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N° 562 - du 23 janvier 2020 au 29 janvier 2020


Edward Hopper, Gas, 1940, huile sur toile, 66,7 x 102,2 cm. The Museum of Modern Art, New York, Mrs. Simon Guggenheim Fund © Heirs of Josephine Hopper / 2019, ProLitteris, Zurich © 2019 Digital image, The Museum of Modern Art, New York / Scala, Florence.

EXPOSITIONS

Edward Hopper, poète des grands espaces américains

BÂLE - Outre le fait qu'il plaît toujours, Edward Hopper est décidément un artiste aux multiples facettes. Il incarne une Amérique double, en forme de Janus : il y a le Hopper des bars de nuit et de la solitude urbaine (au théâtre ou dans une chambre d'hôtel), et il y a le Hopper de la nature et des espaces infinis. C'est ce deuxième aspect que l'exposition met en avant en soulignant l'influence qu'il a pu exercer, avec ses grands travelings immobiles, sur des cinéastes comme Hitchcock ou Wim Wenders (et plus récemment sur Gustav Deutsch et son étonnant Shirley). Elle réunit des œuvres de quatre décennies, des campagnes sauvages des années 1920 (comme Cape Cod Granite de 1928, anciennement dans la collection Rockefeller, prêté à long terme à la Fondation Beyeler) jusqu'aux stations service et aux pavillons de l'après-guerre, symbole de l'American way of life.
Edward Hopper à la Fondation Beyeler, du 26 janvier au 17 mai 2020.

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Franklin Brownell, L'heure du thé, 1901, huile sur toile sur panneau, 39,1x28,9 cm. Collection particulière.

Impressionnisme à la canadienne

LAUSANNE - L'impressionnisme, c'est la France ! Et la Normandie surtout comme le rappelle la manifestation qui lance sa quatrième édition en avril prochain... Mais il existe presque autant d'impressionnismes que de pays, et même le Nouveau Monde a eu sa part du gâteau. C'est ce que prouve cette rétrospective, basée sur les collections du musée d'Ottawa, qui montre l'enthousiasme avec lequel les disciples de Monet et Renoir ont adapté la leçon française, avec quelques décennies de recul, à leur environnement d'outre-Atlantique. Si l'on voisine quelquefois avec l'art naïf et le symbolisme (James Wilson Morrice), avec l'orientalisme (Franklin Brownell) ou avec un kitsch un peu pompier (Paul Peel), on y trouve la palette standard d'ombres et de lumières, de vergers et de liseuses sous les ombrelles. Les fruits les plus séduisants seront donnés par la génération suivante, qui fera de l'impressionnisme canadien un véritable modernisme, avec Emily Carr, J.E.H. MacDonald ou Prudence Heward.
Le Canada et l'impressionnisme à la Fondation de l'Hermitage, du 24 janvier au 24 mai 2020.

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Tullio Crali, la peinture tombée du ciel

LONDRES - Il ne fait pas partie des futuristes notoires comme Marinetti, Boccioni, Balla, ou même Depero. Lui, Tullio Crali, est tombé dans le bain un peu plus tard, dans les années trente, quand beaucoup des exposants du début avaient déjà quitté le bateau. Et il l'a fait, en suivant les préceptes qui assimilaient beauté, vitesse et technologie, mais en labourant un champ particulier, celui de l'Aéropeinture dont il est le prophète et l'exécutant. La Terre et ses bâtiments, vus du ciel, déformés par le mouvement, mais aussi des hélices, des réacteurs, des fusées stylisés... Voilà ce qui l'a occupé pendant toute sa carrière, avec un reset régulier en fonction du progrès scientifique : dans les années soixante, il est ainsi inspiré par la saga de la conquête spatiale. Il est l'un des rares futuristes à avoir atteint l'an 2000 : il décède le 5 août, à quelques mois de son 90e anniversaire.
Tullio Crali: A Futurist Life à l'Estorick Collection, du 15 janvier au 11 avril 2020.

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LIVRES

Une petite pochade filmée de 1904 avec femmes de la cour à demi nues s'ébrouant dans un bassin ? Une étonnante vue plongeante à l'encre et à la gouache sur les réservoirs par Charles Jouas en 1910 ? Un tableau pompier de Gervex montrant la distribution des récompenses de l'Exposition universelle de 1889 avec force représentants des colonies africaines ? Le point commun entre ces trois représentations est d'avoir été produites entre 1867 et 1937, à une époque où l'on réévalue le château de Versailles, son importance historique et son rôle d'apparat dans une France en pleine modernisation. Accompagnant une exposition sur place jusqu'au 15 mars, le catalogue souligne les liens des esthètes comme Barrès ou Robert de Montesquiou, la nouvelle attention prêtée à Marie-Antoinette et à son style, en faisant resurgir quantité de peintres tombés dans l'oubli comme François Flameng, Georges Roux, Maurice Leloir ou Joseph Caraud.
Versailles Revival, sous la direction de Laurent Salomé et Claire Bonnotte, éditions In Fine, 2019, 448 p., 49 €.

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