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N° 152 - du 19 novembre 2009 au 25 novembre 2009

L'AIR DU TEMPS

Squelettes de taupes et Peter Doig

Acheter un Peter Doig pour 10 000 dollars et le revendre quinze ans plus tard pour mille fois ce prix ? C’est le rêve de tout spéculateur… Face aux délires du marché de l’art contemporain, un secteur semble constituer l’antithèse absolue - les objets y restent accessibles et à peu près incapables de ce genre d’escalade financière. C’est le domaine des «cabinets de curiosités» dont raffolaient les érudits du XVIe siècle et les surréalistes : des réunions de pièces – créations humaines, merveilles ou aberrations de la nature - qui nouent entre elles de secrètes correspondances. Cette approche semble connaître un véritable regain d’intérêt. Les marteaux suspendus de Jean-Jacques Lebel à la Maison rouge ou les accumulations d’amphores cassées de Mark Dion au musée de l’Arles antique y participent. Même tendance en salles des ventes : on vient de voir passer les milliers d’objets de la collection Yves Saint Laurent – Pierre Bergé : cannes africaines, reliquaires en corail, boules de Clichy… Et l’on attend cette semaine la dispersion du fonds Giraudon : inclusions résineuses (réalisées autrefois pour l’Education nationale) de cœurs de moutons, têtes de serpents, mues de cigales, squelettes de taupes, obélisques en fleurs séchées. Pour un investissement de quelques centaines d’euros et la poésie à portée de bourse…
Lab Book de Mark Dion dans l’exposition César, le Rhône pour mémoire jusqu’en octobre 2010 au musée de l’Arles antique.

• Musée de l’Arles antique.

EXPOSITIONS

Les débuts de Hockney

NOTTINGHAM - David Hockney est l’un des « majors » de l’art actuel. Pour son exposition inaugurale, le Nottingham Contemporary, nouveau musée anglais, a décidé de se concentrer sur une période charnière de l’artiste, celle des Swinging Sixties, à Londres, puis de la liberté californienne (Hockney s’installe à Los Angeles à la fin de la décennies), qui ont eu une influence déterminante sur son style. Passant d’essais abstraits à une figuration cousine du Pop Art, Hockney produit des emblèmes de son époque, mêlant homosexualité affichée (les baigneurs) et icônes de la société de consommation (les piscines et les pelouses). Une soixantaine d’œuvres sont réunies dont le célèbre A Bigger Splash, ce qui fait de la rétrospective la plus importante en terre anglaise depuis celle de la Whitechapel Gallery en 1970.
David Hockney, 1960-68 à Nottingham Contemporary du 14 novembre 2009 au 24 janvier 2010.

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Marianne Werefkin, expressionniste au sang bleu

ROME – C’est l’une des amazones de la peinture du début du XXe siècle. Une amazone aristocrate - elle était la fille du gouverneur de la forteresse des Saints-Pierre-et-Paul à Saint-Pétersbourg – à laquelle on n’a pas accordé l’attention qu’ont reçue ses pairs mâles, comme Kandinsky ou Jawlensky. Marianne Werefkin (1860-1938) a pourtant été de la grande aventure de l’abstraction et de l’expressionnisme en même temps qu’eux, notamment au sein du Blaue Reiter. Près de 80 œuvres sont rassemblées sur les principales périodes de sa vie, qui la voit absorber les influences de Kubin, des Nabis ou d’Edvard Munch. Une vingtaine de carnets de dessin permettent de mieux comprendre son processus créatif.
Marianne Werefkin au Museo di Roma in Trastevere, du 25 novembre 2009 au 14 février 2010.

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Folie maniériste à Prague

VIENNE – Il fut l’un des plus importants collectionneurs de la fin du XVIe siècle, tout entier dédié au maniérisme, ce courant de la Renaissance tardive qui se plaisait à tordre le cou aux canons de l’art classique. Rodophe II, empereur du Saint Empire, qui déplaça la capitale des Habsbourg à Prague, fait l’objet d’une exposition au Lichtenstein Museum. Provenant aussi bien des fonds publics que privés, la rétrospective fait la part belle aux grands interprètes du maniérisme comme Adrian de Vries, Bartholomeus Spränger ou Hans van Aachen (dont Diane et Actéon, à peine restauré). Elle réunit aussi de beaux exemples d’arts décoratifs comme ces compositions en mosaïque de pierres dures, réalisées par des artistes florentins installés à Prague à la demande du souverain.
L'entrée des arts en Bohème au Liechtenstein Museum du 20 novembre 2009 au 12 janvier 2010

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Artaujourdhui vous conseille aussi ces nouvelles expositions...

• A Dijon, le musée Magnin fait revivre le quotidien d’une grande famille des siècles passés dans Les heures du jour. Du 19 novembre 2009 au 14 février 2010.

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• Près de Paris, le château d’Ecouen évoque les relations entre Soliman le Magnifique et François Ier et montre comment la diplomatie a aidé à la circulation des œuvres d’art. Du 18 novembre 2009 au 15 février 2010.

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• A Paris, le musée du quai Branly se penche, dans Artistes d’Abomey, sur les dynasties d’artistes de cour au royaume du Bénin du XVIIe au XIXe siècle. Jusqu'au 31 janvier 2010.

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VENTES

Redécouvrir les avant-gardes

PARIS - Le cubisme, le futurisme italien, le constructivisme russe, on connaît par les œuvres dont sont abondamment munis les grands musées. Comment étaient vus, commentés ou théorisés ces mouvements à l’époque est beaucoup moins évident. Une vente fleuve (près de 600 lots) devrait permettre de combler ces lacunes. Elle présente une documentation contemporaine faite de revues, de manifestes, de catalogues. Si L’architecture d’aujourd’hui, publiée par André Bloc, se trouve facilement, il n’en est pas de même de la revue Bytova Kultura, publiée à Brno, en Tchécoslovaquie, en 1924-25. Ses collaborateurs faisaient pourtant partie de la crème de la crème, à l’image de Theo van Doesburg ou Gropius. D’un catalogue du Bauhaus publié à Buenos Aires en 1970 pour fêter les 50 ans du mouvement, à de rares éditions futuristes, d’affiches de Tatline à l’almanach Dada de 1920, les pièces offertes (pour l’essentiel à moins de 1000 euros) offrent une occasion intéressante de relire l’histoire de l’art « à chaud ».
Avant-gardes du XXe siècle à Richelieu-Drouot les 23 et 24 novembre 2009 (SVV Binoche-Renaud-Giquello).

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L'ARTISTE DE LA SEMAINE


Sarkis, Munch ~ Sarkis 19-5-2008, aquarelle, 2008, détail de l'installation (aquarelle encadrée accrochée sur poster), dimensions variables, courtesy galerieofmarseille, Marseille

Sarkis revisite le Cri

Une exposition Sarkis, Stambouliote d’origine, à Marseille, grande ville d’immigration arménienne, c’est un symbole. Mais Sarkis est aussi à la Biennale de Lyon et au musée Istanbul Modern, qui lui consacre actuellement une rétrospective. La preuve que son travail est indissociable d’une notion (non galvaudée) de cosmopolitisme, de passe-frontière. A Marseille, Sarkis a monté une installation autour du Cri, le célèbre tableau de Munch qu’il a commencé à reproduire en 1959, il y a exactement cinquante ans. Sur une table, des journaux tenus par des briques résistent à l’aspiration du ventilateur.

Depuis le début des années soixante, et avec une audience croissante depuis 1969 et la grande exposition d’Harald Szeeman à Berne, « Quand les attitudes deviennent formes », Sarkis interroge la mémoire, l’exil, la lumière, le sacré en laissant au regardeur la latitude d’interpréter des mises en scène chaque fois renouvelées.
Sarkis, le cri du paysage est présenté à la galeryofmarseille (8 rue du chevalier Roze), du 21 novembre 2009 au 30 janvier 2010.

Le site de la galerieofmarseille

LIVRES

La touche Botta

En France, on le connaît pour la cathédrale d’Evry, aux Etats-Unis pour le SFMoma (San Francisco Museum of Modern Art). Mais il est aussi l’auteur des tours Kyobo à Séoul ou du musée Mart de Rovereto, en Italie. A l’âge de 66 ans, l’architecte suisse a produit un corpus de 300 projets. Il faut dire qu’il a commencé tôt : il a signé sa première réalisation – une maison – à 16 ans alors qu’il était dessinateur technique chez un autre architecte. L’ouvrage ne fait pas le tour de tous ses édifices mais recense les plus significatifs. Qu’il s’agisse de musées, de villas ou d’édifices religieux (dont il est un des grands spécialistes – que l’on pense à la synagogue Cymbalista à Tel-Aviv ou à l’église Saint-Jean-Baptiste à Mogno Fusio dans le Tessin suisse), Botta est obsédé par quelques volumes simples. A l’image des architectes antiques, il les travaille en d’infinies variations : c’est le cas, notamment, du cercle, qu’il décline en disques solaires, en hublots, en tours circulaires, souvent encastrés dans une structure de brique.
Mario Botta, par Alessandra Coppa, Actes Sud, 2009, 120 p., 23 €, ISBN : 978-2-7427-8342-7

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BRÈVES

ABU DHABI – La foire d’art contemporain Abu Dhabi Art se tient du 19 au 22 novembre avec une quarantaine de galeries internationales et est accompagné d’une exposition de sculptures monumentales.

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PARIS – Le salon Paris Photo se tient au Carrousel du Louvre du 19 au 22 novembre, avec pour invités d’honneur l’Iran et les pays arabes.

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PARIS – Le salon MACParis, dans lequel plus de 120 artistes exposent directement leur création au public, se tient à l’Espace Champerret du 19 au 22 novembre 2009.

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VATICAN – Le pape Benoît XVI va recevoir plus de 500 artistes du monde entier le 21 novembre 2009 dans la chapelle Sixtine.

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VENISE – La Biennale de Venise a annoncé que Kazuyo Sejima (née en 1956, de l’agence Sanaa, chargée du Louvre Lens) serait la commissaire de la prochaine Biennale d’architecture (2010).

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VIENNE – La Vienna Art Week se tient jusqu’au 22 novembre 2009 avec un programme d’expositions et de manifestations culturelles.

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Cette semaine, ne manquez pas

JAN PETER THORBECKE

BEAUVAIS - Le Musée départemental de l'Oise, qui a acquis un ensemble significatif d'œuvres de l'artiste allemand, montre une série de toiles ainsi que des gravures, domaine dans lequel Thorbecke est particulièrement prolifique puisque son corpus compte aujourd'hui 650 estampes.

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