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N° 464 - du 9 mars 2017 au 15 mars 2017


Andy Warhol, Vote McGovern, sérigraphie en couleur, 1972. © 2016 The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, Inc./Artists Rights Society (ARS), New York and DACS, London.

L'AIR DU TEMPS

Que reste-t-il du rêve américain ?

LONDRES - Le calendrier des musées et celui de la politique ne concordent pas toujours. Mais il arrive qu’ils se mettent en résonance de façon inattendue. L’exposition consacrée par le British Museum au « rêve américain » a été décidée il y a plusieurs années. Mais elle est inaugurée au moment où le nouveau POTUS (President Of The United States) tente de rendre celui-ci moins accessible - par le biais de visas, expulsions et murs à venir. Dans le même temps, son ministre du Logement, l’ancien candidat Ben Carson, s’est permis d’assimiler les esclaves africains à des immigrants voyant l’Amérique comme une terre de cocagne. Autant s’interroger de façon sérieuse sur la matière de ce fameux rêve, ou ce qu’il en reste… A vrai dire, l’exposition ne remonte pas très loin : 60 ans seulement, depuis la naissance du Pop Art. Mais c’est une période cruciale, celle d’une mondialisation déjà largement aboutie où la société de consommation US, à base d’autos rutilantes, de juke-box et de Coca-Cola, devient le modèle universel. Les artistes - tout en gardant leur sens critique - en deviennent d’extraordinaires vecteurs de diffusion, notamment par l’intermédiaire de la gravure. Les Warhol, Rauschenberg, Lichtenstein et Ruscha des mythiques Sixties ont trouvé dans les Willie Cole et Kara Walker des successeurs qui continuent de s’interroger, de façon souvent caustique, sur le devenir de ce rêve…
The American Dream, Pop to the present au British Museum, du 9 mars au 18 juin 2017

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EXPOSITIONS


Friedrich Kiesler, Cinéma Film Guild, Screen-o-Scope, New York 1929. Photo: Ruth Bernhard, avec la permission de la Ruth Bernhard Archive, Princeton University Art Museum © Trustees of Princeton University.

Inclassable Kiesler

BERLIN - Architecte, décorateur, scénographe, écrivain : Friedrich Kiesler, né en Ukraine, mort à New York (1890-1965), est un véritable continent. Déjà exploré l’an dernier à Vienne, il fait l’objet d’une nouvelle rétrospective qui recense ses multiples talents. Une vie étonnante, qui inclut une participation à l’Exposition internationale de 1925 à Paris, le décor du premier cinéma Art déco de New York, des muséographies pour Peggy Guggenheim, la direction du laboratoire de design de l’université de Columbia. Passa-t-il trop de temps à jouer aux échecs avec Duchamp ou fut-il la proie de trop d’intérêts pressants ? Curieusement Kiesler n’a signé qu’un seul édifice, inauguré à Jérusalem l’année de son décès : le Sanctuaire du livre pour accueillir les fameux rouleaux de la Mer morte.
Friedrich Kiesler, Architect, Artist, Visionary au Martin-Gropius Bau, du 11 mars au 11 juin 2017.

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Photo © Pierre Antoine

Balenciaga chez Bourdelle

PARIS - Des robes du soir, des boléros, des bijoux dispersés parmi les déesses et les archers : le concept de cette exposition est d’inviter le grand couturier basque Cristobal Balenciaga (1895-1972) chez son aîné Antoine Bourdelle (1861-1929). La confrontation fonctionne dans des espaces réduits, dans les labyrinthes sombres et mystérieux des ateliers de l’arrière-cour. Une veine poétique, surréaliste à la Lautréamont, naît du rapprochement des chapeaux et des croquis avec les bustes et les têtes entassées sur des étagères et des tabourets. Elle fonctionne moins dans le grand hall où, à côté de la colossale statue équestre du général Alvear, hormis deux modèles montés sur échasses, les tissus noirs semblent des coupons pour Lilliputiens…
Balenciaga. L’œuvre au noir au musée Bourdelle, du 8 mars au 16 juillet 2017.

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VENTES


Lot 36, Christian Bérard, projet de costume pour la Symphonie fantastique, 1936, 30,5 x 21,5 cm, dessin original à l'encre, aquarelle et rehauts de gouache. Estimation : 300-400 €.

Christian Bérard, trop tôt disparu

PARIS - Comment expliquer que le moindre trait de plume de Picasso vaille des fortunes alors que des dessins de Cocteau et Max Jacob, ses contemporains et amis (et même davantage puisqu’ils furent les témoins de son mariage avec Olga), ne sont estimées qu’à quelques centaines d’euros ? Ecart de génie ou excès de fétichisme ? C’est l’une des questions que soulève cette vente, qui ressuscite une figure attachante du Paris bohème de la première moitié du XXe siècle, Christian Bérard (1902-1949). Dit « Bébé », sa corpulence et son apparence d’ours (à la Orson Welles) cachaient une légèreté, une finesse, une inventivité qu’il appliqua dans les décors de théâtre ou les croquis de mode (il fut proche de Dior). Son compagnon Boris Kochno (1904-1990), héritier de Diaghilev, leurs amis Leonor Fini, Valentine Hugo, Jean Marais, Man Ray, les Noailles émergent de ce monde évanoui des années de crise et de guerre, pourtant fécondes : lettres, photos, croquis, tableaux, gouaches décoratives…
Autographes et Manuscrits. Christian Bérard et Boris Kochno le 13 mars 2017 à Drouot-Richelieu (Auction Art Rémy Le Fur).

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LIVRES

Lartigue à la mer

Fils de la huitième fortune de France, il n’avait pas besoin de travailler pour vivre et se dédia toute sa vie à un art majeur, la peinture - sans grand succès. Une autre activité de dilettante devait lui apporter la célébrité, sur le tard : la photographie (il « explose » avec son exposition monographique au MoMA en 1963). Grâce à l’appareil offert par son père pour ses 7 ans, Jacques-Henri Lartigue (1894-1986) put croquer sa vie quotidienne pendant trois quarts de siècle. La mer y tient une grande place. Riche rentier, Lartigue est sur la Côte d’Azur dans les années vingt avec les pionniers de l’été, bien avant le déferlement des congés payés. Avec ses compagnes, toutes plus photogéniques les unes que les autres (Bibi, Renée, Coco, Florette), il se baigne, joue à la balle, fonce en décapotable sur les routes de corniche ou se requinque dans un palace d’Antibes, ignorant le fracas du monde et notamment la guerre… Evoquant un littoral intouché (d’Etretat à Biarritz, de Saint-Tropez à Nice), le livre est aussi un carnet mondain où virevoltent Cocteau, le compositeur André Messager (père de Bibi), Sacha Guitry et même un jeune JF Kennedy.
Jacques-Henri Lartigue, un dandy à la plage, par Bernard Toulier, Dominique Carré, 168 p., 28 €.

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EN BREF

BRESCIA - La 1e édition du Brescia Photo Festival a lieu du 7 au 12 mars 2017.

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MAASTRICHT - Le salon d'antiquités TEFAF a lieu du au 10 au 19 mars 2017.

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MONTREUIL - Le Festival international du film sur les métiers d'art a lieu du 8 au 11 mars 2017.

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PARIS - L'exposition Icônes de l'art moderne (collection Chtchoukine) a reçu plus de 1,2 million de visiteurs à la fondation Louis Vuitton, établissant un nouveau record en France depuis 1967 et les 1,24 million de Toutankhamon au Petit Palais.

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PARIS - Le maire de Paris, Anne Hidalgo et le patron de LVMH, Bernard Arnault, ont annoncé un projet de reconversion de l'ancien musée des Arts et Traditions populaires, fermé depuis 2005, sous l'appellation «La Maison LVMH - Arts - Talents - Patrimoine».

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TOURS - Le Centre de création contemporaine Olivier Debré ouvre le 11 mars 2017.

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LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE


BERNARD DUFOUR

11 mars 2017 - PARIS - Galerie Zürcher

Une exposition pour le 25e anniversaire de la galerie qui aussi un hommage à Bernard Zürcher, récemment disparu

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