasticien toqué

LONDRES - Il est le wonderboy de la cuisine du XXIe siècle et son aura s'est encore accrue depuis qu'il a fermé son restaurant pour continuer ses recherches en cuisine moléculaire. On aura évidemment reconnu Ferran Adrià et son établissement catalan elBulli. Véritable phénomène de société, le chef prend place aux côtés des artistes plasticiens les plus renommés. Rien à manger, bien sûr, mais beaucoup à voir dans cette exposition : des croquis d'étude, des modèles en plastiline, des ustensiles dessinés sur mesure, une correspondance abondantes et un reportage photographique. De quoi parienter en attendant la réponse à la vraie question : quand rouvrira elBulli ?
elBulli: Ferran Adrià and The Art of Food à Somerset House, du 5 juillet au 29 septembre 2013.

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Robe de cour, vers 1760. Lyon, musée des Tissus, achat, 1913 © Lyon, musée des Tissus, photo Pierre Verrier

Faux-culs et faux-seins

PARIS – Il existait autrefois un art répandu, qui connut une forte vogue au début de l’Empire : l’art de la silhouette. Ses pratiquants - les silhouettistes - étaient capables de croquer le contour d’une personne en quelques secondes. Comment une telle pratique a-t-elle pu disparaître alors que nous n’avons jamais été aussi obsédés par notre profil et notre ligne ? C’est la question que pose en filigrane cette exposition qui démonte tous les artifices de la femme (et un peu de l’homme) pour modifier – à base de ressorts, fanons de baleine ou tissus rembourrés – son apparence…
La mécanique des dessous, une histoire indiscrète de la silhouette au musée des Arts décoratifs du 5 juillet au 24 novembre 2013.

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Au temps d’Altamira

SANTANDER – Les Botín, première dynastie financière d’Espagne, qui mécènent une exposition sur les célèbres peintures rupestres d’Altamira ? Une simple opération de relations publiques ! Pas seulement car il se trouve que l’un des inventeurs de la grotte en 1868, Marcelino Sanz de Sautuola, fut le beau-père du premier Botín, celui qui fonda le Banco de Santander. A l’époque, l’archéologue en herbe fut la risée de toute l’Europe savante lorsqu’il attribua les peintures aux hommes du paléolithique. De tels motifs ne pouvaient être que des faux grossiers ! Une thèse qui tint jusqu’à ce que le préhistorien français Eugène Cartailhac publie en 1902 son Mea culpa d’un sceptique. L’exposition, qui expose gravures, outils et statuettes de la dernière glaciation, est aussi une invitation à visiter la réplique de la grotte d’Altamira, à Santillana del Mar.
El arte en la época de Altamira à la fundación Botín, du 3 juillet au 29 septembre 2013.

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LECTURES DE VACANCES

La romantique oubliée

Félicie de Fauveau ? Ce nom ne dit plus rien à grand monde. Elle fut pourtant l'une des femmes sculpteurs (1801-1886) les plus en vue du XIXe siècle. Royaliste invétérée, elle préféra s'exiler à Florence plutôt que de subir le joug de Louis-Philippe. Inspirée par un Moyen Age fabuleux, elle recrée des bustes qui ont la minutie des sculptures sur ivoire et des dessins qui renvoient aux enluminures. Ce livre fait office de catalogue détaillé pour l'exposition en cours au musée d'Orsay et contient la plupart de ses œuvres, notamment l'impressionnante Lampe de Saint-Michel, récemment acquise par le musée.
Félicie de Fauveau, ouvrage collectif, 2013, 366 p., 45 €

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Modes de Paris

Au début du XXe siècle, naît un phénomène très parisien : la haute couture. Personnalisé à l'excès autour de quelques personnalités, de Poiret à Madeleine Vionet, il est en réalité une discipline collective faisant intervenir une multitude de petites mains. Décennie par décennie, suivant des thématiques ciblées - le rôle de la cliente, la broderie dans les années vingt ou la haute couture sous l'Occupation -, ce livre les remet au premier plan. Et fait saliver avant la réouverture du musée Galliera (programmée pour l'automne) puisque les superbes tenues présentées en proviennent toutes…
Paris haute couture, sous la direction d'Olivier Saillard et d'Anne Zazzo, Skira Flammarion, 2013, 288 p., 39,90 €.

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L'Europe des ports à travers l'histoire

Comment le jean est-il né de la toile de Gênes ? Quels étaient les rapports de Dunkerque avec les baleiniers de Nantucket ? Comment étaient gérés les lazarets italiens ? Comment le cartographe anversois Christophe Plantin a-t-il révolutionné la vie des pilotes de nefs ? Ces questions et d'autres trouvent leur réponse dans une exposition au musée portuaire de Dunkerque. Le catalogue recense et analyse les cas d'une vingtaine de ports européens à travers l'histoire, de la Baltique à la Méditerranée.
Ports d'Europe en quête de nouveaux mondes, sous la direction de Marie-Laure Griffaton, Musée portuaire de Dunkerque, 2013, 210 p., 24 €

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