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N° 558 - du 31 octobre 2019 au 6 novembre 2019


Lavinia Fontana, Mars et Vénus, vers 1595, huile sur toile, 140 x 116 cm. Fundación Casa de Alba, Madrid.

EXPOSITIONS

Anguissola et Fontana, deux femmes peintres

MADRID - Leurs prénoms sont exotiques mais la déclinaison en « a » ne laisse pas de doute : il s’agit bien de dames. Le Prado rend hommage à Sofonisba Anguissola et Lavinia Fontana, réunies par leur talent et par leur exploit notoire : avoir réussi à obtenu une véritable gloire artistique en une époque (les XVIe et XVIIe siècles) où les hommes étaient peu partageux en la matière. La première, de Crémone, brilla à Madrid à la cour de Marguerite de Valois, l’épouse française de Philippe II – ce qui donne une idée de l’ambiance cosmopolite dans laquelle elle évolua. Quant à sa notoriété, une anecdote la résume : Van Dyck voulut faire sa connaissance quand elle approchait des 90 ans à Palerme… La seconde, de Bologne, voyagea moins mais il faut dire que ses onze enfants devaient compliquer ses déplacements... Elle fut moins célèbre, mais fit quand même le portrait du pape. Trois ans après avoir consacré sa première exposition à une femme (Clara Peeters), le Prado remet le couvert. Si elles ont pratiqué la peinture religieuse et mythologique, c’est surtout dans le portrait que les deux ont brillé – avec les vêtements chamarrés de la cour d’Espagne pour Sofonisba, ou dans le portrait de groupe pour Lavinia. Les œuvres les plus marquantes de leur production sont cependant leurs autoportraits : la preuve qu’elles avaient conscience de leur valeur…
Historia de dos pintoras : Sofonisba Anguissola y Lavinia Fontana au musée du Prado, du 22 octobre 2019 au 2 février 2020.

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Léonard, sur panneau

PARIS – C’est évidemment la méga-rétrospective de l’automne : Léonard de Vinci arrive comme un ouragan au Louvre. Les palpitations sur les prêts – d’Abu Dhabi, le Salvator Mundi non matérialisé, d’Italie l’Homme de Vitruve confirmé à la dernière heure – ont accru l’excitation autour de l’exposition qui n’est accessible que sur réservation. Des dessins scientifiques, des réflectographies pour comprendre son art mais aussi une dizaine de peintures sur panneau c’est-à-dire plus la moitié de sa production… Dont les cinq du Louvre (mais la Joconde n’a pas quitté sa salle), le Saint Jérôme du Vatican, le Musicien de l’Ambrosiana, les deux Vierges au fuseau (avec son atelier) et, peut-être la plus attendue, la Madone Benois de l’Ermitage…
Léonard de Vinci au musée du Louvre, du 24 octobre 2019 au 24 février 2020.

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James Tissot, Le bal sur le pont, vers 1874, huile sur toile, 84,1 x 129,5 cm, Tate Britain. Image courtesy the Fine Arts Museums of San Francisco.

Tissot, sur toile

SAN FRANCISCO – Il était célèbre à son époque, autant que son élève Degas. Le temps a été cruel avec lui : James Tissot, Français malgré son prénom, a été largement éclipsé par les impressionnistes. Mais son heure semble être venue à nouveau : ce virtuose des étoffes, des feuillages, des mondanités, est montré comme une star en Californie avant de recevoir le même traitement au printemps prochain à Orsay.
James Tissot : Faith and Fashion au Legion of Honor Museum, du 12 octobre 2019 au 9 février 2020.

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Nam June Paik, sur écran

LONDRES – La galerie Hyundai en avait présenté une petite sélection à Frieze Masters il y a trois semaines. Il revient en force encore plus près de la Tamise, à la Tate Modern, avec quelque 200 œuvres. Si nous vivons aujourd’hui entourés d’écrans, Nam June Paik (1932-2006) a été pionnier, pressentant leur importance primordiale dans nos vies. Mais il a su broder sur ce thème tout en gardant une dimension esthétique dans ses installations, parfois monumentales, comme dans sa Chapelle Sixtine de 1993.
Nam June Paik à la Tate Modern, du 17 octobre 2019 au 9 février 2020.

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LIVRES

Neiges du monde

Elle a inspiré Andersen, Kawabata ou, plus récemment, Orhan Pamuk. La neige… Elle constitue le fil conducteur de cet ouvrage du photographe Christophe Jacrot, qui l’a traquée sur tous les continents. De villages perdus de Svanétie (Géorgie) au plateau de l’Aubrac, de New York aux HLM déglingués de Norilsk, qui gagnent par son entremise une véritable dimension poétique, le parcours donne à voir différemment des lieux connus, parfois dévorés par le tourisme, comme l’esplanade de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg. Le choc des photos est bien là, pas trop le poids des mots : quelques rares légendes, d’un gris laiteux. On aimerait mieux savoir où l’on et pourquoi est mais on est vraiment perdu, comme dans le blizzard…
Neiges, par Christophe Jacrot, éditions h’Artpon, 2019, 208 p., 65 €.

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LES VERNISSAGES DE LA SEMAINE