ArtAujourdhui.Hebdo

N° 503 - du 15 février 2018 au 21 février 2018


Emil Nolde, Grands Coquelicots, 1942, Nolde Stiftung Seebüll.

Nolde, homme de couleurs

DUBLIN - Emil Nolde (1867-1956) reste une figure étrange dans le panorama artistique allemand de l’entre-deux-guerres. Considéré comme dégénéré par le pouvoir nazi, il tenta pourtant d’obtenir sa carte du parti. Resté en Allemagne, il vécut isolé, développant un monde intérieur lumineux et coloré, qu’il projeta sur ses aquarelles, qu’il appelait « images non peintes ». Elles constituent un morceau de choix de l’exposition, qui tente de répéter le succès de la rétrospective consacrée à un autre peintre du Nord, son ami Munch, en 2009. Si elle parcourt toute sa carrière, elle est particulièrement fournie pour l’époque vibrante des années dix et vingt, avec ses portraits, ses femmes, ses couples, quand l’artiste était partagé entre une empathie difficile pour ses congénères (il vivait à Berlin) et le souhait de tout fuir (qu’il mit à exécution en partant en Sibérie puis dans les mers du Sud). Il ne faut pas hésiter à revoir une exposition, sermonne-t-on. Ici, il faudra bien choisir sa date : à mi-parcours, toutes les œuvres sur papier seront remplacées.
Emil Nolde: Colour is Life à la National Gallery of Ireland, du 14 février au 10 juin 2018.

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