ArtAujourdhui.Hebdo

N° 466 - du 23 mars 2017 au 29 mars 2017


Auguste Rodin, Le Penseur, grand modèle, SNBA, 1904, plâtre patiné ; 182 x 108 x 141 cm. Paris, musée Rodin, donation Rodin, 1916 © Musée Rodin (photo Christian Baraja).

LIVRES

Dufy, chef décorateur

Raoul Dufy a eu deux moments de gloire : l’épopée fauve de 1905-1906 aux côtés de Matisse et Derain, et l’Exposition internationale de 1937 à Paris avec sa monumentale, Fée Electricité. Entre les deux, pendant un tiers de siècle, le peintre normand (1887-1953) a mené une carrière plus discrète que beaucoup de ses confrères en ce qui concerne la peinture de chevalet. Cherchant ses ressources financières du côté des arts appliqués, il a produit pendant plus de 15 ans (1912-1928) d’innombrables motifs pour le soyeux lyonnais Bianchini-Férier. Cette activité n’a pas épuisé son inventivité joyeuse et colorée. Il a également conçu des des scènes de ballet avec Cocteau, des panneaux pour la fameuse péniche du couturier Paul Poiret à l’Exposition de 1925, des fresques pour les maisons de riches commanditaires (comme celle du docteur Viard, boulevard Péreire), des décorations pour paquebots. On lui doit aussi, avec le potier Artigas, des jardins de salon, petites compositions céramiques pleines de naïveté dans lesquelles on pouvait ficher des plantes ou des fleurs coupées, ou encore des tapisseries. Le catalogue de l’exposition au Palais Lumière à Evian (jusqu’au 5 juin 2017) montre ce feu d’artifice dans tous les domaines qui a, en définitive, pesé sur sa réputation, lui donnant une aura de dilettante que Picasso, pourtant tout aussi boulimique, n’a jamais eu à assumer…
Dufy, le bonheur de vivre, sous la direction d’Olivier Le Bihan, Snoeck, 2017, 192 p., 35 €.

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