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N° 443 - du 29 septembre 2016 au 5 octobre 2016


Edouard Alexandre, dit Edouard Welling, Sa Majesté l’Impératrice des Français, d’après le buste de M. le comte de Nieuwerkerke, 1867. Epreuve sur papier albuminé à partir d’un négatif sur verre au collodion, 22x19,5 cm. Paris, Bibliothèque nationale de France, département des estampes et de la photographie. © BnF, Dist. RMN-Grand Palais/image BnF.

L'AIR DU TEMPS

Le Second Empire contre-attaque

PARIS - On l'a suffisamment honni, pour ses tendances liberticides (Victor Hugo en est le critique le plus connu), et pour sa piteuse défaite de 1870 devant l'envahisseur prussien. Mais le Second Empire fait de la résistance : dans une exposition-fleuve qui peut se lire comme la conclusion spectaculaire de la période Guy Cogeval (dont le mandat s'achève au printemps prochain), il brille de mille feux. A côté de la litanie d'œuvres majeures (dont le Portrait de Madame Moitessier d'Ingres, rarement prêté par la National Gallery de Londres), il met en avant la vitalité des arts décoratifs : les parures et broches de Mellerio, les cabinets néo-Renaissance, les ostensoirs et pièces montées en cristal... Il reconstitue des ambiances, comme celle de la Maison pompéienne du prince Napoléon, cousin de l'empereur, avenue Montaigne, des intérieurs fleuris de la princesse Mathilde, rue de Courcelles, ou des expositions universelles qui accueillent un public démesuré (11 millions de visiteurs en 1867). La salle la plus convaincante est celle qui réunit les héros et anti-héros des salons de 1863, alignés du sol jusqu'au sommet des murs comme il était d'usage. D'un côté, les « officiels » comme Arnaud et Cabanel, auteurs de plantureuses et impudiques Vénus en marbre blanc ou sur toile. De l'autre, les « refusés » comme Manet et son fameux Déjeuner sur l'herbe, qui trône au bout de la perspective. La postérité a fait son choix mais les oubliés avaient un sacré métier...
Spectaculaire Second Empire au musée d'Orsay, du 27 septembre 2016 au 15 janvier 2017. Le catalogue (Skira, 320 p., 45 €) développe certaines thématiques, comme les diamants de la Couronne, les grandes fêtes, l'essor de la photographie, l'ameublement des villas impériales, les transformations de Paris, l'opéra et le théâtre.

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• A voir aussi : le portraitiste favori de Napoléon III et Eugénie, Frans Xaver Winterhalter (1805-1873), idole du Salon et auteur de flamboyantes images impériales, est présenté au palais de Compiègne, du 30 septembre 2016 au 15 janvier 2017.

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EXPOSITIONS


Napoleon Sarony, Portrait d’Oscar Wilde, 1882. © Bibliothèque du Congrès, Washington.

Wilde, un esprit libre

PARIS - On connaît les aphorismes d'Oscar Wilde, le scandale de sa vie privée (deux ans de travaux forcés pour homosexualité), quelques-uns de ses livres (La Portrait de Dorian Gray), moins son goût exercé pour l'art de son temps. L'exposition rend hommage à un Parisien (il est mort en 1900, « au-dessus de ses moyens » dans l'hôtel d'Alsace, rue des Beaux-Arts), en sélectionnant une série d'œuvres qui l'ont marqué. S'y trouvent des préraphaélites comme Stanhope, des symbolistes comme Watts, des impressionnistes comme Whistler. L'effigie inoubliable du dandy lui-même (« le premier Anglais intelligent que je rencontre » selon Henry de Régnier) scande le parcours. Caricaturé par Max Beerbohm, croqué par Toulouse-Lautrec à Montmartre, photographié par Napoleon Sarony, et même transformé en logo publicitaire pour marchands de tapis ou de cosmétiques après sa triomphale tournée de conférences aux Etats-Unis en 1882, Oscar Wilde est une des premières stars mondialisées. Sa chute, causée par deux procès retentissants suite à sa liaison avec le jeune Lord Douglas, n'en sera que plus pathétique...
Oscar Wilde, l'impertinent absolu, au Petit Palais, du 28 septembre 2016 au 15 janvier 2017. Catalogue Paris Musées, 256 p., 39,90 €.

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AILLEURS EN EUROPE

Pollock avant le dripping

BÂLE - Pollock n’a pas été que le fondateur de l’expressionnisme abstrait. Il a aussi connu une période de formation pendant laquelle il a embrassé la figuration. Comme Bacon, il a été marqué par Rembrandt et Picasso, mais ses influences ont aussi compris son maître Hart Benton et ses voisins du Sud, les muralistes mexicains.
Pollock figuratif au Kunstmuseum, du 2 octobre 2016 au 22 janvier 2017.

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Francis Bacon, Trois Etudes pour une Crucifixion, 1962, huile sur toile, triptyque, chaque panneau 198,1 x 144,8 cm. Solomon R. Guggenheim Museum, New York. © The Estate of Francis Bacon. All rights reserved DACS/VEGAP, Bilbao, 2016

Francis Bacon, viva España !

BILBAO - Une exposition à Monaco a récemment exploré les liens de Bacon avec la France. Celle-ci se livre au même exercice, en y ajoutant ses rapports avec l’Espagne. Si l’influence de Vélasquez est évidente, avec le fameux portrait d’Innocent X de la galerie Doria Pamphili à Rome (que Bacon ne vit jamais !), il faut y ajouter Greco, Zurbarán et les mondes noirs de Goya. Sans oublier, évidemment le transfuge Picasso, qu’il considérait comme un génie à l’égal de Michel-Ange…
Bacon, de Picasso à Vélasquez au Guggenheim, du 30 septembre 2016 au 8 janvier 2017.

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Qu’est-ce que l’avant-garde ?

BRUXELLES - Pour en être aujourd’hui, il faut certainement parler anglais ! C’est ce que suggère le titre de l’exposition, qui montre que l’avant-garde prospère dans les moments de crise et de mutation. Comment comparer celle d’il y a cent ans - Kandinsky, Archipenko, et Duchamp - à ses actuels émules Marlene Dumas et David Claerbout ?
The Power of the Avant-Garde, Now and Then à Bozar, du 29 septembre 2016 au 22 janvier 2017.

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Clyfford Still, PH-950, 1950, huile sur toile, 233.7 x 177.8 cm. Clyfford Still Museum, Denver (c) City and County of Denver / DACS 2016. Photo the Clyfford Still Museum, Denver.

La saga de l’expressionnisme abstrait

LONDRES - Les hasards du calendrier permettent de comparer d’un côté deux périodes d’un artiste phare comme Pollock - sa jeunesse à Bâle et, de l’autre côté de la Manche, sa maturité. Mais bien d’autres artistes l’accompagnent dans la description du grand mouvement américain de l’expressionnisme abstrait, qui explose au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, notamment Rothko, de Kooning, Barnett Newman et Clyfford Still, peu vu en Europe et dont est exposée une belle sélection d’œuvres.
Abstract Expressionism à la Royal Academy of Arts, du 24 septembre 2016 au 2 janvier 2017.

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LIVRES

Templon, un demi-siècle

« Il faut être l’homme du moment, rencontrer les bons acteurs et saisir les opportunités avec le goût du risque et de l’ambition » : cette phrase s’applique parfaitement à son auteur, Daniel Templon. Né dans l’immédiat après-guerre, ce fils de jardinier commence modestement comme instituteur, puis oblique brutalement pour ouvrir, à peine âgé de 21 ans, une galerie rue du Bac. C’est le début d’un parcours qui le verra s’affirmer comme l’un des galeristes les plus influents du dernier demi-siècle en France. Pionnier de l’art minimaliste, de l’art conceptuel, du Pop Art, de la Transavanguardia italienne, Templon est aussi des aventures de la presse écrite (artpress avec Catherine Millet, puis Studio) et des premières fondations privées (la sienne, à Fréjus, ne durera que trois ans, de 1989 à 1992). L’ouvrage, ponctué d’interviews récurrentes avec le galeriste, est plutôt hagiographique que critique, mais il dresse un bon panorama de sa boulimie de rencontres (de Leo Castelli à Soulages, de Warhol à Jack Lang), de l’évolution de son métier et de son tonus persistant - il a récemment ouvert un nouvel espace à Bruxelles.
Daniel Templon, une histoire d’art contemporain, par Julie Verlaine, Flammarion, 480 p., 35 €.

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LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE


PAR LES LUEURS - CENT ANS DE GUERRES

29 septembre 2016- BORDEAUX - FRAC AQITAINE

Comment la guerre perpétuelle conditionne notre vision du monde (Photo : Giulia Andreani)

Notre sélection de nouvelles expositions en galeries

EN BREF

ANVERS - Le musée Plantin-Moretus, consacré à l’histoire de l’imprimerie, rouvre le 30 septembre 2016 avec un nouveau bâtiment et une campagne de restauration complète.

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PARIS - La Nuit blanche parisienne a lieu le samedi 1er octobre 2016 au soir.

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RENNES - La 5e Biennale « Les Ateliers de Rennes » a lieu du 1er octobre au 11 décembre 2016.

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SARS-POTERIES - Musverre, musée consacré à l'art du verre, possédant une importante collection publique, ouvre le 1er octobre 2016.

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ZURICH - La 18e édition de l’Art Fair a lieu du 30 septembre au 2 octobre 2016.

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