ArtAujourdhui.Hebdo
N° 439 - du 7 juillet 2016 au 7 septembre 2016
Van Gogh, éloge de la folie
AMSTERDAM - La folie et l’art ont partie liée. On ne compte plus les dépressifs, paranoïaques ou suicidaires, de Piero di Cosimo à Nicolas de Staël, en passant par Camille Claudel. Dans cette galaxie, Van Gogh occupe une place à part, mythifié par Hollywood (et Kirk Douglas). En décembre 1888, alors qu’il accueille Gauguin chez lui à Arles, une furieuse dispute éclate entre les deux hommes. Van Gogh se coupe un lambeau de l’oreille et l’offre à une prostituée. Deux ans plus tard, à Auvers-sur-Oise, il met fin à ses jours d’un coup de feu. Cette période marquée par l’ostracisme (une pétition d’Arlésiens demande son internement), l’hospitalisation (notamment à Saint-Rémy-de-Provence) et l’introspection (dans sa correspondance, il s’interroge sur son mal), est aussi sa plus productive. En l’espace de trente mois, pris de frénésie, il peint quelque 200 tableaux ! L’exposition rouvre le dossier en présentant les tableaux de l’époque, notamment sa toute dernière œuvre, des Racines d’arbres, qui ressemblent à des synapses tortueux. De nouveaux éléments - lettres et documents conservés aux Archives d’Arles - seront produits. Etait-il maniaco-dépressif, épileptique, victime de sa consommation d’absinthe ou atteint de porphyrie, comme le roi anglais George III ? Les spécialistes tiendront un symposium le 15 septembre pour tenter de démêler enfin l’écheveau des méninges de Van Gogh.
• On the Verge of Insanity. Van Gogh and his Illness au musée Van Gogh du 15 juillet au 25 septembre 2016.