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N° 428 - du 21 avril 2016 au 27 avril 2016


Robert Delaunay, La tour rouge, 1911–12, huile sur toile, 125 x 90,3 cm Solomon R. Guggenheim Museum, New York, Collection fondatrice, Solomon R. Guggenheim 46.1036 (exposition Guggenheim, Bilbao).

L'AIR DU TEMPS

10 ans déjà !

La newsletter que vous lisez porte le numéro 428. En ces temps que l’on dit d’obsolescence accélérée, nous sommes plutôt fiers d’avoir tenu ce rythme hebdomadaire depuis exactement 10 ans : la première édition de ce compte-rendu date du 20 avril 2006 - et est encore accessible gratuitement en ligne. Quelques repères pour remettre en perspective ce laps de temps : le musée du quai Branly n’avait pas encore été inauguré, ni le MuCEM à Marseille, ni le musée des Confluences à Lyon, ni le Maxxi à Rome ni le Broad Museum à Los Angeles… Dans ce panorama mouvant, cette chronique lancée par Jacques Dodeman (et elle-même issue d’un hebdomadaire « papier » créé en 2002) n’a pas l’ambition de réécrire l’histoire de l’art. Simplement de mettre en avant quelques événements significatifs – et généralement beaux à voir ! - dans la grande ribambelle des jours. Nous espérons qu’elle continuera à vous satisfaire, chers lecteurs – vous êtes plusieurs milliers -, qui la suivez depuis sa naissance. Merci pour votre fidélité et en route pour une nouvelle décennie !

EXPOSITIONS


Marc Chagall, Le Soldat boit, 1911–12, huile sur toile, 109,2 x 94,6 cm. Solomon R. Guggenheim Museum, New York, Collection fondatrice, Solomon R. Guggenheim 49.1211 © VEGAP, Bilbao, 2016

Quand Paris était au centre du monde

BILBAO – Sur Wikipedia, la liste des peintres de l’Ecole de Paris compte 116 noms. Autant dire que le concept est large : avoir obtenu une certaine notoriété et avoir œuvré à Paris dans la première moitié du XXe siècle (de préférence dans les avant-gardes !) sont des critères à peu près suffisants pour être adoubé. Le vocable s’est imposé, résumant le pouvoir d’attraction de la capitale française sur les artistes du monde entier. A l’heure où les temps sont durs pour les migrants, il faut rappeler que le cosmopolitisme était le trait saillant de ce groupe. Tous ces étrangers – Brancusi (dont on voit de colossales sculptures en bois), Chagall, Pascin, Picasso (et son Moulin de la Galette de 1900 qui ouvre l'exposition), Calder (et son étonnant Romulus et Remus de 1928, oublié trente ans dans une caisse) - n’étaient pas nés avec une cuiller en or dans la bouche ni arrivés par l’Orient-Express. Le Guggenheim Bilbao présente quelques stars du groupe, issues de la collection de la maison-mère de New York. Ils confirment qu’une pléiade de noms aujourd’hui communs – Mondrian, Ernst, Gris, Kandinsky, Miró, Modigliani – ont durablement travaillé sur les rives de la Seine, aidant à définir l’abstraction, le cubisme, le dadaïsme, le surréalisme – autant d’ingrédients indispensables à l’art moderne et contemporain…
Panoramas de la ville, l’Ecole de Paris, 1900-1945 au Guggenheim Bilbao, du 22 avril au 23 octobre 2016.

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Amadeo de Souza-Cardoso, Mucha, vers 1915-1916, huile sur toile, 27,3 x 21,4 cm. Lisbonne, CAM/Fundação Calouste Gulbenkian. Photo Paulo Costa.

Souza-Cardoso, étoile filante portugaise

PARIS – Les hasards du calendrier font que le Grand Palais remet en lumière un représentant de l’Ecole de Paris tombé dans l’oubli : Amadeo de Souza-Cardoso, né en 1887 et dont la prometteuse carrière fut tronquée par la grippe espagnole de 1918, responsable, on le sait, de davantage de décès que la Première Guerre mondiale. Son goût pour les emblèmes de la modernité (machines, vitesse, logos publicitaires), sa fusion de différentes tendances (expressionnisme, cubisme, futurisme, orphisme), son utilisation précoce du collage en font une personnalité étonnante. Ami de Brancusi et de Modigliani, mais aussi des Delaunay qu’il fréquenta lors de leur séjour au Portugal, il est capable de faire, dans ses paysages, portraits ou natures mortes, le grand écart entre les traditions populaires de son pays et l’avant-garde la plus extrême du Montparnasse des années dix…
Amadeo de Souza-Cardozo (1887-1918) au Grand Palais, du 20 avril au 18 juillet 2016.

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Statue en marbre d'un guerrier, Akragas, Sicile, vers 470 av. J.-C. Museo Archeologico Regionale di Agrigento © Regione Siciliana

Si riche Sicile

LONDRES - C’était une île cosmopolite, polyglotte, abritant plusieurs peuples et plusieurs religions, ayant accueilli des vagues successives de migrants (notamment venus d’Orient). Il faut sans doute y voir un lien de cause à effet : elle est aujourd’hui l’un des plus stupéfiants sanctuaires de l’art en Europe, une ligne chronologique de près de trois millénaires comptant bien peu de temps morts. C’est cette histoire que conte le British Museum, depuis les colons grecs fuyant la surpopulation en Asie mineure jusqu’aux baroudeurs normands du XIe siècle, en passant par les grandes saisons romaine et arabe. Beaucoup de coups d’épée mais surtout une infinité de chefs-d’œuvre : temples blonds, bustes et bas-reliefs en marbre, orfèvrerie et mosaïque byzantines, marqueterie et cartographie islamique. La mission de tout explorer était trop lourde. L’exposition laisse donc de côté les épopées angevine, baroque, Art nouveau… Palerme n’est qu’à deux heures de vol : on pourra compléter l’exposé sur place.
Sicily au British Museum, du 21 avril au 14 août 2016.

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VENTES


Lot 331, Michelot & Brémond, Nouvelle carte de l'isle de Corce et partie de celle de Sardaigne, Marseille, Laurent Brémond, 1719. 472 x 689 mm. Estimation : 800-1000 €.

Nostalgie de la géographie

PARIS – Qui ne se souvient des beaux atlas d’antan, aux couleurs accentuées, aux typographies élégantes et lisibles, aux productions pléthoriques et exotiques (seigle, lignite, chevaux, sel gemme…) ? Nous avons aujourd’hui des outils internet qui nous permettent de zoomer à l’envi mais qui nous ont fait perdre la vue d’ensemble. Une vente dédiée à la Corse permettra aux nostalgiques de faire provision de cartes anciennes, joyaux rescapés d’un temps où le monde avait la beauté de l’illimité et du flou. De belles compositions du franciscain Coronelli de la fin du XVIIe siècle voisinent avec celles des héritiers Homann, dOttens ou de l’anglais Thomas Jefferys. Chez Michelot (l1719), l’île est un peu tassée, l’étang de Biguglia communique avec la mer, et le nord est à l’ouest : on en redemanderait, de ces bizarreries qui nous sont désormais inaccessibles !
Corse à Drouot-Richelieu, le 27 avril (SVV Tessier & Sarrou).

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LIVRES

Moinard, l’esprit des lieux

La liste de ses réalisations donne le tournis : du Plaza Athénée à Paris à un hôtel boutique à Chengdu, d’un appartement de 1000 m2 à Londres au chai de Château Latour, Bruno Moinard a œuvré sur une bonne partie de notre globe – presque facile si l’on sait qu’il a supervisé le relifting de 340 boutiques Cartier ! Passé par très bonne école – celle d’Andrée Putman – il a une vraie science des harmonies colorées et des matériaux nobles. Bronze patiné, iroko argenté, laiton poli, sycomore doré, staff plissé, laque noire : il y aurait de quoi écrire un poème à la Cendrars sur cet exotisme du luxe. Le livre recense une dizaine de réalisations, largement illustrées. A goûter des yeux surtout car plutôt inaccessible au commun des mortels…
Bruno Moinard, du trait à la lumière, par Serge Gleizes, éditions de La Martinière, 2015, 208 p., 60 €.

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EN BREF

BRUXELLES – Art Brussels, foire d’art moderne et contemporain, se tient à Tour & Taxis du 22 au 24 avril 2016.

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BRUXELLES – La YIA Fair (Young International Art Fair) se tient au 186 Louise, du 21 au 24 avril 2016.

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HYÈRES – Le 31e Festival international de mode et de photo se tient à la Villa Noailles du 21 au 25 avril 2016.

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PARIS – Le Salon international du livre rare se tient au Grand Palais, du 22 au 24 avril 2016.

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PARIS – L’Urban Art Fair, dédiée à l’art urbain, se tient au Carreau du Temple, du 22 au 24 avril 2016.

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LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE


DAPHNE CHEVALLEREAU

21 avril 2016 - PARIS - Galerie Polad-Hardouin

Un art où l'on retrouve le souffle de Chagall, Frida Kahlo et de l'expressionnisme

Notre sélection de nouvelles expositions