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N° 540 - du 10 janvier 2019 au 16 janvier 2019


Pierre Bonnard, Le Café, 1915, huile sur toile, Tate, Londres.

L'AIR DU TEMPS

10 expositions, 7 pays

La mondialisation porte bien des maux mais tout autant de bienfaits. Parmi ceux-ci, la multiplication des expositions de qualité à travers l’Europe et le monde, facilement accessibles. En début de saison, notre travail d’Hercule (ou de Sisyphe) est toujours le même : choisir une sélection marquante dans une offre pléthorique. Voici quelques rétrospectives, d’horizons différents, qui ouvrent dans les deux prochains mois. Il en manque évidemment, que nous aurons le temps d’aborder. Que diriez-vous de cet hommage rendu à Paolo Grassi, grand homme de théâtre (à Milan), des chochin, ces lanternes japonaises (à Bordeaux), du précieux Flamand Van Orley (à Bruxelles) ou de l’immanquable Antonello da Messina (encore à Milan) ? A suivre…


Giovanni Boldini, Gladys Deacon, 1916, Olio su tela, Collezione privata

Boldini, prince de la mode

FERRARE – Retour au pays ! Giovanni Boldini (1842-1931) a fait carrière à Paris, où il était l‘un des favoris des cercles mondains. Les plus belles femmes (son amante la comtesse de Rasty ; la princesse Radziwill ; Gladys Deacon, duchesse de Marlborough ; ou mademoiselle Lantelme, amante puis épouse du magnat de la presse Alfred Edwards, noyée dans le Rhin à 28 ans…), les banquiers les plus en vue, les dandies (Montesquiou) ou simplement ses collègues (Whistler) se devaient de se faire tirer le portrait. Sa longue carrière lui a permis de voir défiler une infinité de toilettes différentes, de couvre-chefs, de gaze et de lamés, de soies et de crêpes… C’est la colonne vertébrale de l’exposition : la mode, notamment celle de la Belle Epoque, vue par un Italien amoureux des femmes et de leurs atours. Degas, Proust et D’Annunzio sont évidemment de la partie…
Boldini e la moda au Palazzo dei Diamanti, du 16 février au 2 juin 2019.

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Painted in England

LAUSANNE – Les préraphaélites sont une valeur sûre, Turner aussi. La fin de siècle, avec Whistler, est séduisante mais moins reconnue par le grand public. Il y en aura pour tous les goûts dans ce parcours d’un bon siècle de peinture anglaise.
Peinture anglaise de Turner à Whistler, à la Fondation de l’Hermitage, du 1er février au 2 juin 2019.

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Pierre Bonnard, L'Atelier au mimosa, 1939-46, huile sur toile, 127,5 x 127,5 cm. Musée National d'Art Moderne -Centre Pompidou. Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais.

Bonnard, grand de la couleur

LONDRES – En 1912, Bonnard a déjà 45 ans. A son âge, plus d’un artiste a déjà achevé sa trajectoire. Pas lui, et c’est d’ailleurs le point de départ de cette rétrospective, qui entend bisser le succès de celle de 1998 (276 000 visiteurs à la Tate Gallery). Il lui reste 35 ans à vivre et il va les dédier à sa muse (si l’on excepte Marthe, la femme solitaire avec qui il vécut et se maria sur le tard, ou ses amantes passagères) : la couleur. L’ancien nabi, l’ancien impressionniste, en fait son combat primordial, se mesurant à distance avec l’ami Matisse. Paysages de France ou d’Italie, nus et scènes intimes, natures mortes. Ses pinceaux dégouttent de pigments et influenceront fortement les peintres américains de l’après-guerre, Rothko, Milton Avery ou Philip Guston.
Pierre Bonnard. The Colour of Memory à la Tate Modern, du 23 janvier au 6 mai 2019.

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Balthus pour les retardataires

MADRID – Monter une grande exposition demande des prêts internationaux, coûte cher en assurances et en transport, et pousse les musées à des partenariats ou des coproductions. Si on rate la première étape, on peut se rattraper ! C’est le cas avec ce Balthus d’abord présenté à la Fondation Beyeler. Ce sera la même chose avec le Picasso bleu et rose qui vient de battre les records de fréquentation du musée d’Orsay, qui prend la place de Balthus à Bâle. Agréable jeu de chaises musicales !
Balthus au Museo Thyssen-Bornemisza du 19 février au 26 mai 2019.

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Giovanni Battista Moroni, Giovanni Gerolamo Grumelli, dit le Cavalier rose, 1560, huile sur toile, 85 x 48 3/8 inches, Fondazione Museo di Palazzo Moroni, Bergamo - Collection Lucretia Moroni. Photo: Mauro Magliani.

Moroni, génial portraitiste

NEW YORK – Originaire de Bergame, il est l’un des exposants du courant naturaliste du milieu du XVIe siècle en Italie du Nord. Sa renommée n’est pas à la hauteur de son talent : son tableau le plus célèbre – un tailleur avec ses ciseaux (National Gallery de Londres) – est connu du grand public mais qui est vraiment capable de le lui attribuer ? L’exposition, la plus importante de son espèce en Amérique, montée avec l’appui des sommités bergamasques, ne pouvait en faire l’économie. Mais on verra aussi, dans cette sélection d’une vingtaine de toiles, des hommes en noir l’épée au côté, des religieux et des penseurs, des femmes soigneusement attifées, toutes assises… sauf Pace Rivola Spini (1575), considérée comme le premier portrait en pied féminin dans l’art italien.
Moroni. The Riches of Renaissance Portraiture à la Frick Collection, du 21 février au 2 juin 2019.

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De Chirico chez les Belges

MONS – Le peintre « métaphysique » des places d’Italie, des mannequins et des ombres de midi, est étudié ici comme l’inspirateur du riche surréalisme belge : Magritte, Delvaux ou le moins connu Graverol…
De Chirico à Beaux Arts Mons, du 16 février au 2 juin 2019.

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Foujita, le cosmopolite

PARIS – Foujita ? Le Japon et la France, pardi ! Le premier est son pays d’origine, où il retourna pendant la guerre. Le second est son pays d’adoption, où il remporta le succès pendant les Années folles, connut l’amour et l’illumination du catholicisme (tel qu’on l’a récemment vu au musée Maillol). Mais voilà qui n’épuise pas tout Foujita ! Car notre homme, avec son éternelle coupe au bol et ses chats, a aussi bourlingué au loin, notamment en Amérique latine, dans les années quarante. L’exposition, un des événements de clôture de la manifestation « Japonismes », entend proposer un panorama complet de l’artiste.
Foujita à la Maison de la culture du Japon, du 16 janvier au 16 mars 2019.

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Vasarely, pan dans les yeux !

PARIS – Le maître de l’art optique revient en force ! Lui que l’on regardait de haut dans les années 80, comme l’interprète d’un art facile et répétitif, est aujourd’hui reconnu comme un pionnier. Son succès rejaillit sur ses épigones encore vivants, à l’étonnante longévité, comme Julio Le Parc et Carlos Cruz-Diez, de plus en plus demandés à 90 ans passés.
Vasarely au Centre Pompidou, du 6 février au 6 mai 2019.

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Jules Migonney, Le Bain maure, 1911, huile sur toile, 104 x 188 cm, Bourg-en Bresse, musée du Monastère royal de Brou – © Carine Monfray, Photographe – collection du Musée du Monastère royal de Brou.

Vive l’Orient !

PARIS – Ingres, Gérôme, Dinet : combien ont-ils pu faire fantasmer avec leur Orient rêvé de fiers cavaliers, de beautés alanguies, de lumières éclatantes. L’appel du Levant résonnera aussi, plus tard, pour Klee ou Matisse, nourrissant tout un filon de l’art occidental – un peu endormi aujourd’hui…
L’Orient des peintres au musée Marmottan Monet, du 7 mars au 21 juillet 2019.

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Courtauld, champion discret de l’impressionnisme

PARIS – Le Courtauld Institute of Art, dû à la volonté d’un capitaine d’industrie, magnat du textile discret mais richissime, est l’une des institutions mythiques de recherche en histoire de l’art. Pendant les deux ans de rénovation de son siège londonien, la collection qui lui est associée effectue un tour sur le continent (une partie a déjà été montrée à la National Gallery). La Fondation Vuitton l’accueille en fanfare. Elle le mérite car cet ensemble riche en peinture française (l’une des grandes passions de Samuel Courtauld, disparu en 1947) possède quelques chefs-d’œuvre que notre œil a au moins vu sur des boîtes de chocolat ou en chromos de salle d’attente. Parmi ceux-ci, l’inévitable Bar des Folies-Bergère de Manet ou le Nevermore de Gauguin.
Collection Courtauld à la Fondation Louis Vuitton, du 20 février au 17 juin 2019.

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LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE