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N° 555 - du 26 septembre 2019 au 2 octobre 2019


Diadème, 1960-1972, Rio Araguaia, Amérique. Plumes, bois, coton, fibres végétales, 4x93,5x90 cm. © musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo Thierry Ollivier, Michel Urtado.

EXPOSITIONS

Quai Branly, 20 ans et Jacques Chirac

PARIS – La grande exposition des 20 ans d’acquisitions du musée du quai Branly sonne comme un hommage inattendu à Jacques Chirac, disparu hier. C’est en effet le président de la République, grand amateur d’arts premiers auxquels il avait été particulièrement sensibilisé par son ami Jacques Kerchache, qui a été l’impulsion politique essentielle dans la naissance de l’institution. D’où l’initiative, peu commune en France, de donner son nom au musée de son vivant même. Créé en 1998 mais ouvert seulement en 2006 dans son bâtiment actuel (après la préfiguration du Pavillon des Sessions au Louvre), le musée s’est enrichi en deux décennies de 77 000 objets, qui s’ajoutent aux fonds cumulés du musée de l’Homme et du musée des Arts d’Afrique et d’Océanie. L’exposition en présente un échantillon qui couvre tout l’éventail – géographique, thématique ou artistique. Diadèmes de plumes d’Amazonie, manteaux de fête de Sibérie, spatules vomitives outre une série de masques et figures anthropomorphes d’Afrique et d’Océanie – qui forment les chefs-d’œuvre réunis dans un espace central. Clin d’œil à la géopolitique actuelle, le parcours se clôt par un superbe étendard de procession iranien de 1900.
20 ans au musée du quai Branly, du 24 septembre 2019 au 26 janvier 2020.

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Bernard Boutet de Monvel, S.A. Le Maharajah d’Indore (habit occidental), 1929. © Collection Al Thani / Adagp, Paris, 2019. Photo © Pascal Cadiou.

Un maharajah très Art déco

PARIS – Les champions de l’Art déco plaisaient aux Français, aux Américains… mais aussi aux Indiens. Plusieurs maharajahs ont été leurs clients réguliers. C’est le cas de celui d’Indore, la principale ville du Madhya Pradesh, qui, conseillé par le polymorphe Henri-Pierre Roché, fut un commanditaire exceptionnel des Puiforcat, Herbst, Ruhlmann, Gray et Le Corbusier à partir de la fin des années 20. Il fit faire son portrait et celui de la maharani par Boutet de Monvel et par Man Ray, se fit édifier un palais moderniste par l’architecte allemand Muthesius et meubler selon les préceptes les plus avancés des décorateurs parisiens. Un élan que la mort précoce de son épouse brisa net mais qui reste vivace dans les centaines de meubles et objets d’art rassemblés…
Moderne Maharajah. Un mécène des années 1930 au musée des Arts décoratifs, du 26 septembre 2019 au 12 janvier 2020.

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De Chirico, révision d’un classique

MILAN – 41 ans après sa mort, le peintre des places d’Italie, des « muses inquiétantes », des chevaux et des statues est célébré par une exposition réunissant une centaine d’œuvres. Rassemblées dans des face-à-face inattendus, elles jouent à fond sur le sentiment d’étrangeté, d’aliénation d’un peintre profondément européen – Italien, né en Grèce, acclamé à Paris.
De Chirico au Palazzo Reale, du 25 septembre 2019 au 19 janvier 2020.

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Redécouvrir Gerstl

VIENNE – Au rang des génies viennois trop tôt disparus, on met systématiquement Schiele au premier rang et l’on oublie Richard Gerstl, décédé en 1908, encore plus jeune, à l’âge de 25 ans. Le Leopold lui rend hommage, montrant comment il a ouvert la voie à la peinture expressionniste et à une forme d’introspection sans états d’âme.
Richard Gerstl au Leopold Museum, du 27 septembre 2019 au 20 janvier 2020.

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LIVRES

Tabet, mémoires hittites et familales

L’exposition est finie, il reste le catalogue – une œuvre fort originale dans son contenu et sa maquette, qui pourra parfaitement entretenir le souvenir de la rétrospective du Carré d’art (jusqu’au 22 septembre). Il y est d’ailleurs partout question de mémoire : artiste libanais, Rayyane Tabet (né en 1983) avait pour arrière-grand-père le secrétaire du baron allemand Von Oppenheim, le fouilleur du site majeur de Tell Halaf, haut lieu de la civilisation hittite (récemment mise en lumière au Louvre). Histoire familiale, archéologie et politique se croisent sans cesse dans ces pages, mêlant relevés de stèles, documents d’archives, cartes et photos et des centaines de fusains par l’artiste lui-même rappelant le destin de ces stèles – détruites par les bombardements alliés de Berlin en 1943. Un lent effacement comme le destin de ce tapis légué par l’arrière-grand-père, avec une clause surprenante : qu’il soit également divisé entre ses enfants, puis, à chaque génération, l’objet d’un nouveau partage équitable…
Fragments par Rayyane Tabet, Kaph Books, 2019, 312 p., 30 €

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LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE