ArtAujourdhui.Hebdo

N° 446 - du 20 octobre 2016 au 26 octobre 2016

Delvoye le dynamiteur

Iconoclaste est probablement le terme qui le définit le mieux. Faire sculpter dans du bois précieux, en leur donnant une apparence de dentelle, des objets aussi triviaux que des bétonneuses, des bulldozers ou des pneus… Tatouer un portrait d’Osama Ben Laden sur une peau de cochon… Dessiner une Chapelle (au Mudam) dont les vitraux sont les radiographies de baisers, de doigts d’honneur ou d’actes sexuels… Enfin, ce qui lui valut une bonne part de sa notoriété, concevoir une machine d’une extrême complexité, capable de reproduire le processus de la digestion humaine… En d’autres termes, une machine pourvoyeuse d’excréments : cette impressionnante Cloaca, sorte de synchrotron d’un genre nouveau, s’est enrichie de nouvelles versions, qui sont exposées dans la rétrospective que le Mudam Luxembourg consacre à l’artiste (jusqu’au 8 janvier 2017). Véritable entrepreneur, Delvoye fait travailler des verriers de Gand, des faïenciers de Delft, des enlumineurs iraniens ou des sculpteurs indonésiens, animant une véritable « factory » à l’image de celle de celle Damien Hirst, pour créer un « brand » mondialisé mais plus décapant que Nestlé ou Unilever.
Wim Delvoye, sous la direction d’Enrico Lunghi, éditions Somogy, 2016, 224 p. , 35 €.

Achetez cet ouvrage chez Amazon

Voir la Newsletter complète