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N° 508 - du 22 mars 2018 au 28 mars 2018


Gaudenzio Ferrari: Crucifixion, vers 1520, chapelle 38, Sacro Monte de Varallo (VC). Photo Mauro Magliani, Barbara Piovan, Marco Furio Magliani.

L'AIR DU TEMPS

Ferrari, formule 1 de la Renaissance

VARALLO-VERCELLI-NOVARE - Il a le nom d’une voiture de course ou d’un spumante, ce qui n’a rien d’étonnant car Ferrari est un patronyme très répandu dans le nord-ouest de l’Italie : c’était celui qui travaillait le fer… Le Ferrari qui est aujourd’hui fêté n’est pas le plus connu. De prénom Gaudenzio, il est né autour de 1480 et est mort en 1546, un bel âge pour l’époque. Formé dans l’atelier du Milanais Stefano Scotto, il se révèle comme l’un des grands peintres de la Renaissance en Piémont et Lombardie. Beaucoup de ses peintures – essentiellement des vies de saints - ornent des églises ou des chapelles, notamment un de ses chefs-d’œuvre de jeunesse, les fresques et les statues du Sacro Monte de Varallo. Dans la vallée de la Sesia, elles scandent un chemin de croix de même qualité que celui d’Aleijadinho à Congonhas au Brésil. La rétrospective qui lui est aujourd’hui dédiée est donc exceptionnelle en ce qu’elle a réussi à faire revenir des œuvres dispersées dans de grands musées (dont le Louvre, le Städel de Francfort ou le musée des Beaux-Arts de Budapest) et qu’elle s’articule en différents lieux. Outre Varallo, qui représente la fougue de la jeunesse, Vercelli (ou Verceil) et Novare y participent pour documenter le milieu et la fin de sa carrière, lorsqu’il se montre sensible aux sirènes du maniérisme. A chaque fois, il faut prévoir différentes étapes, d’églises en hôtels de ville, de musées (Francesco Borgogna à Vercelli) en basiliques (San Gaudenzio à Novare). Une slow visit, comme on dit en bon italien…
Il Rinascimento di Gaudenzio Ferrari à Varallo Sesia, Vercelli et Novare, du 23 mars au 1er juillet 3018.

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EXPOSITIONS : 3 ARTISTES OUBLIÉS


Max Liebermann, L'homme au perroquet, 1902, Museum Folkwang, Essen.

Liebermann, le soleil des années 1900

LA HAYE – Max Liebermann (1847-1935) est rarement exposé aux Pays-Bas, se lamente le Gemeentemuseum dans son introduction à l’exposition. Que dire de la France où il avait travaillé au lendemain de la guerre de 1870, fasciné par l’art de son maître Millet ? Mais il est vrai que l’artiste allemand avait un lien encore plus particulier avec la Hollande : à partir du début de la décennie 1880, il s’y rendit chaque été pour peindre, en compagnie de son cadet de vingt ans, Jozef Israels, des tableaux pleins de soleil – scènes de plage, bosquets ombragés, personnages pittoresques. On a du mal à imaginer aujourd’hui la notoriété de l’artiste au tournant des années 1900 : il valait alors plus cher que les grands impressionnistes. Sa fin de vie fut obscurcie par la montée du nazisme et le talent de ce peintre cosmopolite, véritable symbole d’une Europe ouverte (un Juif allemand peignant des paysages hollandais dans le style de l’impressionnisme français, selon la bonne formule du musée), n’a pas retrouvé l’admiration qu’il suscita alors.
Max Liebermann, Impressions of Summer, au Gemeentemuseum, du 24 mars au 24 juin 2018.

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Alfred Latour, Le Livreur Nectar, pour Nicolas, 1961, affiche, projet, 60 x 40 cm © Fondation Alfred Latour.

Latour, peintre, designer, photographe...

ARLES - EYGALIÈRES _ Trois lieux et trois expositions, rien de moins, pour rendre hommage à un artiste qui a tout à fait disparu de notre champ de vision : Alfred Latour (1888-1964). Il fut pourtant célèbre en son temps, brillant dans toute une série de disciplines : peintre, bien sûr (à voir à l’Espace Van Gogh à Arles), mais aussi graveur et concepteur de motifs textiles utilisés par les grandes maisons de mode (il fut grand prix du salon des arts décoratifs en 1925), ou encore publicitaire (notamment pour la maison Nicolas). Son talent de photographe n’était pas non plus négligeable, comme le démontrent le musée Réattu et la Maison des consuls d’Eygalières, où il passa une bonne partie de sa vie, notamment durant les périodes de guerre.
Alfred Latour à l’Espace Van Gogh, au musée Réattu (Arles) et à la Maison des consuls (Eygalières), à partir du 30 mars 2018.

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Adolf Loos, Lampe suspendue, 1906-1907, coll. Hummel, Vienne © Gisela Erlacher et Julius Hummel.

Adolf Loos, la pureté des lignes

MADRID - Son ouvrage Ornement et Crime en a fait une sorte de Barbe-Bleue des excès esthétiques, un gardien du temple du fonctionnalisme et du rationalisme. En réalité, l'architecte viennois Adolf Loos (1870-1933), s'il construisit des maisons d'une infinie sobriété, sut trouver dans la décoration intérieure et le mobilier un style simple et efficace, sans être austère - même s'il s'écartait évidemment des outrances de Klimt et de la Sécession. On en voit encore quelques exemples à Vienne même (comme la boutique du tailleur Knize ou l'American Bar) et cette exposition développe le discours en réunissant fauteuils, luminaires et autres objets d'intérieur.
Adolf Loos. Espacios privados au Caixa Forum, du 28 mars au 24 juin 2018.

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LIVRES

Germaine Tillion, une saison algérienne

Son rôle ultérieur dans la Résistance, son engagement au moment du durcissement du conflit en Algérie, ses positions féministes ont fait oublier que la première passion de Germaine Tillion à la si longue vie (1907-2008) était l'ethnographie. Cet ouvrage restitue la campagne qu'elle fit avec sa collègue Thérèse Rivière (1901-1970) au milieu des années trente dans le massif de l'Aurès, en Algérie. Le voyage fut commandité par le musée d'Ethnographie du Trocadéro (à la veille de devenir musée de l'Homme sous l'impulsion de Georges-Henri Rivière, le frère de Thérèse). L'empathie de Germain Tillion (et de sa consœur) pour les populations y transparaît mais aussi une réelle capacité à documenter les modes de vie, les conditions matérielles, le décor naturel. L'ouvrage accompagne une exposition au Pavillon populaire de Montpellier jusqu'au 15 avril.
Aurès, 1935, photographies de Thérèse Rivière et Germaine Tillion, texte de Christian Phéline, Hazan, 2018, 144 p., 24,95 €.

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REVUES

Un coup de main pour la Nouvelle Quinzaine littéraire

Création de Maurice Nadeau, personnage emblématique de la littérature de l’après-guerre, avec son acolyte François Erval, la Quinzaine littéraire, née en 1966, s’est transformée en 2013 en Nouvelle Quinzaine littéraire. Attachée à rendre compte de la variété de la création, des sciences humaines à la poésie, elle souffre, comme toute la presse papier, de l’érosion des ventes et du rétrécissement des canaux de diffusion. Une campagne de souscription vise à la renforcer en élargissant son lectorat.
• Lien vers le projet sur kisskissbankbank.com

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LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE


ÉMOI PHOTOGRAPHIQUE

24 mars 2018 - ANGOULÊME - Musée municipal

La 5e édition d'un festival photographique (ill. Orlan)

Tous les vernissages de la semaine

EN BREF

PARIS - Le Salon du dessin se tient au Palais Brongniart jusqu'au 26 mars 2018.

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PARIS - Le salon Drawing Now, consacré au dessin contemporain, se tient au Carreau du Temple, du 22 au 25 mars 2018.

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PARIS - Le salon DDessin se tient à l'Atelier Richelieu du 23 au 25 mars 2018.

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