ArtAujourdhui.Hebdo

N° 466 - du 23 mars 2017 au 29 mars 2017


Auguste Rodin, Le Penseur, grand modèle, SNBA, 1904, plâtre patiné ; 182 x 108 x 141 cm. Paris, musée Rodin, donation Rodin, 1916 © Musée Rodin (photo Christian Baraja).

L'AIR DU TEMPS

Rodin, le centenaire d’un géant

PARIS - En 1902, Rodin a 62 ans. Il est invité à Prague et reçu comme une superstar : dans la galerie Manès, 88 de ses sculptures et 75 de ses dessins attirent la foule. Dans cette décennie, commencée par sa grande exposition au pavillon de l’Alma, en 1900, qu’il a montée tout seul au moment de l’Exposition universelle, il est une valeur européenne plus que française. Son secrétaire est le poète autrichien Rilke et nombre de ses élèves les plus passionnés viennent d’autres horizons, comme l’Ecossaise Ottilie McLaren ou le Croate Ivan Mestrovic. Cela ragaillardit sur ce continent qui fête en catimini, ce 25 mars, le 70e anniversaire d’une union fragile ! Rodin se fichait bien des frontières, entre les pays, mais aussi entre les arts. La rétrospective du centenaire montre son obsession à explorer de nouveaux champs jusqu’à la fin de sa vie, en volume, en dessin, ou en photographie. A 70 ans, il produit d’étonnants collages ou ready-made, installant par exemple une sculpture en plâtre dans un vase antique, ou joue sur le concept de l’inachevé, oubliant un bras, une main. L’influence de Rodin, qui avait marqué toute une génération (Bourdelle, Maillol, Lehmbruck), s’est ensuite estompée face aux avant-gardes de l’expressionnisme abstrait et du Pop Art. Elle a rebondi de plus belle après les années 1960, de Dodeigne à Beuys, jusqu’à nos jours où Marcheschi, Lüpertz et Baselitz l’invoquent volontiers.
Rodin, l’exposition du centenaire au Grand Palais, du 22 mars au 31 juillet 2017. Catalogue RMN Grand Palais, 400 p., 49 €.

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