ArtAujourdhui.Hebdo

N° 362 - du 23 octobre 2014 au 29 octobre 2014

Picasso revient à Paris

Après cinq ans de chantier et une dernière ligne droite marquée par un passage de témoin mouvementé (la présidente, Anne Baldassari, ayant été révoquée et substituée par Laurent Le Bon), le musée Picasso rouvre enfin, le 25 octobre. Après différents reports, c’est la date qui s’imposait : elle marque l’anniversaire de la naissance (à Malaga, en 1881), d’un géant de l’art du XXe siècle. Dans des espaces d’exposition multipliés par trois et enrichis d’un auditorium, le parcours est quelque peu déroutant : très peu d’indications et un parti pris qui mêle approche chronologique et thématique. La première salle l’incarne, qui juxtapose des œuvres de jeunesse et le Jeune Peintre, l’ultime toile de Picasso, brossée au printemps 1972. L’accrochage, comme ce fut le cas au musée Branly, privilégie l’émotion, le choc esthétique « pur », fatalement au détriment de la pédagogie – une vertu un peu trop vieillotte ? La profusion des collections, fruit de la colossale dation de 1979, permet de suivre tout l’itinéraire de l’artiste, éparpillant des icônes au fil des salles – la Flûte de Pan, les portraits d’Olga et de Dora Maar, l’Acrobate, la Chèvre, le Massacre en Corée ou la Tête de taureau (la fameuse combinaison d’une selle et d’un guidon de vélo, facile à manquer car accrochée en hauteur). Sans oublier la collection personnelle de Picasso : ses Cézanne, Renoir, Matisse et Derain, ses masques africains et océaniens, bénéficient d’une belle mise en valeur au dernier étage.
• Le Musée national Picasso (5, rue de Thorigny, 75003 Paris) rouvre au public le 25 octobre 2014. Catalogue Flammarion.

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