ArtAujourdhui.Hebdo
N° 491 - du 9 novembre 2017 au 15 novembre 2017

Louvre Abu Dhabi, extérieur. Photo Mohamed Somji.
L'AIR DU TEMPS
Heure H pour le Louvre Abu Dhabi
600 / 300 / 13 / 10. Ce sont quelques chiffres qui définissent le Louvre Abu Dhabi, qui ouvre ce 11 novembre après une longue gestation d’une décennie, depuis l’accord signé en 2007 entre la France et l’émirat (gestation qui a au moins abouti - ce qui n’est pas encore le cas pour le Guggenheim et le musée national, confiés au crayon de Frank Gehry et de Norman Foster). C’est-à-dire 600 œuvres exposées, dont 300 proviennent du Louvre et 300 de 13 musées partenaires, pour un dépôt de 10 ans. L’histoire de l’art ainsi déclinée en 12 chapitres ne fait pas la part belle - on l’imagine - au nu, au subversif et au scabreux. Mais on y a son content de chefs-d’œuvre, de la Belle Ferronnière de Léonard de Vinci à un Autoportrait de Van Gogh, en passant par le Fifre de Manet, à côté d’une Bible gothique, d’un Coran « bleu » et d’un Sphinx grec. Un grand écart qui correspond au concept de musée universel ou à un showroom de luxe ? L’inauguration est conçue pour être un succès diplomatique, censé représenter une coopération culturelle exemplaire. Elle doit affirmer la mutation d’une région qui ne veut plus être uniquement connue pour ses pétrodollars, ses hubs aériens et son engagement timide en faveur des droits de la femme et des immigrés. Mais le succès de l’entreprise ne pourra se juger que dans le moyen terme, notamment sur la qualité des quatre expositions annuelles. La première, qui ouvre le 21 décembre, est sobrement intitulée « D’un Louvre à l’autre ».
• Le site du Louvre Abu Dhabi (trilingue français-anglais-arabe)