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N° 357 - du 18 septembre 2014 au 24 septembre 2014


Le Waterfront au Cap (au premier plan, la tour de l'Horloge, peinte en jaune pour l'année du design, au fond les silos, le futur musée d'art contemporain). Photo R. Pic

L'AIR DU TEMPS

Lettre du Cap

Après la Coupe du monde de football 2010, les projecteurs sont de nouveau braqués sur l’Afrique du Sud à l’occasion du verdict du procès Pistorius. On connaît les autres valeurs sûres : les safaris, le rugby, Mandela… En oubliant souvent que le pays a aussi des atouts à faire valoir en matière de culture : en ce début de printemps austral, il est bon de rappeler que Le Cap est la première ville d’Afrique à recevoir le titre de « capitale mondiale du design », octroyé tous les deux ans depuis Turin en 2008. Près de 500 événements sont programmés : expositions, conférences ou promenades thématiques. Outre les édifices qui ont fait date (le complexe du Waterfront en 1992, le stade de Green Point en 2010), l’ouverture est annoncée pour 2016 d’un gigantesque musée d’art contemporain, le MOCAA, dans les anciens silos du port, redessinés par Thomas Heatherwick. Une sorte de Tate Modern des antipodes… Pour avoir un avant-goût de la réutilisation d’anciens bâtiments industriels, une visite s’impose au quartier le plus dynamique du moment, où une ancienne fabrique de biscuits (The Biscuit Mill), une ancienne fonderie (The Foundry) et autres hangars Art déco sont appelés à nouvelle vie, mêlant chefs reconnus (Luke Dale-Roberts), céramistes et agriculteurs bio. Avec un nom facile à retenir pour un pays aussi éloigné, et qui claque comme un manifeste : Woosdstock…

Le site du Cap, capitale du design 2014

EXPOSITIONS


Bouddha en bronze doré, marque de la période Yongle, 1403-1424 (détail)

Les Ming, un éclair chinois

LONDRES – Certains commentateurs anglo-saxons ont parlé, peut-être avec raison, de l’ultime possibilité de contempler un panorama général de la culture Ming. Le gouvernement chinois s’est en effet engagé à ne plus faire voyager autant de chefs-d’œuvre, dont beaucoup n’ont été mis au jours que récemment. L’âge d’or que met en relief est très circonscrit : il s’agit de la première moitié du XVe siècle lorsque les nouveaux maîtres du pays président, en même temps qu’ils installent la capitale à Pékin, à une éclosion artistique qui égale celle qui agite en même temps l’Italie de la Renaissance : porcelaine, sculpture en pierre, laque, peinture sur rouleau, bronze doré, orfèvrerie…
Ming, 50 years that changed China au British Museum, du 18 septembre 2014 au 5 janvier 2015.

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Claude Monet, Impression, soleil levant, 1872, huile sur toile - 50 x 65 cm - Musée Marmottan Monet, Paris © Christian Baraja - Ancienne collection Ernest Hoschedé - Ancienne collection Georges de Bellio

Impressionnisme, j’écris ton nom

PARIS – Le nom a fait le tour du monde mais qui se souvient réellement de son origine ? C’est un tableau de Monet, conservé au musée Marmottan, qui a servi à baptiser (avec, à l’époque, une intention péjorative) le mouvement de l’impressionnisme. Cette Impression, soleil levant a eu un tel rôle séminal qu’elle méritait d’être analysée de fond en comble. Avec l’aide d’historiens de l’art, de généalogistes et de météorologistes (qui se souvient que le tableau fut intitulé Impression, soleil couchant jusqu'en 1965 ?), sa carte d’identité précise a pu être établie. De sa conception (1872 ou 1873 ?) à son exil à Chambord en 1940, jusqu'à son arrivée au musee Marmottan, en passant par ses transactions successives. En 1878, le tableau fut négocié pour 210 francs : il s’est quelque peu apprécié avec le temps…
Impression, soleil levant, au musée Marmottan Monet, du 18 septembre 2014 au 18 janvier 2015

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Alexandra Exter, Sans titre (Amazone), technique mixte sur papier, 1916, 45x47,4 cm.

La Russie des avant-gardes

PARIS - Le nom est dans tous les manuels sur l’art moderne : l’industriel Chtchoukine fut au début du XXe siècle, avec son alter ego Morozov, un des collectionneurs les plus clairvoyants, accumulant les Matisse et Picasso. Aujourd’hui, une branche de la famille a repris le flambeau et expose dans sa galerie de Paris une sélection de l’avant-garde russe – Exter, Larionov, Gontcharova – dont certains tableaux rarement montrés au public.
Maîtres russes modernes à la galerie Shchukin, du 11 septembre au 2 novembre 2014.

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Miró, l’autre géant espagnol

VIENNE – Avec Picasso et Dalí, il compose la grande trilogie ibérique du XXe siècle. Joan Miró, le plus discret des trois, n’en finit pas de susciter les rétrospectives. Après celle du centre Pompidou, voici le tour de l’Albertina qui, en une centaine d’œuvres, esssaie de cerner la dimension poétique de l’artiste.
Joan Miró, from Earth to Sky, à l’Albertina, du 11 septembre 2014 au 11 janvier 2015.

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Picasso, un moderne parmi d’autres

FLORENCE – Il a certes eu un rôle moteur dans l’avant-garde. Mais, comme le rappelle l’exposition Miró mentionnée ci-dessus, Picasso n’a pas été le seul Espagnol à servir cette cause. Et sa notoriété universelle a rejeté dans un certain oubli des contemporains qui mériteraient mieux, comme le sculpteur Julio González ou son exacte contemporaine Maria Blanchard (née en 1881 mais morte bien avant Picasso, en 1932), qui passa elle aussi une bonne partie de sa carrière à Paris. Le Palazzo Strozzi tente de mettre en perspective les talents d’Espagne…
Picasso e la modernità spagnola au Palazzo Strozzi, du 25 septembre 2014 au 20 janvier 2015.

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LIVRES

Clergue, un monument de la photo

De Clergue, on connaît surtout les beaux nus dans la vague, qui ont assis sa réputation dans le monde. Alors qu’il vient de fêter ses 80 ans, le musée Réattu fête cet enfant d’Arles aux multiples vies. Il y a l’amoureux de la Camargue, qu’il a portraiturée sous tous ses angles, des gitans aux roseaux dans le vent. Il y a l’ami de Picasso, qu’il avait abordé de but en blanc à la sortie d’une corrida alors que lui-même n’avait pas vingt ans. Et il y a l’infatigable organisateur, à l’origine avec ses amis Rouquette, Tournier (et d’autres), des fameuses Rencontres photographiques d’Arles, qui approchent de leur demi-siècle (elles ont été lancées en 1969). L’ouvrage montre une partie de l’importante donation que Clergue vient d’offrir au musée Réattu : ses propres icônes et quelques autres dues aux grands qu’il a côtoyés et admirés, de Weston à Mapplethorpe. Une sorte de testament spirituel pour un pionnier : on lui doit beaucoup pour la reconnaissance de la photographie comme un art à part entière…
Les Clergue d’Arles, collectif, Gallimard, 2014, 200 p., 35 €.

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LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE


APOCALYPSE – 10 DESTINS

24 septembre 2014 - PARIS - Centre culturel canadien

Une œuvre, centrée sur la Grande Guerre, combinant cinéma d’animation, archives documentaires et bande dessinée.

Notre sélection de nouvelles expositions