ArtAujourdhui.Hebdo

N° 378 - du 26 février 2015 au 4 mars 2015


Lot 23 : écuelle ronde couverte et son plateau ovale, Vincennes, 1755, Estimation : 60 000-80 000 €.

La coupe du sultan

PARIS – C’est une maison de ventes jeune (elle a tenu sa première vente en mai 2014), tenue par des trentenaires (Lucie Eléonore Riveron et Cédric Melado, anciens de Piasa et Tajan), qui a émis le vœu de dédramatiser les enchères : ventes le soir (à 19h), bar à vin attenant et mise en scène soignée des expositions qui durent trois semaines, soit plus que la journée et demie réglementaire de Drouot. Les thématiques sont plutôt larges et cette vente ne fait pas exception, mêlant des tableaux de l’école grecque, du mobilier des avant-gardes du XXe siècle, des Christ polychromes et même quelques pompiers parisiens. Une pièce sort du lot : une écuelle du sultan Osman III (1754-1757). Alors que Diogène avait jeté son écuelle en voyant un enfant se désaltérer en ne se servant que de ses mains, le sultan n’entendait nullement suivre son exemple. La sienne, qu’il ne jeta jamais, était en porcelaine de Vincennes, avec un décor floral raffiné, sur fond bleu céleste et filets dentelés d’or. Elle fut offerte au banquier Michel Zarifi, pour le remercier de son appui, par un autre sultan, Abdulhamid II, qui allait se signaler par les premiers massacres d’Arméniens en 1894-96, répétition du génocide dont on s’apprête à marquer le centenaire.
Quelles histoires, le 2 mars 2015 chez FauveParis.

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