ArtAujourdhui.Hebdo

N° 466 - du 23 mars 2017 au 29 mars 2017


Auguste Rodin, Le Penseur, grand modèle, SNBA, 1904, plâtre patiné ; 182 x 108 x 141 cm. Paris, musée Rodin, donation Rodin, 1916 © Musée Rodin (photo Christian Baraja).

EXPOSITIONS

Olga, âme damnée de Picasso

PARIS – On la connaît comme la première épouse de Picasso – évidemment pas comme sa première femme, l’Andalou ayant en ce domaine une expérience précoce… Le peintre espagnole fit connaissance de la danseuse des Ballets russes, Olga Kokhlova (1889-1955), pendant l’hiver 1917 à Rome. Il s’y était rendu avec Cocteau pour travailler au décor d’un ballet, Parade, qui allait être présenté par Diaghilev quelques mois plus tard à Paris. L’histoire d’amour fut brève – quelques années tout au plus : dès 1921, installé dans un bien-être bourgeois rue La Boétie, père d’un petit garçon, Picasso étouffe auprès de cette femme déracinée (sa famille, restée en Russie, est prise dans l’étau de la Révolution) et qui a abandonné la danse pour lui. L’exposition montre comment la muse des premiers temps, qui l’inspira dans une veine ingresque puis néo-classique, se mue au fil du temps en une effrayante castratrice – ses portraits se réduisent à un visage féroce aiguisé de dents. Picasso, engagé dans d’autres relations (avec Dora Maar, puis avec Marie-Thérèse, qui lui donne un autre enfant en 1931), se séparera définitivement en 1935. Olga, brisée par ce naufrage conjugal, confite dans sa nostalgie (elle écrira à Picasso quasiment tous les jours de sa vie), mettra vingt ans à s’éteindre doucement.
Olga Picasso au musée Picasso, du 21 mars au 3 septembre 2017. Catalogue Gallimard, 312 p, 39 €.

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