ArtAujourdhui.Hebdo

N° 499 - du 18 janvier 2018 au 24 janvier 2018


Salle 12, Les Ménines de Vélasquez © Museo Nacional del Prado, Madrid.

EXPOSITIONS

La roue de Fortuny

MADRID - Je demande le fils ! C’est Mariano (1871-1949). Je demande le père ! C’est Mariano (1838-1874). Chez les Fortuny, il est facile de confondre les générations. D’ailleurs, c’est le fils, le couturier raffiné et polyglotte installé dans un grand palais vénitien, qui est le plus connu (à Paris, le palais Galliera vient de lui consacrer une exposition). Son père, dont la célébrité était pourtant extrême au XIXe siècle et qui partageait les mêmes caractéristiques cosmopolites, a mal vieilli… C’est donc une bonne raison de fréquenter le Prado qui détaille de façon exhaustive son parcours. Ce surdoué du dessin, après s’être fait la main sur les champs de bataille de la guerre au Maroc espagnol, perça en France grâce à l’appui de critiques enthousiastes comme Théophile Gautier. Ami des hautes sphères - les ducs de Riánsares à Paris pour qui il dessine un plafond de 15 m2 (une revue militaire) aujourd’hui au Prado, la comtesse Colonna à Rome qui lui ouvre à loisir son palais -, il sait aussi fidéliser des amateurs comme le collectionneur William H. Stewart. Tous en pincent pour ses scènes de genre, ses compositions orientalistes, ses vues de jardins andalous, ses reconstitutions historiques du précieux XVIIIe siècle. Le parcours chronologique, qui se conclut sur son propre cabinet de curiosités (il fut un grand collectionneur), permet d’apprécier son extrême virtuosité dans la technique de l’aquarelle. A la fin de sa vie, il expérimentait une touche plus libre et vibrante avec ses amis sur le littoral romain quand un ulcère foudroyant l’emporta à 36 ans à peine…
Fortuny au musée du Prado, jusqu’au 18 mars 2018.

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