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Cinq siècles que le mythe du trésor des Incas perdure ! Certains chasseurs de trésors continuent de fouiller les contreforts des Andes équatoriennes dans l’espoir de mettre la main sur le butin disparu d’Atahualpa… Le British Museum préfère se reposer sur du concret. A partir des collections du musée de l’or de Bogota, il expose dans Beyond El Dorado les splendeurs des cultures colima et quimbaya, moins connues que leurs équivalents péruviens et boliviens (du 17 octobre au 23 mars). La veille, les fans du musée Guimet auront vu s’ouvrir la grande exposition qui raconte la découverte du site majeur d’Angkor au Cambodge (du 16 octobre au 13 janvier). Encore un jour plus tôt (du 15 octobre au 26 janvier), inaugurant cet impressionnant tir groupé, le musée du quai Branly se sera penché sur la culture des Kanak de Nouvelle-Calédonie, avec un rassemblement de 300 œuvres (flèches faîtières, sagaies, masques, etc.) jamais vu. En attendant ce bel octobre des civilisations, on pourra patienter avec l’arrivée en force des Étrusques au musée Maillol (du 18 septembre au 9 février) ou des initiés du Congo au musée Dapper (du 9 octobre au 6 juillet).

Le combat entre maîtres italiens et maîtres du Nord semble particulièrement équilibré. On attend avec impatience la rétrospective du Louvre sur la Renaissance à Florence (du 26 septembre au 23 février) mais on est tout aussi curieux de voir comment le traitement que le MART, à Trente et Rovereto, va réserver au peintre rare et énigmatique qu’est Antonello da Messina (du 5 octobre au 12 janvier). L’Accademia de Venise aura tiré la première avec un Léonard de Vinci (du 29 août au 1er décembre), qui présente surtout des dessins (). A Francfort, le Städel rend justice à un géant, reproduit à l’infini, génie de l’autoportrait, de l’introspection, mais aussi de l’illustration animalière et botanique : Dürer (du 23 octobre au 2 février). A Bruxelles, c’est un autre aîné qui nous revient, un des pionniers de la peinture à l’huile : Roger van der Weyden, aux Musées royaux des beaux-arts (du 10 octobre au 26 janvier). Il a contribué à fixer l’image d’une Espagne sévère et mystique mais c’est en Italie, à Ferrare au Palais des Diamants, qu’il faudra aller voir Zurbarán (du 14 septembre au 6 janvier) avant de s’offrir une virée dans les monastères d’Estrémadure. Son homologue Vélasquez est à l’honneur au Prado avec ses portraits de vieillesse (du 8 octobre au 9 février).

On l’a déjà vu à Bruxelles mais on ne s’en lasse pas et il nous revient au Petit Palais, à Paris : Jordaens (du 19 septembre au 19 janvier), dont les machineries baroques égalent celles de Rubens. Un peu d’exotisme ne nuisant pas, on choisira Londres pour l’escapade en Australie que propose la Royal Academy of Arts (du 21 septembre au 8 décembre) et l’on ira au Victoria & Albert de Londres découvrir les Chefs-d’œuvre de la peinture chinoise (du 26 octobre au 19 janvier), un peu occultés par la nouvelle garde qui enfonce les prix chez Sotheby’s et Christie’s. Et pour la verdure, on visera Douai et sa Chartreuse pour les paysages doux de Corot (du 5 octobre au 6 janvier) ou l’on s’exilera un temps à Versailles au plus fort de la saison consacrée au paysagiste du Roi-Soleil, Le Nôtre (du 22 octobre au 23 février).

Paris se taille la part du lion dans ce domaine et ouvre le ban avec l’un des photographes les plus doués et les plus mystérieux de sa génération, star de Magnum puis isolé dans une retraite chamanique : le Chilien Larraín, interprète de la beauté de Valparaiso, est à la fondation Cartier-Bresson (du 11 septembre au 22 décembre). Bien plus médiatisé pour ses reportages pionniers sur la nouvelle fièvre de l’or au Brésil et pour son engagement pour l’environnement, son voisin brésilien Salgado est exposé à la Maison européenne de la Photographie, à Paris (du 26 septembre au 5 janvier). Les portraits impeccables de Yousouf Karsh sont rassemblés à la fondation Mona Bismarck (du 16 octobre au 26 janvier). Un cador de la mode, Blumenfeld est attendu au Jeu de paume (du 15 octobre au 26 janvier) tandis que la Fondation Cartier trace un panorama de la Photographie d’Amérique latine (du 19 novembre au 6 avril).