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N° 420 - du 25 février 2016 au 2 mars 2016


Georges de La Tour, La Diseuse de bonne aventure, huile sur toile, 102 x 123 cm Nueva York, The Metropolitan Museum of Art, Rogers Fund, 1960.

L'AIR DU TEMPS

Georges de La Tour passe les Pyrénées

MADRID – Certes, beaucoup de tableaux viennent de France. Du Louvre, évidemment, mais aussi de Nantes, de Dijon, de Grenoble et d’Epinal. Mais peut-on bouder le plaisir de revoir une telle accumulation de La Tour, peintre rare s’il en est ? Sur les quelque quarante peintures unanimement reconnues de son corpus, les organisateurs en ont réuni trente et une. Le Getty et le Kimbell Museum ont répondu présent, ainsi que des prêteurs moins évidents comme la reine d’Angleterre, des collections particulières ou le musée national de Lvov en Ukraine (L’Argent versé). Le Prado est fier de ses deux tableaux, dont un Saint Jérôme, découvert en 2005 dans les caves du ministère du Travail… Mort lors d’une épidémie en 1652, ce maître ténébriste lorrain a été oublié jusqu’au début du XXe siècle avant de connaître une étonnante résurrection (incarnée dans l’exposition « Les maîtres de la réalité » à l’Orangerie en 1934). Seuls deux de ses tableaux sont datés : Les larmes de saint Pierre de 1645 (musée de Cleveland) et Le Reniement de saint Pierre de 1650 (à Nantes). Autant dire qu’il reste du pain sur la planche pour les spécialistes. Les expositions y contribuent…
Georges de La Tour au musée du Prado, du 23 février au 12 juin 2016.

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EXPOSITIONS


Agnolo Bronzino, Saint Sébastien, vers 1528/29, huile sur panneau, 87 x 76,5 cm. Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid.

Vous reprendrez bien un peu de maniera

FRANCFORT – Maniérisme, le nom est resté même si l’on ne sait plus trop quel courant il recouvre. Il a même contaminé le langage commun – être maniéré n’est pas une qualité… Historiquement, le terme recouvre un mouvement de la fin du XVIe siècle, centré sur Florence. Les artistes, las du joug des règles académiques, décident de s’en affranchir. Ils allongent les cous, mettent leurs modèles dans des postures compliquées, vrillent leurs bras et jambes de façon sophistiquée, les entourent d’oripeaux bizarres, les baignent de couleurs voyantes ou métalliques (une spécialité de Bronzino). Fils d’une Florence qui pleure son âge d’or du Quattrocento, Pontormo, Rosso et Salviati lui offrent une décadence pleine de panache. Venus des Offices et de la Galleria Palatina mais aussi du Getty Museum ou du Louvre, les œuvres permettent de redimensionner des artistes méconnus comme Perino del Vega et de rappeler que Vasari, avant d’être un célèbre mémorialiste, fut aussi un artiste doué et bien en cour.
Maniera, Pontormo, Bronzino and Medici Florence au Städel Museum, du 24 février au 5 juin 2016.

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Amedeo Modigliani, Portrait de Roger Dutilleul, juin 1919. Huile sur toile 100,4 x 64,7 cm. Collection particulière, États-Unis. Photo : Sotheby’s / Art Digital Studio.

Modigliani, un hommage à Dutilleul

VILLENEUVE-D’ASCQ – Mort à 35 ans en 1920, Modigliani est l’un des météores de l’art moderne. Ses toiles valent aujourd’hui des millions de dollars et ne peuvent être acquises que par des musées ou des amateurs aux poches pleines. En son temps, pourtant, elles ne valaient à peu près rien et il fallait être un collectionneur passionné pour les accumuler. C’est ce que fit notamment Roger Dutilleul (1872-1956), un administrateur de société sans moyens démesurés, qui, en l’espace de trente ans (1918-1946), acquit une trentaine de ses toiles et de nombreux dessins. Légué par ses descendants, le reste de sa collection (six peintures et huit dessins) constitue le socle sur lequel a été construite cette rétrospective : quelque cent tableaux de Modigliani – dont une belle série de portraits - mises en perspective avec des œuvres de ses contemporains comme Picasso ou Zadkine.
Modigliani, l’œil intérieur au LaM, du 27 février au 5 juin 2016.

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Theo Van Doesburg, Counter-Composition V, vers 1924. Stedelijk Museum, Amsterdam.

Van Doesburg tous azimuts

BRUXELLES – Dans sa courte vie, Theo Van Doesburg (1883-1931) a fondé le groupe De Stijl avec Mondrian, frayé avec les dadaïstes et beaucoup voyagé. Typographe, poète et architecte d’intérieur, sa riche personnalité est cernée dans cette rétrospective de Bozar, qui convoque ses amis El Lissitzky, Picabia, Kurt Schwitters ou les époux Arp, avec lesquels il conçut le ciné-dancing de l'Aubette à Strasbourg. Du 26 février au 29 mai 2016.

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Miró au pied du mur

FRANCFORT – En une cinquantaine d’œuvres, dont certaines de grandes dimensions, et autant d’années (de La Ferme de 1922 aux Deux Oiseaux de proie de 1973), le Schirn Museum explore la fascination de Miró (1893-1983) pour le motif et la texture du mur. Du 26 février au 12 juin 2016.

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Jan Toorop, Fatalisme, 1893, craie noire et jaune, crayon et peinture sur papier brun, 60 x 75 cm, Kröller-Müller Museum

Toorop, l’Art nouveau et au-delà

LA HAYE – Un synonyme d’Art nouveau en hollandais ? « Huile à salade de Delft »… La faute à Jan Toorop (1858-1928), artiste multiforme qui créa l’affiche du produit en 1895. Egalement actif aux frontières du symbolisme et du pointillisme, le peintre est célébré au Gemeentemuseum qui réunit 200 de ses œuvres. Le temps de la reconnaissance internationale est-il venu ? Du 26 février au 29 mai 2016.

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Delacroix, père fondateur

LONDRES – La rétrospective montée par la National Gallery montre combien Delacroix a eu un rôle séminal sur tout l’art des XIXe et XXe siècles, influençant aussi bien les impressionnistes que les pionniers de l’abstraction. Du 17 février au 22 mai 2016.

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Les mystères de Cournault

NANCY – Peinture sous verre et sur miroir, peinture au sable, fresque, graffiti… Dans l’entre-deux-guerres, Etienne Cournault, grand bourgeois nancéien, poursuit une trajectoire originale, marquée par des objets « inutiles ». Elle lui vaut l’estime de grands stylistes et décorateurs (Jacques Doucet, Pierre Legrain, Rose Adler), qui ne le sauvera pas de l’oubli auquel le musée des Beaux-Arts tente de le soustraire. Du 26 février au 23 mai 2016.

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Hausmann, de Vienne à Limoges

ROCHECHOUART – Qui se souvient que le Viennois Raoul Hausmann, l’un des fondateurs du mouvement Dada, pionnier du photomontage et nomade européen, a trouvé refuge et fini sa vie en Limousin en 1971 ? Le musée départemental d’art contemporain l’évoque, en ce centenaire du dadaïsme, à partir des riches fonds locaux. Du 27 février au 12 juin 2016.

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Inclassable Balthus

VIENNE – Provenant de Rome, la rétrospective dédiée par le Kunstforum à Balthus montre les influences à l’œuvre (du Quattrocento à l’art oriental, de Sade à Emily Brontë) sur un peintre qui se moquait des conventions. Du 24 février au 19 juin 2016.

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L'ARTISTE DE LA SEMAINE


Antonio López, Lavabo y espejo, 1967, huile sur panneau, 98x83,5 cm. Museum of Fine Arts, Boston. © Antonio López, VEGAP, Madrid, 2016.

Antonio López : anatomie de la vie quotidienne

MADRID - Né en 1936, Antonio López n’a pas dévié un iota de son credo d’origine : détailler scrupuleusement le monde qui l’entoure. Avec une telle minutie que l’on en arrive au paradoxe que le banal devient inattendu et qu’un simple blaireau à barbe, posé sur l’étagère de la salle de bain, se transforme en objet extraordinaire… Figure de proue du groupe des réalistes madrilènes, qui se fréquentent depuis les années cinquante, Antonio López est accompagné, dans la rétrospective du musée Thyssen-Bornemisza, de six collègues dont sa propre épouse María Moreno. Lavabo y espejo (Lavabo et miroir) est un exemple de sa plongée dans les choses de la vie quotidienne mais il s’est également illustré par de grands panoramas des boulevards de Madrid.
• Antonio López fait partie des sept artistes exposés dans la rétrospective Realistas de Madrid au musée Thyssen-Bornemisza, du 9 février au 15 mai 2016.

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LIVRES

La photo aux Beaux-Arts, une redécouverte

Au XIXe siècle, les rapports de la photographie avec les arts n’ont pas été simples. Concurrence déloyale au service de fainéants ou merveilleux instrument de documentation, comme le soutenait notamment Eugène Disdéri ? Avec l’ouverture de sa bibliothèque en 1864, l’Ecole nationale des Beaux-Arts voit le jeune medium faire une entrée remarquée. On constitue des portfolios de monuments romains, d’ornements et de scènes de genre, on immortalise les travaux des élèves primés. Soixante mille clichés, souvent contrecollés sur carton, s’accumulent rapidement dans les rayonnages : Notre-Dame lors de sa restauration (sans sa flèche), les ravages de la guerre de 1870, la tête de la Statue de la Liberté à l’exposition universelle de 1878, les façades parisiennes croquées par Atget, les ruines de Syrie et du Liban ou la joyeuse vie des rapins des quat’zarts… Tombé dans l’oubli, ce patrimoine photographique est redécouvert dans la décennie 1970, un siècle après sa naissance. Ce gros ouvrage en présente une sélection thématique, en faufilant entre les pages quelques créations contemporaines.
La photographie avec les arts, par Anne-Marie Garcia, Beaux-Arts de Paris, 2015, 400 p., 39 €.

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EN BREF

BRUXELLES – L’Affordable Art Fair se tient du 26 au 29 février 2016.

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LILLE – Le salon d’art contemporain Art Up se tient du 25 au 28 février 2016.

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MADRID – Le salon d’art moderne et contemporain ARCO se tient du 24 au 28 février 2016.

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MARRACKECH – La 6e Biennale d’art contemporain se tient du 24 février au 8 mai 2016.

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PARIS – Le Grand salon d’art abordable se tient à la Bellevilloise du 26 au 28 février 2016.

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LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE


VINCENT GLOWINSKI - MATER MUSEUM

25 février 2016 - BRUXELLES - Le Botanique

Des créatures étranges, qui semblent issues d'un cabinet d'histoire naturelle, viennent peupler les lieux

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