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N° 367 - du 27 novembre 2014 au 3 décembre 2014

L'AIR DU TEMPS

Portrait de l’artiste en Koons

PARIS - Génie de l’art ouvrant de nouvelles pistes, et portant à son terme l’approche conceptuelle ? Ou commercial roué, surfant sur des modes qu’il entretient grâce à la connivence des grandes galeries ? Les positions ne devraient pas beaucoup évoluer avec cette nouvelle méga-exposition consacrée à Jeff Koons (la plus importante jamais montrée en Europe) tant elles sont figées. Difficile en tout cas de définir une unité de style entre les miroirs dorés, les bustes en biscuit, les aspirateurs dans leur vitrine de plexiglas, les faux animaux gonflables (ils sont en métal) et les clichés d’accouplements avec la Cicciolina (cachés dans une salle gardiennée, d’où sont refoulés les esthètes mineurs). Quoi qu’on en pense, il ressort de cet amalgame une sensation d’énergie colorée, qui ne se réduit pas au kitsch et dont on ne sait jamais si elle est du registre du sérieux ou de la dérision, si elle est le fait d’un iconoclaste ou d’un iconolâtre, l’œuvre d’un artisan ou d’un industriel. Au fond, Koons le caméléon, Koons le médiatique, garde tous ses secrets et s’adapte à toutes les interprétations. Là est peut-être la clé de son succès.
Jeff Koons au Centre Pompidou, du 26 novembre 2014 au 27 avril 2015.

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EXPOSITIONS


Richard Peter, Dresde après les bombardements alliés, 1945 © SLUB Dresden / Deutsche Fotothek / Richard Peter, sen.

Le métier de détruire

LONDRES – Le centenaire du déclenchement de la Première Guerre mondiale a fait resurgir des images d’archives rarement vues. Elargissant l’enquête à d’autres conflits meurtriers, cette exposition les compare d’une façon originale. C’est le laps de temps entre l’événement « fondateur » et le cliché qui détermine les rapprochements. Une heure, un mois, un an ? Les soldats américains hébétés par une explosion chez Don Mc Cullin (Shell-shocked US Marines) voisinent avec la cathédrale de Reims saisie le 19 septembre 1914 par Pierre Antony-Thouret, juste après que les obus allemands ont déclenché l’incendie. Et le Vietnam de 2000, un quart de siècle exactement après la chute de Saigon, est mis en regard du Nicaragua de 2004, autant de temps après la révolution sandiniste. Comment panse-t-on les plaies de l’histoire ? Et surtout : y aura-t-il une limite à l’acharnement destructeur de l’homme ? Sans doute pas, la formule anglaise s’applique à merveille : « The Sky’s the Limit »…
Conflict, Time, Photography à la Tate Modern, du 25 novembre 2014 au 15 mars 2015.

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Paul Cézanne. Madame Cézanne au fauteuil rouge (détail), ca. 1877, huile sur toile. MFA, Boston, Legs Robert T. Paine 2nd

Cézanne au féminin

NEW YORK – Un peintre qui allait révolutionner l’art moderne fut, dans sa vie privée, la proie des conventions les plus bourgeoises. Honteux d’avoir une maîtresse plus jeune que lui, puis un fils, Cézanne (1839-1906) les cacha à ses parents. Ce n’est qu’en 1886, quatorze ans après la naissance de son enfant, qu’il « régularisa » sa situation, épousant Hortense Fiquet (1850-1922). La position subalterne et effacée de sa compagne l’a longtemps fait considérer comme partie négligeable. En réalité, comme le montre cette rétrospective qui réunit 24 des 29 portraits qu’il fit d’elle, elle a été son modèle primordial
Madame Cézanne au Metropolitan Museum of Art, du 19 novembre 2014 au 15 mars 2015.

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Visions de Doig

BALE – Ses performances impressionnantes aux enchères (il a été l’un des premiers artistes contemporains à dépasser les 10 millions $, chez Sotheby’s en 2007 pour White Canoe) en on fait un des champions du retour au figuratif. Peter Doig, né en 1959, puise ses images dans un répertoire qui mêle iconographie médiatique et souvenirs personnels. Les sublimes paysages d’une enfance passée à Trinidad et au Canada y occupent une place de choix.
Peter Doig à la fondation Beyeler, du 23 novembre 2013 au 22 mars 2015.

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Fondation Maeght sans frontières

SAINT-PAUL-DE-VENCE – Le titre, en forme de boutade, est une phrase prononcée par Malraux le jour de l’inauguration, en 1964. Le sous-titre est explicite : « Quand les arts visuels dialoguent avec la danse, la poésie, la musique ». Dans le cadre du cinquantenaire d’une institution qui s’est toujours voulue transdisciplinaire, les organisateurs ont donc conçu une « exposition-mosaïque ». Elle mêle costumes de scène de Miró, textes de Picasso et revivals des fameuses Nuits de la Fondation Maeght qui virent se côtoyer poètes, musiciens, danseurs, de John Cage à Merce Cunningham.
Ceci n’est pas un musée à la Fondation Maeght, du 29 novembre 2014 au 15 mars 2015.

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VENTES

Trois siècles d’Helvétie

ZURICH – Citer des artistes suisses ? Il vient immédiatement à l’esprit Hodler, Giacometti et Tinguely, qui ont conquis, à des époques différentes, une renommée mondiale. Mais ce petit pays (qui serait beaucoup plus grand si on le repassait, comme aime à plaisanter Godard) a une influence bien supérieure à sa superficie ou à son poids démographique. Cette vente dresse une sorte de bilan qui remonte au XVIIIe siècle avec les paysages de Johannes Meyer II , traverse le XIXe avec Alexandre Calame, Auguste Veillon ou Segantini, et fait porter l’essentiel de son effort sur le XXe siècle. Si Alberto Giacometti est présent, il n’est qu’un des membres de la tribu, à côté de son père Giacomo et de son oncle Augusto. S’il est un domaine où la Suisse a eu un rôle pionnier, c’est dans la reconnaissance de l’art brut : la présence d’Aloïse, de Wolffli ou de Soutter en porte témoignage. Provenant en partie de la collection du marchand Jan Krugier, les œuvres proposées incluent quelques curiosités comme cette lettre illustrée de Tinguely. Lui qui nous avait habitués à d’énormes machineries en noir et gris était aussi capable d’explosions multicolores…
Swiss Art le 2 décembre 2014 chez Sotheby’s

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LIVRES

Street art sans frontières

Activité franchement illicite il y a encore quelques années (et encore punissable dans un certain nombre de situations), le street art a acquis ses lettres de noblesse par l’intermédiaire d’artistes médiatisés comme Blek le Rat, Jérôme Mesnager ou Banksy. En voici un panorama établi par l’association Global Street Art qui, fait original, verse des droits d’auteur aux artistes dont les œuvres sont reproduites. Si les auteurs soulignent à juste titre la variété des instruments, qui ne se limitent pas à la bombe aérosol, à la craie et au papier, on aurait aimé voir des exemples de tendances récentes surprenantes comme le « yam bombing » ou « tricot de rue ». Le voyage très illustré emmène loin, sur plusieurs continents, depuis Athènes et Sarajevo jusqu’en Malaisie, à Santiago, au Cap ou à Sarasota. On regrettera de voir la France (et New York) sous-représentée et Banksy primer sur d’autres créateurs (l’ouvrage est une traduction de l’anglais). Mais la matière est devenue si inépuisable – le Global Street Art a une banque de 60 000 clichés - qu’il est désormais ardu de faire des choix…
Street Art, par Russ Thorne, Larousse, 2014, 192 p., 25 €.

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EN BREF

BERNE – Le Kunstmuseum a annoncé le 24 novembre 2014 avoir accepté le legs de la collection Gurlitt, cet extraordinaire ensemble de tableaux retrouvé en 2012 chez le fils d’un marchand d’art munichois ayant collaboré avec les nazis. La collection sera partagée entre Berne et l’Allemagne, qui conservera les œuvres suspectées d'avoir été spoliées, en vue de leur restitution.

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PARIS – Le salon d’artistes Mac Paris se tient à l’Espace Champerret, du 27 au 30 novembre 2014.

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PARIS – Le salon d’artistes Art en Capital se tient au Grand Palais, du 25 au 30 novembre 2014.

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LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE


Marielle Paul - Fines Fleurs

28 novembre 2014 - PARIS - Galerie Jean Brolly

Une série de gouaches sur papier d'une artiste née en 1960, profondément inspirée par la nature

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