ArtAujourdhui.Hebdo
N° 227 - du 15 septembre 2011 au 21 septembre 2011
L’Ombre du soir, bronze, IIIe siècle av. J.-C. Museo Etrusco Guarnacci, Volterra. Photo Arrigo Coppitz. Courtesy Pinacothèque de Paris.
Giacometti l’Etrusque : pour ou contre ?
PARIS – Avant même son ouverture, l’exposition proposée à la Pinacothèque était entourée d’un halo sulfureux. Le rapprochement qui y est opéré a suscité la méfiance voire la colère des spécialistes. Pour eux, exposer les bronzes d’Alberto Giacometti à côté des statuettes votives des Etrusques, réalisées deux mille ans plus tôt, est presque une imposture. Elle fait imaginer des simplifications abusives, des raccourcis inexistants : par exemple que Giacometti n’a été qu’un copieur, qu’il n’a rien inventé, qu’il s’est borné à reproduire. Il y a certainement du vrai dans ce coup de colère. Mais tout l’intérêt du rapprochement est justement dans cette polémique. Si le grand public est stupéfié par la similitude des formes (comme il peut l’être au musée Guarnacci de Volterra en découvrant ces ex-voto millénaires), cela prouve qu’il y a bien, au-delà du génie individuel, une permanence ou une résurgence des formes à travers les époques. «L’histoire est un éternel recommencement », disait Thucydide. Et l’art ?
• Giacometti et les Etrusques à la Pinacothèque de Paris, du 16 septembre 2011 au 8 janvier 2012.