ArtAujourdhui.Hebdo

N° 484 - du 21 septembre 2017 au 27 septembre 2017


© Nouvelle AOM / photo RSI Studio / IDA+

LIVRES

Le musée personnel de Monet

Les peintres peignent, ils collectionnent aussi… On peut voir dans son musée la collection de Pablo Picasso, qui ne se sépara jamais de son Douanier Rousseau ou de son Balthus. Idem avec Rodin en son bel hôtel Biron. Monet cultivait le même intérêt pour les œuvres d’autres artistes, en plus jaloux. « Seulement, je suis un égoïste. Ma collection est pour moi seul… et pour quelques amis », écrivait-il. Reconstituer ce fonds a été un travail délicat : si certaines œuvres sont restées patrimoine de la famille puis du musée Marmottan-Monet, créé en 1934, beaucoup ont été vendues par son fils Michel, qui finançait ainsi ses expéditions africaines. Les identifier, les localiser a été le fruit d’une longue enquête qui fait l’objet d’une exposition au musée lui-même (jusqu’au 14 janvier 2018). Monet a obtenu quelques tableaux par échange ou par cadeau mais, indice du collectionneur passionné, il n’a pas hésité à débourser des sommes importantes, même pour des œuvres de ses vieux amis (ainsi pour une Jeune Fille au bain de Renoir, aujourd’hui au Metropolitan de New York). L’ouvrage suit la trace de cet ensemble, qui comprend aussi bien des estampes japonaises que des Signac et des Jules Chéret, et qui fait la part belle au maître Cézanne, avec, en particulier cet étonnant Nègre Scipion qu’il chérissait et que les aléas du marché de l’art ont envoyé à São Paulo.
Monet collectionneur, par Marianne Mathieu et Dominique Lobstein, Hazan, 2107, 312 p., 35 €.

Achetez cet ouvrage chez Amazon

Voir la Newsletter complète